A la recherche de quelques nouvelles fraîches

Louise était en retrait en train de parler à quelques dames ,qu'on aurait dit courtisanes nées,fardées à l'excès ,qui se pomponnaient à longueur de journée ,faisant en sorte que leur peau soit blanche ,mettant des mouches par ci par là sur leurs figures,dans le seul but d'attirer le regard du soleil qui se tenait loin d'elles.Louise les fréquentait peu mais aujourd'hui elle se languissait de Roland et n'avait rien d'autre à fiare.Elle écoutait les caquetages de ces femmes quand elle entendit un carosse s'arreter brusquement dans la cour,curieuse elle détourna la tête afin de savoir qui était la passagère et vit une femme étrangère ,du moins pour elle en descendre.Avenante et semblant revenir d'un lointain voyage.Louise détourna la tête honteuse de son trop vif jugement et de sa curiosité si déplacée.

La baronne trouva cela suspect ,elle essayait de la mettre en confiance et puis comment pouvait elle connaitre une petite baronnie de province.


-C'est étonnant car cela est vraiment perdu ,je suis honorée que vous connaissiez,peut etre avez vous rencontré mon frère Jean,il coure à toutes les chasses mais aussi à tous les bals.Vous etes Bretonne ?!Dans ce cas ,comme Nantes n'est pas très loin du domaine de Ker astenec je me demande si vous connaissez la famille de Feydeau?Mais qu'importe ,cela n'a pas grande importance.

Elle écouta attentivement le nom de la jeune femme,elle avait déjà oui ce nom mais sans plus.

-Je vous avoue que je n'ai fait qu'entendre ce nom mais que je ne connais pas plus que cela votre honorable famille.

Louise soupira,justement,il ne s'était rien passer ici,tout était morne et Roland ne lui avait pas fait signe depuis fort longtemps.Un jour elle finirait par en mourir.

-Je crains fort de vous décevoir ,pratiquement rien mis à part le fait que Madame de Montespan fait les yeux doux au roi,que celui ci se porte à merveille et que la reine mère est dans les dernières années de sa vie.En bref en ce moment je m'ennuie à mourir ici,pas un bal,très peu de jeux!Personne ne s'apercevra que vous avez été absente,rassurez vous!

LOuise réfléchit quelques instants,quelle femme curieuse,pensa t elle.

-Et bien mon père m'a envoyé à Fontainebleau afin de me divertir à la cour du roi mais je vous avoue que je m'y ennuie un peu mais heureusement il y a Le comte de Canteleux et la duchesse d'Agenois dont je suis la dame de compagnie.......

Elle s'arreta un instant ,elle avait failli donner à cette étrangère le nom de Roland .Roland dont elle se morfondait,Roland le ténébreux comte.


-Madame mère du roi ne m'aime guère depuis que j'ai osé dévoiler que Winterfield ,son ami,était à l'origine du malaise de Madame d'Agenois.Celui ci a fait mine d'etre étonné et madame de Montespan qui savait que j'avais raison n'a rien dit.Vous allez me dire que c'est une des nouvelles dont j'aurais du vous faire part mais les jeux du roi sont loin.

[désolée du retard ]


Emmanuelle se sentait bien loin de tout ce que lui expliquait Mle de Frenolec. Ce Winterfield lui était inconnu, cette Mme d'Agenois, seulement de salons divers qu'elle avait fréquenté, où elle avait entendu ce nom, et la pauvre se maudissait d'avoir quitté la Cour si longtemps.

Elle sourit à la jeune baronne, et eut un petit rire poli.

-Il se passe tellement de chose en ce moment, je vous pardonne volontier d'avoir ommis de me dire cette information! Croyez-moi, s'il ne se passe rien ici, cela n'est pas un problème pour moi, je ne passerais donc pas pour une ignorante si l'on me parle d'une intrigue actuelle!


Elle poussa un petit soupir, mais ne quitta son sourire. Cette jeune baronne semblait bien innocente, elle ne saurait donc surement pas dans quel salon les nouvelles encore non-publiées de la Cour s'échangeait entre les habitués. Cela était bien dommage, elle serait ainsi obligée de revenir vers d'anciennes connaissance et avouer le retard qu'elle avait.

Etre au courant des choses de la Cour était devenu une obsession incessante pour Emmanuelle de Vaunoy, une drogue dont elle ne pouvait se passer: ses occupations se basaient sur ce qu'elle savait, et s'avouer vaincue dans un de ses grands salons lui était impensable, voire humiliant.

-C'est bien facheux que le Roi ne veuille se divertir plus; la Cour s'ennuira vite, et des courtisans qui s'ennuient peuvent devenir dangereux!!

Mais une foule de courtisans quittait la cours vers le château. Un événement soudain? Emmanuelle ne le savait, mais elle se promit de le découvrir.
-Mais pardonnez-moi, Mademoiselle, je crois qu'une personne que je recherchais viens de passer, et je ne souhaite pas traverser le château pour la retrouver, aussi, permettez-moi de vous quitter un peu rapidement.

Emmanuelle salua poliment la jeune femme comme lle devait, et s'apprêta à partir.