Les appartements de la Duchesse d'Agenois

eh bien chere jetais en bourgogne non loin de segnelay mon fief ! jai pu gouter au joie du bon vin, voir les hospices de beaunes, visiter quelques amis dans des beaux chateaux dont celui de saint martin en bresse, me reposer et acheter un grand nombre de tableau et vieilleri pour le roi, et vous ?

-He bien mon cher colbert je suis partie en voyage:j'ai visité la capitale des angles , je suis allée me reposer au bord de l'océan et dans les montagnes.Je me porte comme un charme .J'ai rencontré un charmant clerc qui donne une éducation décente à mon valet Silvio ,jene sais sivous le connaissez.

jai entendu parle d'un silvio berlusconi, mais cest tout, pouvez m'en dire davantage ?

l'Intendant Royal tombait mal ... la petite baronne semblait bien le connaître, Athénaïs ne connaissait que sa réputation de "fonctionnaire" tout dévoué, trop dévoué au Roy... elle le salua, d'une révérence de cour parfaite et distante... qu'il ne sembla pas remarquer !

un son doux vint de la chambre ... une mélodie pleine de mélancolie, agréble ... Athénaïs tourna la tête, la petite Duchesse jouait de la harpe, délicatement.
elle s'approcha du lit, en douceur, laissant l'Intendant en conversation avec la Baronne, elle n'avait jamais entendu parler de ce Sylvio... qui semblait n'être qu'un domestique ... donc parfaitement sans importance, non ?

Elle s'approcha du fauteuil de la Duchesse, la salua, par une révérence simple, sans rien dire, pour ne pas interrompre l'enchanteresse musique ... souriante, elle attendait que la Duchesse parle la première pour ne pas briser la magie du moment.

Louise sourit et lui dit

-Oh ,rien c'est mon ancien valet cela ne vous intéressera surement pas ,j'ai rencontré un charmant clerc ,aujourd'hui mon confesseur,qui m'a proposé de faire de Silvio un gentilhomme ,il lui prépare toute une éducation qui a déjà commencé ,mais ce sujet doit vous ennuyer donc je ne vous en parle plus .Tiens la Montespan est partie pour parler avec la duchesse ,tant pis je ne rencontrerai pas madame !Soupir.

Athénaïs était charmée par le jeu de la Duchesse, un peu de volupté et surtout de douceur à la Cour, qui l'eut cru possible ?
Elle écoutait, un sourire doux aux lèvres... un doux frou-frou perturba un peu son écoute attendrie... la charmante petite Baronne faisait son entrée dans la chambre de l'Agenois... elle continua à sourire, invitant la baronne à s'assoir à ses côtes, très cordialement, un doigt sur la bouche pour lui faire comprendre qu'elle n'avait pas envie de voir interrompre le beau moment ... elle avait besoin de douceur dans ce monde de brutes !
Qui sait si ici elle n'était pas plus la vraie Athénaîs que quand elle défilait, fière et belle, devant les grands ou qu'elle tentait des mots d'esprit blessants... une Athénaïs douce, en manque d'amies... et de douceur.

Athénaïs était heureuse que la jeune baronne accepte, et même participe à ce moment de silence, juste ponctué par la musique enchanteresse ... elle eut un regard de gratitude vers la jeune femme ...elle écoutait, recueuillie en harmonie avec l'interprète et la jeune femme... se laissait envahir par la musique ... ces moments de béatitude était si rares... qu'elle osait en profiter !

hj : à vous de jouer Duchesse, nous sommes toutes ouie !

(HJ: fichtre, c'est bien charmant, cette attention! désolée pour le temps d'attente, je suis très occupée!)

Longuement, la jeune fille joua de son instrument, ses doigts parcourant inlassablement et avec agilité les cordes, depuis les notes les plus aigües au son de cristal, jusqu'aux notes les plus graves, qui résonnaient dans le coeur comme une poésie.

Elle gardait les yeux fermés, la respiration profonde et douce, un sourire tendre sur ses lèvres rosées. Sa peau d'une blancheur nacrée semblait chatoyer sous le soleil dont quelques rayons entraient par la fenêtre derrière elle. Après cette température maussade, c'était un véritable soulagement.

Cassandre ouvrit à nouveau les yeux, et s'aperçut soudain de la présence muette de la baronne et de la marquise. Elle en fut un peu surprise... Ne devaient-elles pas se rendre auprès de Madame? Ah, mais après tout...

La jeune duchesse cessa doucement de jouer, et les dernières notes résonnèrent délicatement dans l'air avant de s'éteindre complètement. Les joues légèrement rosies, Cassandre inclina la tête avec un sourire en signe de salutation envers la marquise, qu'elle considéra de son regard émeraude et doux.

- Je suis navrée, Mesdames, je ne vous avais pas entendues entrer...

Athénaïs se laissait aller ... la musique envoutante... triste, belle, pleine de nostalgie... elle avait envie que ce moment dure... juste être là, à écouter le jeune duchesse ... belle avec son tein d'ivoire, belle comme un tableau de la renaissance.
quand le rève pris fin, elle eut du mal à retrouver sa contenance de Dame de cour, de parfaite petite machine ... elle aussi était plus émue qu'elle l'eut voulu.

Elle salua la DUchesse, les yeux encore embrumés, ses beaux yeux noirs quasi humides d'émotion...

- C'était si beau... mademoiselle... que ... je vous prie de bien vouloir m'excuser mais votre musique trouble l'âme... allez vous mieux ? voulez vous que j'aille avec votre dame chercher quelque médecine chez Madame... je serais honorée de pouvoir vous rendre service ... si je le peux.

Un court moment, elle culpabilisa, elle se rappelait ce mot, ce mot qui mettait en cause la Duchesse et qu'elle avait confié à ce roublard de Saint Aignan ... pardon à François ... Uhm, il me faudra lui parler, cette petite Duchesse me semble si touchante ... elle avait l'impression qu'elle pouvait être, qu'elle aurait voulu qu'elle soit ... une amie.

Cassandre sourit à son tour à la marquise, son regard s'illuminant délicatement, tandis qu'elle lui tendait la main amicalement.

- Je vous remercie, marquise, pour cette attention, mais je vais beaucoup mieux, il me semble. Ce n'était qu'un malaise passager, j'y suis fort malheureusement assez sujette.

Elle s'assombrit quelques peu, ses pensées retournant à ce qui s'était passé dans la salle de jeu.

- J'ose espérer ne pas avoir fait mauvaise impression auprès de Sa Majesté...

Elle se releva pensivement et s'appuya avec grâce sur le bord de la fenêtre, vers les jardins immaculés et blancs qui scintillait sous cette fine couche de neige qui était tombée et qui maintenant étincelait sous les rayons du soleil. Comme les sujets de Sa Majesté sous la lumière de la faveur royale... Elle eut un sourire pensif, se tournant à nouveau vers la marquise et la baronne. Son regard était sans détour, droit, mais doux et amical, noble, mais non hautain.

Le matin s'était levé resplendissant sur un charmant spectacle de neige immaculée et étincelante qui était encore tombée durant la nuit. Habituellement levée dès l'aube pour apprécier les premières lueurs réconfortantes du soleil levant, Cassandre était cette fois demeurée abritée derrière les lourds rideaux de velours bourgogne qui ornaient le somptueux lit à baldaquin. Une étrange langueur s'était saisie d'elle, après quelques jours passés dans une muette rêverie. Une rêverie qui plus souvent qu'autrement prenait l'aspect d'un certain jeune comte dont le souvenir demeurait vibrant dans son âme et dans son coeur...

Elle entendit les pas légers d'Ophéliane qui se déplaçait sans bruit dans la grande pièce, vaquant à ses tâches quotidiennes. La jeune duchesse soupira imperceptiblement, se pelotonnant sous les draps de soie et la douce couverture bourrée de plumes d'oie. Mais peu après, elle se leva.

Elle était assise devant sa vanité, et Ophéliane lui brossait ses longs cheveux soyeux, lorsque trois petits coups rapides se firent entendre à la porte. Quelques secondes plus tard, la silhouette vive de la baronne de Frenolec entra dans la pièce. Cassandre l'accueillit d'un sourire amical et lui indiqua un fauteuil.

- Bonjour, baronne. Il y a longtemps que je ne vous ai vue. Comment allez-vous?

La baronne lui rendit son sourire.Elle semblait aux anges ,sur un petit nuage

-Comment allez mal par un spectacle si charmant ,ravissant que ce doux duvet de neige tombant sur le sol gelé!.De plus tant de choses se sont passés depuis notre dernière rencontre.Vous ne pouvez pas imaginer,c'était comment dire,féérique!J'ai rencontré un jeune homme très séduisant et je sens que notre relation va durer,je ne sais pas si je vais vous confier son nom qui ne vous dira rien de toute façon ,et puis j'ai rendu visite à l'ambassadeur de Venise ,son excellence di Negrar ,c'est un érudit et il manie les paroles aussi bien que les gestes,oh nous avons juste discuté ,il est assez troublant.

Cassandre l'écouta parler en silence tandis qu'Ophéliane continuait de lui brosser les cheveux, avant de commencer à les relever dans un chignon entrelaçé de petites tresses et de perles blanches, qui ressortaient délicatement sur la chevelure sombre de la jeune fille. À l'évocation du prétendant de Louise, elle sourit et posa doucement sa main sur la sienne.

- Je suis très heureuse pour vous de cette bonne nouvelle, baronne. Comment donc s'appelle ce gentilhomme?

Elle ne sourçilla guère en entendant prononçer le nom de di Negrar, qu'elle n'avait au demeurant jamais entendu. Mais l'évocation de sa fonction rappela à son souvenir le duc d'Almada, ambassadeur du roi espagnol, et la raison principale de sa venue à la Cour de France... Elle se mordit les lèvres en détournant le regard un bref moment, en poussant un soupir silencieux.

Elle entendit le soupir de la duchesse et se demanda ce qui se passait.

-Madame ,que se passe t il , vous connaissez Di Negrar en mal?Je ne l'espère pas car il fut fort courtois avec moi.Quand au jeune homme il se nomme Roland ,Roland de Gilead ,nouveau venu en Paris ,je l'inviterai et vous le présenterai bientôt!!

Cassandre posa à nouveau son regard doux et légèrement mélancolique sur celui de la baronne, et elle fit l'effort d'un pâle sourire en réponse à la moue inquiète de sa dame de compagnie.

- Non, baronne, il ne s'agit pas de Monsieur di Negrar... Je suis inquiète d'une autre circonstance, fort douloureuse, et qui a une profonde incidence sur tout mon avenir. Mon rang, mon honneur, mon domaine... et ma vie. Tout cela repose en ce moment sur la décision d'une personne, et sur l'habileté d'une autre.

Elle se tut et soupira de nouveau, regardant distraitement par les carreau givrés de la large fenêtre. Puis elle ferma douloureusement les yeux.

Louise eut une mine désespérée et fort déçue en voyant que la duchesse se laissait aller à de profonds tourments!Il fallait qu'elle se reprenne sinon elle dépérirait!

-Madame je sens que si vous continuez etre si mélancolique je vais perdre patience et vous réprimander,de la gaieté que diable!!!!!Reprenez gout à la vie !Promenez vous ,faites de la harpe ,tout ce qui peut vous procurer plaisir et joie !Sinon je vais devoir aller appeler Chanteloup pour qu'il prononce els derniers sacrements ,et bien que ce soit mon ami ,cela me contrarierait fort!!!

(HJ: les derniers sacrements? bigre alors!)

La jeune duchesse écarquilla un moment les yeux de surprise à la soudaine véhémence de la pétillante baronne, mais force lui fut de constater que cette dernière avait raison. Elle s'étiolait littéralement sous l'inquiétude et la tristesse... Mais comment pouvait-elle faire autrement, alors que des puissances élevées cherchaient à lui enlever tout ce qu'elle avait de plus précieux, ces mêmes puissances qui complotaient en ce moment même contre la grandeur du roi de France en personne!

Elle n'avait plus eu de nouvelles de l'ambassadeur depuis cette mystérieuse lettre arrivée quelques semaines plus tôt d'une si étonnante manière, sous son coffre à bijoux.

Elle releva la tête, prise d'une soudaine illumination, et d'un mouvement vif, elle déplaça le dit coffre de sa place. Mais rien ne se cachait dessous, pas même le plus petit bout de parchemin. La jeune fille secoua la tête, puis se prit soudain d'une résolution. Si le chevalier d'Herblay ne pouvait venir à elle, ne pouvait lui donner des nouvelles quelconques, ce serait elle qui irait à lui.

Elle se tourna donc à nouveau vers la baronne et lui fit un sourire, plus chaleureux, animé de ce nouvel espoir qui venait de s'ouvrir dans son esprit.

- Vous avez bien raison, baronne, et je devrais sortir quelque peu, pour goûter à la vie, ainsi que vous le dites. Il y a longtemps que je n'ai été à Paris, que j'aime pourtant beaucoup. Si nous y allions faire une promenade?

La baronne retrouva alors un sourire rayonnant.Enfin se dit elle cette sacrée bourrique de gentil et belle duchesse avait recouvré ses esprits.

-Vous m'en voyez fort aise Madame ,j'aurais été fachéé de devoir vous reprendre aussi durement qu'à l'instant.Et bien une petite promenade dans Paris me conviendrait parfaitement, de plus je crois ne pas etre allé chercher la robe que le tailleur devait me donner et si c'était à mon cocher de le faire il ne l'a pas fait non plus.