Jean observait depuis un moment le va et viens dans l'auberge. C'est fou ce qu'on pouvait voir et entendre dans une telle auberge. Rien de mieux comme bureau de renseignement pour tout savoir sur ce qui se passait à Paris. Qui était les nouveaux et les nouvelles qui arrivaient à Paris .
Il avait observé discrètement le couple, puis le trio, puis l'entrée en scène du Chevalier de Lassalle.
Tout cela avec amusement, et à juste raison puisque tout était vite rentré dans l'ordre.
Comme les gens semblaient tendus, comme par un temps d'orage ou de pleine lune.
Quelque chose devait se préparer à Paris, et assurément quelque chose de sérieux.
Assez sérieux pour que même le corps des mousquetaires soit infecté.
Jean était toujours seul à sa table, finissant son pichet de vin. Il se dit en lui-même qu'après un tour sur le marché, il rentrerait tranquillement chez lui.
Ces derniers temps, pas mal de choses étranges s'étaient passées, dans son entourage.
L'histoire de cette femme kidnappée, dans la forêt. L'histoire des mousquetaires traîtres à leur devoir. L'attaque que son serviteur, Mo, avait subie.
Jean pensait qu'au retour de ses divers voyages commerciaux les choses se seraient dénouées, mais il semblait que rien n'avait évolué. Paris était toujours aussi agité.
Des gens prenaient contact avec lui et disparaissaient comme par enchantement, il n'en entendait plus parler, où de loin. Le petit Charlot, le chevalier d'Herblay, Laurine. Dieu soit loué, il restait en contact avec Aurore Fabris de Laguiole, son amie, ainsi que de sa dame de compagnie.
Il était probablement temps pour lui de passer un peu plus de temps à Paris. De toute façon, ses affaires étaient en route et fonctionnaient quasiment toute seule maintenant qu'il avait tout mis en place.
Jean détendit ses jambes sous la table. Se remplit un dernier verre. Respira un grand coup, salua de loin une dame de sa connaissance et cessa de penser pour laisser son esprit vaquer sur cette faune qui l'entourait.