Nom, prénom : Jean d’Etel
Âge : 24 ans
Personnage incarné: capitaine des gardes du PFXFDSC
Histoire : En septembre1639, c’est en Bretagne, dans le Vannetais que naît Jean, deuxième fils d’une famille de cinq enfants, du Sieur Pierre Jean D’Etel et de la Dame Isabelle de Kerlaet. Vieille noblesse bretonne certes, mais restée au rang de baronnie durant des siècles. C’est qu’il est difficile d’être plus éloigné des fastes de la Cour que ce monde au fonctionnement quasi féodal, le rôle du Seigneur étant de veiller au bon allant de son domaine et de ses gens. En vérité, tous là-bas se méfient de la Cour et ce depuis fort longtemps. Qui voudrait pénétrer dans cette nébuleuse Babylonne ? Qui voudrait plaire à ces Rois et Princes qui, Dieu nous pardonne, nous leur serons toujours fidèles, ne doivent plus avoir toute leur raison, leur sang brouillé par ces scandaleux mariages entre cousins et cousines, et surtout ces étrangers. Un fils de France avec une fille d’Espagne ! A-t-on vraiment perdu tout sens commun ?
C’est dans ce monde pourtant que grandit Jean, sans réel avenir en tant que simple cadet. Il ne coupe pas cependant à l’éducation ecclésiastique (au cas où il deviendrait prêtre) et au maniement des armes (au cas où il deviendrait soldat). D’ailleurs que pourrait-il bien devenir d’autre qui ne déshonore pas la noblesse ? Mais entrer dans la Marine, pardis !
Allant vers ses quinze ans, à force d’avoir vécu au bord de la mer, l’adolescent fini par vouloir la prendre, lui qui fut bercé par les nombreuses légendes qui abondent dans la région. Le voilà qui file pour Vannes, malgré l’hésitation de ses parents (mais après tout pourquoi pas ? Il pourrait devenir capitaine), où il s’embarque comme aspirant sur le premier bateau sans un regard pour la terre qui s’éloigne. D’ailleurs que pourrait-il bien regretter ? Les femmes tout juste découvertes, les chevaux, les veillées, sa terre ?
Très vite, il semble que ce soit la simple liberté. Sans expérience, Jean a stupidement choisi un navire de guerre pour apprendre. Et il n’est nul endroit où la discipline soit plus rigoureuse et le travail plus dur, tout juste atténué par ces origines nobles et par le répit qu’offraient les études de Marine : savoir s’orienter, savoir placer le navire, apprendre le nom de chaque mat, les particularités de chaque navire, savoir réagir face à un ennemi… Première épreuve du feu. A quoi est censé servir un navire de guerre sinon à la faire ?
Avec le temps, il apprend également à connaître les hommes, leurs qualités et leurs faiblesses, leurs craintes et leurs ambitions et commence à s’en faire aimer comme doit l’être un chef. Aux escales, il apprend l’alcool, le jeu, les femmes. Et le commerce, et d’autres langues commencent à faire leur chemin à son oreille. Et à force de persévérance, le voilà enfin promu officier de bord à presque 17 ans. C’était courant à l’époque de confier des responsabilités à de jeunes hommes. S’ils ne les méritaient pas, ils mourraient rapidement, voilà tout. Mais cela adoucit à peine le quotidien, le peu de temps lui appartenant, il le passe auprès des « anciens » du bord, auprès des deux musiciens dont il finit par tirer quelques notes de violons simplettes et parfois, avec de la chance, auprès du capitaine.
C’est peut être ce début d’amitié qui explique le brusque remplacement du lieutenant tué lors d’un combat pourtant bien banal, par le jeune homme de tout juste dix huit ans. En dépit de l’honneur, voilà qui fait naître quelques appréhensions. Après tout, cette foi ils sont jeunes ceux qui possèdent ce rang à cet âge, avec seulement trois années d’expérience, même passées sur un navire de guerre aux nombreuses prises. Cela s’appelle forcer la chance, une mauvaise chose. Et puis Jean ne veut plus passer sa vie sur un navire. Il a échappé à la mort jusque là, mais qui sait si la prochaine vague, la prochaine salve ennemie ne lui était pas destinée ? Et il y avait encore tant de choses à découvrir, quel gâchis ce serait de rester.
Mais voilà que le navire en question doit transporter de puissants passagers, partageant parfois leur table comme il plaisait au brillant capitaine d’alors d’inviter ses passagers lorsque leur rang était assez haut (et où d’autre aurait-il pu manger de toute façon ?), et où il peut observer et entendre. Le temps du voyage suffira pour qu’il prenne sa décision. Arrivé au port, il propose ses services comme officier ou soldat, qu’importe, au jeune Prince de Savoie-Carignan. Celui-ci lui paraissait flamboyant et plein d’ambition, exactement le genre d’hommes qu’il désirait suivre.
Et les voyages s’enchaînent alors où il fait ses preuves. Par les armes certes, mais aussi par la ruse acquise dans les bas fonds que fréquentaient les marins. Au gré des pays parcourus, des Cours découvertes, Jean commence également à découvrir la médiocrité de ses connaissances artistiques, de sa culture. Mais dans la proximité du Prince, de nombreuses lacunes commencent à être comblées pour son plus grand plaisir de grand curieux. Alors que celui auquel il s’est attaché en lui déclarant allégeance le fait grimper au rang de Capitaine de ses gardes après quelques années, que lui-même s’était fait respecter par ses hommes, sa propre fidélité devint plus indéfectible. Et pourquoi voudrait-il servir quelqu’un d’autre ? Le Prince lui offrait, outre une solde extraordinaire à une époque où les soldats avaient de la chance s’ils étaient payés, tout ce qu’il désirait : l’aventure, qu’elle soit en plein air où dans les couloirs des Cours, la dignité, les femmes, la connaissance, la beauté… Finalement il était devenu comparable aux deux tigres dont le Prince s’était entiché par bien des côtés.
Apparence physique : La vie qu’il a menée a donné à Jean un corps solide, musclé et souple pour une stature, qui dépassant le mètre quatre-vingt, semble être toute indiquée pour commander aux soldats. On le verra souvent aller d’un bon pas, assuré, tout juste atténué dans son arrogance en présence de hauts personnages. Car on aurait tort de le prendre pour un être frustre. A force de voyager, de fréquenter petits et grands, Jean a appris à connaître les attitudes nécessaires en chaque circonstance. D’autant que la nature ne s’est pas montrée ingrate, lui donnant une opulente chevelure auburn, attachée seulement durant les voyages ou s’il estime la possible présence d’un quelconque danger, des yeux sombres dont le velours ne lui a jamais failli auprès de ces dames, pas plus que la bouche charnue. Son teint s’est matifié au grand air, mais ce qui marque ses origines bretonnes restent les pommettes marquées et la forme amandée des yeux.
Psychologie du personnage (caractère, défauts/qualités etc...): Un grand amoureux de la vie, cela pourrait aisément le qualifier, lui qui profite en bon vivant de tout ce qu’elle lui apporte, ayant appris à faire preuve d’assez de goût à force d’être au contact du Prince de Savoie-Carignan. Mais lorsqu’il s’agit de mener à bien un ordre ou une quête personnelle, c’est un tout autre visage qui s’offre. Jean s’est endurci au fil des ans et n’éprouve plus guère de pitié ou d’hésitation au combat, pas plus que face à une personne désarmée d’ailleurs. Les sentiments et les émotions ne comptent plus quand quelque chose doit être accompli et il y emploie toute son intelligence maligne. A moins qu’il ne s’agisse du plaisir que peut offrir l’assurance de dominer, et encore ne se le permet-il que lorsque la victoire est assurée.
Sitôt qu’elle est obtenue pourtant le revoilà chaleureux, ce qui plait assurément à ses hommes. Voilà un noble qui les comprend. Et en effet c’est quelqu’un d’assez joyeux en général qui n’éprouve pas le moindre regret et méprise copieusement tous ceux qui paraissent se perdre seuls dans des situations ou des problèmes sans importance, comme il y en a légion à la Cour, étant d’accord en cela avec quelques-unes unes des idées de son père.
Enfin sa curiosité est toujours en éveil, toujours à l’affût de la nouveauté utile, dangereuse ou simplement agréable.