1663 : Face aux Feux du Soleil Changez l'Histoire de France, personnifiez votre héros... |
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| Demande d'audience à Sa Majesté! | |
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+3Old_D'Artagnan Héloïse Louis XIV 7 participants | |
Auteur | Message |
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Héloïse Administratrice
Nombre de messages : 769 Date d'inscription : 06/06/2005
| Sujet: Re: Demande d'audience à Sa Majesté! Sam Avr 08 2006, 17:58 | |
| - Citation :
- Rabaissé?... un galant? Verchères? Est-il possible?
Héloïse ne broncha pas, si ce n'est qu'elle baissa les yeux. Elle savait évidemment que cela était impossible qu'Elrohir n'ait volé le bijou, puisqu'il avait été avec elle pendant toute la durée de la loterie, et même après, seulement le monarque, lui, ne le savait pas. La courtisane retrouva le regard de Louis pour lui faire part de cette affirmation, quand elle vit dans le regard du Roy une sorte de malaise d'avoir parlé si rapidement. Elle ne prit pas la parole, et ne lui adressa qu'un signe de tête pour répondre "non" à sa question. Visiblement, Louis cherchait autre chose à lui dire peut-être ayant pris conscience de l'affront indirect qu'il venait de faire à Héloïse. Il était loin d'avoir une allure de grand Roy en ce moment, les yeux ne fixant rien, l'esprit préoccupé et déstabilisé. La courtisane se tenait toujours droite devant lui, ayant malheureusement souhaité être ailleurs. Puis, avec un petit air hésitant dans la voix, il lui posa une dernière question...peut-être une question de trop. - Citation :
- Auriez vous d'autres amants?
"Par...Pardon?!" Elle avait bien entendu compris la questoin, mais elle fut d'abord outrée par une telle interrogation, et eut l'impression que jalousie de Louis ne s'était toujours pas éteinte. Le rouge lui teinta les joues, de gêne mais aussi de colère. Comment osait-il s'adresser à elle de la sorte! L'ambiance s'était tout d'un coup refroidie, mais Héloïse se repris en mains. Louis ne cherchait peut-être qu'à savoir quel autre personne aurait pu l'aimer assez pour lui offrir un tel présent. Puis une idée la foudroya...François-Xavier. Seulement, elle n'osait penser qu'il aurait pu être celui qui avait subtilisé le lot...mais comment en être sûre? "Et bien Louis, le Prin..." N'ayant pas eu le temps de terminer sa phrase que des éclats de voix outrés se firent entendre de l'antichambre, et quelques secondes après, la porte s'ouvrit violemment, pour laisser apparaître Monsieur le Duc, décidément furieux. Héloïse resta sans voix tandis que Louis venait de recevoir sur la tête de nouveaux problèmes... | |
| | | Louis XIV Roy
Nombre de messages : 426 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Demande d'audience à Sa Majesté! Dim Avr 09 2006, 10:51 | |
| Mignard n'aurait certes pas eu assez de couleurs sur sa palette pour peindre la scène. Entre une jeune fille qui passe du blanc au rouge, un Roy qui vire au vert, un Monsieur qui pénètre noir de colère en criant sur le rose, on ne s'y retrouvait plus.
Louis avait oublié le "Prin..." et foudroyait du regard son frère dont l'intrusion inopinée le rendait encore plus exécrable à ses yeux.
Celui-ci se permettait les plus grosses folies, et que pouvait-il faire? Lui donner une fessée? Aller pleurer dans les jupons à maman? Etait-ce de sa faute, à lui, le Roi, si son frère était un incapable ? Incapable de naître le premier, incapable d'être discret, incapable d'être docile, incapable d'être ruiné, enfin!
Louis tapota le sol de la pointe de son pied, convulsivement, et croisa les bras. Il n'avait ni la patience, ni l'envie de jouer les imperturbable avec son frère. Ils se côtoyaient si souvent que feignant la retenue, Louis aurait été démasqué d'amblée.
Il ne jeta aucun regard à Heloïse. C'était une histoire entre lui, et Monsieur son frère. Il devait avant tout s'en débarrasser, et enfin toute cette histoire de loterie pourrait prendre fin.
Le discours de Philippe, pourtant, était des plus risibles, mais Louis avait appris à ne plus faire peu de cas de toutes les coûteuses fantaisies de son frère, qui, lorsqu'elle faisaient rire, faisaient surtout rire à ses dépends.
-Et que puis-je mais de vos lubies, Monsieur ? Ne voyez vous donc vous pas que je suis en plein travail! Estimez-vous heureux, occupé comme je suis, que je n'ai point commandé du rose fushia!
Louis l'appelait par son titre, marquant la distance qui les séparait. Il restait campé sur ses pieds pour montrer qu'il ne se laisserait pas démonter et qu'il était prêt pour un affrontement s'il le fallait.
-Je n'ai pas d'explications à donner et je vous demande de sortir à présent. Si vous désirez changer les tentures, allez donc vous adresser à qui de droit, je ne suis pas marchand de textile! | |
| | | Monsieur Poete
Nombre de messages : 15 Date d'inscription : 24/02/2006
| Sujet: Re: Demande d'audience à Sa Majesté! Mar Avr 18 2006, 01:36 | |
| Alors que son royal aîné le réprimandait sèchement, lui enjoignant de sortir, Monsieur recouvrait peu à peu son calme. Un large sourire narquois commençait même à étirer ses lèvres vermeilles. Il fixa Héloïse une poignée de seconde et se retourna vers son frère, hilare :
Certes, force est de constater que votre travail semble acharné. Je suis tout à fait navré de vous avoir dérangé durant votre royal labeur. Son intensité force l’admiration. Veuillez accepter mes plus plates excuses.
Puis, faisant mine de se diriger vers la porte, il ajouta :
Une dernière chose Louis, je tenais à vous féliciter chaleureusement pour le brillant divertissement donné hier soir dans votre petit salon. En comparaison, mon petit bal sans prétentions de Saint Cloud faisait bien pâle figure… Vous ne pouvez vous imaginer à quel point je m’en veux de n’y avoir point assisté. Savez-vous qu’à l’heure actuelle, on en parle certainement aux quatre coins du royaume ? Du petit paysan auvergnat au grand armateur nantais, tous ont eu vent de ce glorieux évènement ! Le Mercure Galant d’aujourd’hui lui consacre quelques lignes, mais je les trouve bien fades, ne rendant absolument pas hommage à cette fête inoubliable.
Monsieur marqua une courte pause, extirpa quelques feuillets froissés de son pourpoint et reprit sa… dithyrambe.
Heureusement, dans l’ombre de cette presse officielle si mal renseignée, vivotent quelques quotidiens bien informés. Tout de même Louis, vous devriez faire un effort pour que notre journal officiel publie la vérité, toute la vérité, rien que la vérité ! Je soupçonne fortement certains individus de pratiquer une censure éhontée : faites donc votre devoir de Roi et matez donc ces avortons !
Mais, je m’égare… Je vous disais donc que voici un sympathique quotidien, circulant curieusement sous le manteau, répondant au doux nom du « Coq en sa basse cour ».
Soyez fier Louis ! Cette admirable littérature établie une brillante comparaison entre votre loterie et les Métamorphoses d’Ovide, cette œuvre remarquable que votre latinophilie affirmée n’a jamais été capable de traduire ! Jugez plutôt.
Adoptant un ton particulièrement lyrique, Philippe d’Orléans commença la lecture dudit article :
« Rien ne se passe, rien ne bouge à la réception de Totorze le Nain. […] Soudain, alors que ce noble coq est toujours attendu, troussant certainement quelques hétaïres dans de fangeuses écuries, le véritable Dieu de cette ménagerie se manifesta, métamorphosant une vulgaire poulette en un Mûrier Royal Géant ! O superbes gallinacés ! Suspendez votre vol ! Cessez de picorer ! L’une de vos congénères par la Grâce bouleversée s’est trouvée ! La masse grouillante se retrouva fort dépourvue par ce gluant imprévu ! Mais très vite, elle se ressaisit, gloussant à goitre déployé ! Même la Royale Dinde, dégoulinante de graisse sur son perchoir doré, y alla de son croassement ! C’est l’instant que choisit le Maître de ces lieux, tout escagassé de son ancillaire débauche, pour éclairer de sa lubrique lumière le lisier de la cour. Soudain, Dieu frappa à nouveau ! Sa mansuétude sans limite se déchaîna sur l’une des plus illustres figures qu’il soit au monde : Sa Majesté porcine Dédé-la-Fronde, le cousin castré et odorant de notre Totorze bien aimé. Telle l’armée de Pharaon engloutie par les flots, cette grande âme succomba… pour ressurgir quelques secondes plus tard, réincarné, fantastique triomphateur de l’Onde ! Du poussin au paon, tous furent éblouis par la splendeur rayonnante de Son Humidité. Semblable à la colombe sur l’épaule de Noé, un Saint Crustacé montrait désormais la voie de la Perfection à ce mythique Prince des Marais. Pendant que la Dinde et son Dindonneau gisaient toujours silencieux sur la paille dorée de leurs perchoirs, cette prodigieuse loterie se poursuivit par une joute théâtrale stérile, digne des plus grandes pièces de Monsieur Racine. Il est certain que le ridicule était à cet instant tout à fait exclu de cette noble assemblée. Alors que la Guerre des Coqs semblait en passe d’être déclenchée, Totorze le Nain finit par sortir de son hébétude, et poussa un timide cocorico ! Quelle grande âme que la sienne ! Quelle vigueur d’esprit le caractérise ! Qu’elles sont jolies les cornes qui ornent sa tête ! En effet, retiré dans un angle de la pièce, un charmant petit couple découvre les joies de l’amour ! Mais… Ciel ! Il s’agit de Mademoiselle de Neufchâtel, ancienne favorite disgraciée du Maître ! Apparemment, se consoler dans les bras d’un molosse ne lui pose pas de problème particulier… ce qui ne semble pas davantage inquiéter Son Altesse qui arbore ostensiblement les excroissances du cocu ! Mais bientôt un nouveau miracle vint illuminer cette fête si réussie : Sa Majesté la Pintade, cousine de Son Altesse, se pâme soudainement dans les bras vigoureux du Bouledogue-en-Chef ! Cependant, certaines de nos sources nous assurent avoir aperçu au détour d’un couloir cette Majesté rayonnante pressant amoureusement le viril ornement dudit Molosse ! Diantre ! Un appétit sensuel exacerbé, le désir d’assouvir au plus vite le feu de leurs entrailles serait-il la cause de cette mauvaise plaisanterie ? « Certes non ! » S’écrie l’un de nos généreux informateurs. « Le Roi et la Reine Mère semblaient avoir perdu quelque chose et se concertaient mutuellement, l’air anxieux ! C'était une diversion! » (Note de l’éditeur : nous signalons à notre aimable lectorat que l’appellation « Le Roi et la Reine Mère » est un néologisme fort peu usité dans nos colonnes. Nous le traduisons par « La Dinde et le Dindonneau »). Après vérifications, il semblerait que la disparition du lot principal de cette folle ripaille, un superbe collier de ferrets appartenant à Son Altesse la Dinde, ait provoqué la mise à mort précipitée de cette loterie agonisante, et la mascarade de la pâmoison ! En effet, une inhabituelle activité des royaux bouledogues a été constatée à la sortie –enfin, à l’évacuation massive- de la loterie. Interrogés sur le sujet, ces pauvres créatures, soudards notoires, n’ont pas souhaité s’exprimer sur la question.
Nous tiendrons bien entendu au courant notre aimable lectorat des évolutions de cette royale orgie. [ …] Gloire à sa Majesté des Poules !
Goguenard, Monsieur rangea les feuillets qu’il venait de déclamer et s’adressa une nouvelle fois à son frère.
Mon cher Louis, j’espère que vous goûtez autant que moi cette littérature, certes un tantinet gouailleuse, mais tout de même bon enfant. J’ai pensé que vous seriez satisfait de voir à quel point votre éclat rayonne bien au-delà des tristes limites de la Cour. N’êtes-vous point le « Roi-Soleil » ?
Puis, se tournant vers Héloïse, il ajouta :
Et bien Mademoiselle, je suis bien aise de voir que ce superbe ornement est désormais exposé à la vue de tous ! Les ferrets ? Volés ? Ce ne sont que de stupides élucubrations, voyons ! Rien n’échappe à votre regard sagace mon cher Louis : vous êtes l’omniscience incarnée!
Avant de gagner la porte, il ajouta encore:
La prochaine fois qu’un tel événement a lieu à la Cour, vous prendrez soin de me faire parvenir une invitation. Je ne saurais être absent une nouvelle fois à un tel divertissement !
Dernière édition par le Lun Juin 26 2006, 17:29, édité 1 fois | |
| | | Louis XIV Roy
Nombre de messages : 426 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Demande d'audience à Sa Majesté! Mar Avr 18 2006, 21:10 | |
| Alors que Louis cherchait désespérément à étouffer tout ce qui se rapportait de près ou de loin à la garce que l’on nommait trop naïvement « loterie », elle semblait de son côté apprécier que l’on parle d’elle constamment. En effet il paraissait lui seoir d’attirer l’attention, peut-être aussi la polémique qui s’en suivait… Entre autre, elle avait l’art et la manière de s’agripper au Roi, coriace sangsue. Tentez donc de chasser les problèmes, ils reviennent au galop ! En ce cas, ils revenaient au galop à dos de mufle, mufle en tutu que Louis nommait son frère. Le mufle avait sous ses sabots une bien belle protection, une sorte d’immonde torchon que le Roy aurait bien fait interdire s’il n’avait su que c’était vain.
Ainsi donc la démarche altière, gracieuse, aérienne même, bovine enfin, de cette animal était portée et protégée par un simple papier et Louis n’avait rien à y redire.
Philippe s’amusait grandement de mettre en lambeaux l’image de son frère, souriant à chacune des appellations pastorales, bucoliques, champêtres… je n’irai pourtant point jusqu'à dire romantiques, bref, on désignait le Roi et sa cour par de la volaille.
C’était plus que Sa Majesté en pouvait supporter, mais Monsieur était bel et bien décidé à poursuivre sa tirade, qu’il y ai ou non réception à ses mots. Louis tourna la tête, la vue de cet être qu’il devait pourtant désigner comme de sa plus proche famille lui était insoutenable ! Aussi préférait-il de loin observer le lever de soleil dans ce qu’il voyait de jardin à travers la fenêtre. La lumière filtrée et brisée par le carreau qui venait frapper le royal visage donnait à Louis un prétexte pour plisser nez et yeux; cependant, le tout était accompagné d’une compression des poings, ce qui ne pouvait être en aucun cas excusé par le brillant du nouveau jour.
Après tant d’affronts, Sa Luminescence ne pu retenir un éclat de rire nerveux à l’entente du petit nom donné à son cousin « Dédé la Fronde »… Comme c’était charmant ! Ce gloussement bien peu digne fut nonobstant réprimé, non seulement à l’écoute de la suite du canard, mais également en pensant que par l’insulte du cousin du Roy, c’était le Roy lui-même que l’on bafouait.
Louis était donc devenu translucide. Comment qualifier autrement la coloration de ses joues ? Bref, le sang avait afflué vers son cœur, jusqu'à ce que Philippe cesse son discours pour déglutir, semblait-il. Là, reprenant courage _ non pas reprenant ses moyens, ce serait trop beau_ Louis devint rouge comme le coq auquel on l’associait.
-Avez-vous assez d’air ou dois-je demander que l’on ouvre les fenêtres ?
Reproche subtil sous une fausse apparence de calme, mais reproche qui atteint bien peu Philippe : on ne le piquait que sur le fait de trop parler. Donc, il l’ignora, et persista dans son insolence…
« Mon cher Louis, j’espère que vous goûtez autant que moi cette littérature, certes un tantinet gouailleuse, mais tout de même bon enfant. J’ai pensé que vous seriez satisfait de voir à quel point votre éclat rayonne bien au-delà des tristes limites de la Cour. N’êtes-vous point le « Roi-Soleil ? »
Louis fit la même tactique que celle que son frère avait adopté précédemment : l’autruche. Il ne répondit point. La suite par contre lui déplût bien plus, on attaquait sa bonne foi et son ex-maîtresse!
-Je suis donc si faible adversaire qu’il vous faille répendre votre fiel sur l'honneur d'une femme ?
« La prochaine fois qu’un tel événement a lieu à la Cour, vous prendrez soin de me faire parvenir une invitation. Je ne saurais être absent une nouvelle fois à un tel divertissement ! »
Louis s’empressa, avant que l’élément perturbateur ne disparaisse, de tenter lui envoyer une pique… il fallait sauver l’honneur.
-Ah mais je n’y manquerai pas ! Soyez certain que je vous enverrai une carte rose de Naples, signée de tous mes vœux pour que vous apparaissiez dans ce journal à la suite de ma sauterie! Journal que vous appréciez tant !
Puis il ajouta, tout bas, alors que Monsieur s'en était allé :
-Journal que lisent les porcs…
Car si Louis pouvait, difficilement certes, mais pouvait souffrir être un coq cocu, jamais il ne se mêlerait à la gent porcine... | |
| | | Adrien de Chastignac Administratrice
Nombre de messages : 1895 Date d'inscription : 04/06/2005
| Sujet: Re: Demande d'audience à Sa Majesté! Dim Mai 14 2006, 14:00 | |
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| | | Héloïse Administratrice
Nombre de messages : 769 Date d'inscription : 06/06/2005
| Sujet: Re: Demande d'audience à Sa Majesté! Dim Mai 14 2006, 15:23 | |
| (Zut! Je pensais que tu t'adressais a Condé et que c'était de lui que tu attendais une réponse...m'excuse! Donne moi un moment et je répondrai entre deux révisions lol, encore sorry ) | |
| | | Louis XIV Roy
Nombre de messages : 426 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Demande d'audience à Sa Majesté! Dim Mai 14 2006, 19:54 | |
| [oui en effet mais comme il s'est barré... m'enfin c'est pas grave j'ai moi même pas mal beaucoup de boulot en ce moment ] | |
| | | Louis II, Prince de Condé Poete
Nombre de messages : 40 rang : Chantilly Date d'inscription : 30/11/2005
| | | | Héloïse Administratrice
Nombre de messages : 769 Date d'inscription : 06/06/2005
| Sujet: Re: Demande d'audience à Sa Majesté! Lun Mai 15 2006, 22:24 | |
| (Rhaaa! Non c'est encore une fois mon erreur, je suis vraiment désolée, j'ai la tête un peu ailleurs je crois. Bref mieux vaut tard que jamais, comme on dit!) Héloïse restait muette tandis que les deux hommes se parlaient…le terme « parler » était peut-être même un euphémisme, alors que le ton sec et sarcastique de Louis et Monsieur trahissait leur allure calme. Ce dernier avait jeté un regard mauvais à la courtisane, qui essayait du mieux qu’elle pouvait de se faire oublier pendant les quelques minutes durant lesquelles l’entretient allait durer. Déjà que sa discussion avec le Roy avait été légèrement tendue et que son frère ne semblait pas la porter dans son cœur, elle n’avait aucune intention d’interposer sa personne dans la dispute. Tandis que Louis bouillonnait intérieurement de l’audace de son interlocuteur, celui-ci semblait prendre un pur plaisir à faire enrager son frère. Tout cela aurait pu mieux se terminer s’il n’avait pas décidé de sortir un article de journal populaire. Il commença sa lecture, un rictus moqueur au coin des lèvres. Louis restait le plus stoïque possible, et Héloïse écoutait d’une oreille distraite. Elle devait se l’avouer, certains passages étaient plutôt amusants. La soirée était assez bien résumée, mais Monsieur n’avait pas pour but d’amuser les deux jeunes gens.
Elle n’aurait pas cru que sa présence aurait été remarquée, mais pourtant, elle aussi était ridiculisée dans ces quelques lignes. Pas seulement elle, mais de Verchères par la même occasion. La jeune femme piqua un fard qui n’aurait trompé personne l’ayant vu à cette seconde là. Pourtant, malgré la couleur de ses joues, elle savait contenir son calme et son regard restait aussi impassible que d’habitude.
Après la lecture si soignée du texte, Monsieur s’en allait l’allure fière et heureux de ce qu’il avait « accompli ». Héloïse ne l’avait jamais vraiment aimé, mais maintenant, elle se rendait compte à quel point il pouvait être désagréable. Non pas que l’allusion à sa personne ne l’eût vraiment affectée (elle fut plutôt surprise d'ailleurs) mais la cruauté qu’il pouvait avoir envers son frère l’étonnait. Les coups bas étaient quotidiens au palais, mais il était rare de voir Louis dans ce genre de situation.
L’intrus s’arrêta devant Héloïse et lui envoya un dernier regard plutôt railleur avant d’ajouter : - Citation :
- Et bien Mademoiselle, je suis bien aise de voir que ce superbe ornement est désormais exposé à la vue de tous ! Les ferrets ? Volés ? Ce ne sont que de stupides élucubrations, voyons ! Rien n’échappe à votre regard sagace mon cher Louis : vous êtes l’omniscience incarnée!
Elle ne dit rien, le toisant simplement du regard. Certes il n’en fut aucunement affecté, mais il n’aurait pas eu la joie de voir la courtisane sortir de ses gonds pour une remarque si gratuite et mal fondée. Louis quant à lui, tenta de se défendre et elle avec, tandis que Monsieur sortait. Il était furieux, cela ne faisait aucun doute. - Citation :
- Journal que lisent les porcs…
Comme après une tempête, un calme plat retomba sur la pièce, après que la porte fut refermée. Héloïse émit un léger soupir tandis que ses joues reprenaient une couleur plus normale. « Que lisent les porcs et les hommes jaloux. Il est drôle de voir comment ces deux espèces peuvent se confondre en une seule et unique personne… » Elle avait prononcé ces quelques mots en fixant la porte par laquelle Monsieur venait de sortir. La courtisane ne savait même pas si le roy avait entendu son commentaire, certes désobligeant mais involontaire. Lorsqu’elle reposa ses yeux sur lui, il tentait de se calmer et elle se rapprocha de lui, dans la position qu’elle avait avant qu’ils ne se fassent interrompre. « Louis, ne prêtez pas attention à ces ragots. Les gens intelligents ne se basent pas sur ce genre d’écrits pour se forger des opinions. Et il est bien dommage de voir que même les plus hauts placés ne sont pas toujours très brillants s’ils s’amusent à diffuser ce genre d’histoires . » Elle n’avait pas mentionné Monsieur directement, mais il était évident qu’elle y faisait référence, un petit sourire en coin. | |
| | | Louis XIV Roy
Nombre de messages : 426 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Demande d'audience à Sa Majesté! Dim Mai 21 2006, 10:11 | |
| [t'inquiètes Isa je suis pas mal OQP moi même en ce moment... quelle horreur. Vous vous rendez compte? Plus que 3semaines avant le Bac ? AAAAAAARGH mais où est passée ma seconde?]
Le soutient d'Heloïse lui fit énormément plaisir. Comment dire... c'est si dure de mettre des mots sur des émotions! Après la fureur éprouvée alors que Monsieur débitait ses infâmes commentaires, après la sourde rage ressentie devant son impuissance la porte claquée sur son odieux frère, la douce voix d'Heloïse qu'il avait d'abord oublié lui passa du baume au cœur. Un baume étalé par une douce main, une main sincère.
Louis se tourna en souriant à Héloïse, comme pour lui montrer que tout cela lui passait au dessus de la tête, ce qui était faux naturellement. Il voulait cependant paraître détendu. La courtisane n'avait pas à servir d'exutoire involontaire à sa colère!
-Merci mademoiselle de Neufchâtel.
Que pouvait-il dire d'autre? Un silence gênant s'installa durant un instant... ils n'avaient plus rien à se dire. Tous deux continuaient à se soutenir l'un l'autre, cependant ils n'avaient plus rien de commun, et seul encore les liait cette histoire de collier.
-Vous... je ne vous retient plus longtemps. Vous avez sans doute mieux à faire que de passer votre journée dans mon cabinet.
Il lui adressa un furtif sourire, en pensant qu'il aurait encore une longue journée à recevoir du monde... | |
| | | Héloïse Administratrice
Nombre de messages : 769 Date d'inscription : 06/06/2005
| Sujet: Re: Demande d'audience à Sa Majesté! Dim Mai 21 2006, 15:25 | |
| (Bonne chance pour le bac! ) Héloïse fixait le roi qui semblait se détendre tranquillement après la tempête provoquée par Monsieur. Elle fut même surprise de voir que son commentaire et sa présence suffirent à le détendre jusqu’au point ou il lui adressa un sourire. Cela faisait un bien long moment que la courtisane n’en n’avait pas vu un s’afficher sur le visage royal de Louis. Par concours de circonstance, elle adressa elle aussi un sourire sincère à son ancien amant. - Citation :
- Merci mademoiselle de Neufchâtel.
Ces quelques paroles de gratitudes étaient certes fort simples, mais ô combien agréable à entendre. Elle lui répondit par un simple hochement de tête distingué, ne trouvant pas nécessaire d’en rajouter davantage. Pourtant, une certaine gêne se réinstallait à mesure que les secondes s’écoulaient, et il sembla que Louis n’en pouvait plus. Il dit sur un ton résigné : - Citation :
- Vous... je ne vous retiens plus longtemps. Vous avez sans doute mieux à faire que de passer votre journée dans mon cabinet.
Non surprise de voir que le Roy avait besoin d’un peu de tranquillité, elle s’éloigna tranquillement, vers la porte, puis fit une révérence comme il se devait. « Louis, permettez moi de vous remerciez de la protection que vous m’offrez. J’espère que ces histoires de ferrets se règleront rapidement, et sachez que vous pouvez toujours compter sur moi s’il arrive quoique ce soit. Je me ferai un plaisir de vous aider à éclaircir ce mystère. » Elle passa le pas de la porte en adressant un dernier regard rapide à Louis, qui restait dans son cabinet, pour une autre longue journée de travail. | |
| | | Louis XIV Roy
Nombre de messages : 426 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Demande d'audience à Sa Majesté! Dim Mai 21 2006, 16:15 | |
| [merci beaucoup!]
Ce fut un miracle inespéré! Enfin depuis assez longtemps maintenant, Louis et Héloïse se quittaient en bons termes, sur une note de douceur et de sincérité, un léger voile de soie qui s'était doucement posé sur eux. Le Roy en vint presque à remercier le ciel de lui avoir donné un frère... rien que pour ce moment de réconciliation complète, Louis serait capable de réendurer toutes les monstruosités de son cadet! Enfin... il n'aurait pas garanti au bon Dieu de ne pas l'étrangler en court de route...
Béat devant cette touche de bonheur simplet, Louis ne vit pas s'enfuir la robe de taffetas et ne se "réveilla" que lorsque l'huis se claqua timidement, tiré par la main d'Héloïse. Il se retrouvait seul et peu à peu le charme de leurs adieux se dissipa, telles des volutes de fumées enchanteresses s'enfuyant par la fenêtre ouverte.
Louis poussa un soupir qui lui pesait dans la poitrine et finit tout à fait de remettre les pieds sur terre. Sa liaison d'avec la Neufchâtel avait encore laissé des séquelles, mais petit à petit Louis s'en remettait, et devenait moins sensibles à ces "fumées enchanteresses" qu'il qualifierait sûrement bientôt d'agréables chimères.
Il s'assit à son bureau et apostropha le suisse de garde, qui vint promptement se mettre au garde-à-vous devant lui.
-Faites entrer le suivant.
"C'est Monseigneur le cardinal de Périgueux"
Louis fit un geste indifférent de la main et répéta "oui oui et bien faites entrer". Le garde sortit prévenir le dit Périgueux que Sa Majesté l'attendait.
[alors... "enfin" Vince! N'est ce pas? loll] | |
| | | Cardinal de Périgueux Poete
Nombre de messages : 48 Date d'inscription : 15/02/2006
| Sujet: Re: Demande d'audience à Sa Majesté! Jeu Aoû 24 2006, 19:41 | |
| (... ... vaut mieux tard que jamais... lol! et oui, je reprends du service en RP... ... et oui, j'avais d'abord posté au mauvais endroit... )Suivant le garde Suisse, le Cardinal Jean-Benoît de Périgueux fut introduit dans le cabinet de sa Majesté Louis le quatorzième. Laissant son regard subtilement glissé sur les meubles et les tapisseries décorant le bureau, le Cardinal ne put qu'approuver mentalement le bon goût des décourateurs royaux; du moins, ils n'avaient pas lésiné sur les métaux précieux. "Ce bureau en chêne irait très bien dans mon office. Note à moi-même : faire pression sur l'évêque de Paris pour qu'il m'en procure un."Et des réflexions similaires se succédaient dans son esprit, en lien avec les différentes tentures et toiles ornant les murs du cabinet. C'était un lieu de travail de grande classe... bien qu'il fut, dans les faits, peut-être pas aussi bien adapté au travail qu'il ne paraissait! D'ailleurs, avait-on besoin de tant d'espace pour signer quelques papiers de temps à autres? À ce moment précis, c'était d'ailleus à cette tâche qu'était occupé le Roi. Se mettant au garde-à-vous, le garde annonça la présence du Cardinal. - Son Éminence Monseigneur Cardinal Jean-Benoît de Périgueux, Votre Altesse.Parfaitement immobile, le garde attendait la réponse de son commandant suprême. À ses côtés, le Cardinal posait son regard sur le jeune homme qui avait, sur les recommandations de Mazarin, travaillé à lui obtenir ce chapeau de Cardinal, tâchant de se faire rapidement une idée sur ce Souverain qu'il tâcherait d'influencer pour son propre bénéfice... | |
| | | Louis XIV Roy
Nombre de messages : 426 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Demande d'audience à Sa Majesté! Dim Aoû 27 2006, 17:00 | |
| Pfff... qu'est ce qu'il pouvait être lent ce garde...
Louis, seul dans le cabinet, se permettait alors de gratter quelques mots nonchalamment sur un parchemin, la joue écrasée contre son poing... une attitude pas très royale.
Il posa sa plume, et soupira. Puis battit un air de chasse avec ses doigts, le cata clop cataclop régulier le désennuyant peut-être.
Lorsqu'un autre clop cataclop un peu plus lent et un peu plus lointain parvint à ses oreilles, Louis stoppa net son jeu d'enfant et reprit sa plume en vitesse, se donnant une attitude de Roy très très très occupé, et très très très au travail depuis très très très longtemps. Il soupira même deux ou trois fois afin de se mettre dans la peau de son propre personnage.
L’entrée du capitaine lui donna raison. Ah ! J’en étais sûr, niark niark. Le cœur de Louis battit plus vite en pensant avoir échappé de justesse à une honte certaine (« toute honte est certaine » nous dirait David Thewlis).
« Son Éminence Monseigneur Cardinal Jean-Benoît de Périgueux, Votre Altesse. »
Le Roy leva les yeux et tourna la tête, comme tiré d’un rêve très très très prenant. Son éminence… grise ou rouge ? Rouge, ça l’arrangerait, même s’il ne reproduirait jamais le schéma adopté par son père. Mais justement, une rouge qui se dévoile, c’est plus facile à contrôler… et à écraser. Louis avait beau être jeune, l’éducation de Mazarin l’avait préparé à ce genre de chose. Ce qu’il ignorait, c’est que la robe de … Monseigneur… virait au vieux blanc.
Sa Majesté se composa un visage vaguement intéressé, posa sa plume avec calme, et fit un geste de congé impérieux destiné au garde. Une fois seuls, Louis commença l’entretien.
-Et bien Eminence, que me vaut votre visite ? | |
| | | Cardinal de Périgueux Poete
Nombre de messages : 48 Date d'inscription : 15/02/2006
| Sujet: Re: Demande d'audience à Sa Majesté! Mar Aoû 29 2006, 17:17 | |
| À la question du Roi, le Cardinal répondit en s'inclinant modestement vers l'avant, en guise de respect et de salutation. La façon qu'avait le Roi de se créer un visage de circonstance lui arracha un sourire : avec le temps, le jeune souverain apprendrait à se composer plus efficacement, et surtout avec une plus grande subtilité, une expression convenable. Pour l'heure, le Cardinal, qui était aussi passé par là, avait plutôt l'impression d'observer un enfant fier de son petit jeu.
- Mes respects, Majesté. Je viens auprès de vous aujourd'hui afin de vous remercier des efforts que vous avez déployé auprès du pape Alexandre afin que ce chapeau soit déposé sur ma tête. Mon maître, le Cardinal de Mazarin, serait fier de voir se réaliser aujourd'hui l'accomplissement de la dernière mission qu'il se fut donner. J'espère que l'on pourra dire un jour que j'aurai été aussi méritant de ce titre que lui.
S'inclinant légèrement de nouveau modestement, Jean-Benoît de Périgueux observa au passage le magnifique tapis sur lequel il se tenait. C'était presqu'un outrage de laisser les gens piétiner ainsi un tel travail...
- C'est aussi un honneur pour moi que d'oeuvrer au sein du plus grand Royaume chrétien d'Europe, et celui ayant, au fil des ans, préserver avec le plus d'efficacité l'héritage laissé par Notre Très Saint Père. La France est un exemple pour le reste de l'Europe, et je tiens à ce qu'il en soit ainsi encore longtemps, Majesté. | |
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| Sujet: Re: Demande d'audience à Sa Majesté! | |
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