En route pour la ville des Rois...

Lassalle et la petite troupe s'élancerent à bonne allure hors des murs de Paris...

Lassalle prit rapidement la tête de la colonne, il avait envi de résoudre cette affaire le plus rapidement possible, en même temps il n'était pas mécontent de quitter la puante capitale, et de retrouver le charme rude des campagnes de France...

Lassalle devait tempérer son allure pour éviter de distancer Poulignon, il voulait pouvoir discuter avec lui un peu plus amplement de l'affaire:

" Monsieur Poulignon pourrais-je avoir un peu plus de précision sur cette affaire ?"

Fit-il, avec rudesse.

"Mais bien sur messire"

Poulignon essayait de repenser à toutes les scenes et chercha le début de toute cette affaire. Sa mine fut songeur et soucieux. On commencait à reconnaitre le grand roc qu'il était. Peut etre se sentait il plus en sécurité au coté d'un délégué du soleil...

"Toute cette affaire à commencer hier à midi. On était entrain de pendre des prisonniers, des hors la loi. Puis soudain au moment de notre exécution, deux ombres sont arrivés en trombe sur la place. D'apres mes policiers, ils essayaient d'atteindre le lieu d'execution. Ce jour là, il y avait foule, mais à leur vues, ils s'enfuirent, libérant ainsi le passage aux deux agresseurs. Nos policiers ont accouru arreter les pertubateurs, et l'un d'eux s'arreta, pret à leur faire face, tandis que l'autre libérait les prisonniers. Mes hommes des valeureux et braves guerriers ne furent qu'à demi impressionnés par ces hommes de carnaval. Ils attaquerent donc l'inconnu qui leur faisait face, sans poser de questions. Mais qu'elle fut leur surprises quand ils virent que leurs camarade se faisaient décimer. Cela tournait en une vraie boucherie et la lutte fut inutile et courrurent me prévenir,pour envoyer du renfort. Sans me compliquer la vie j'ai ammené le plus de personnes autour de moiet on a accouru vers la place. Mais c'était trop tard. Les agresseurs étaient déjà partis, les prisonniers aussi. Ils ne restaient que certains prisonniers qui balancaient au bout de leurs cordes et mes hommes affalés par terre, preque au meme endroit. En arrivant je me suis penché sur leurs corps. Les coups qu'ils avaient recu étaient net et très précis. Ce qui m'horrifia encore plus c'est qu'ils avaient tous un 6 gravé dans leur chair et en prenant un peu de recul j'ai remarqué qu'ils étaient posés sur une étoile dans un cercle gravé dans la poussiere. Mon teint palissait, je ne pouvais croire à cela. Je ne suis pas un homme superstitieux. Alors j'ai mené ma propre enquete. J'ai interroger mes hommes qui me repondirent que l'inconnu se battait comme un diable et ne demandait que du sang et du sang. J'ai ensuite mené mon enquete chez les citadins. Enfin ceux qui étaient plus ammenés à venirsur la place publique. Ils avaient eu en les voyant un sentiment de froid, ils avaient l'impression qu'ils flottaient. Ils pretendaient tous que le diable étaient de retour. J'ai meme reussi à interroger une femme qui marchait dans la rue à ce moment là et elle les avait vu sur leurs chevaux noirs et massifs, des chevaux des ténebres. J'avais recueilli tout ca, ils affirmaient tous la meme chose. C'est pourquoi je suis parti seul vous avertir de cette affaire, parce que cela ne révèle plus de mon pouvoir. On a eu le droit soit à des maitres d'armes tres entrainé, soit meme aux démons en personne..."

Ils n'avaient pas remarqué tout ce qu'il avait dit, mais en tout cas ils avaient bien avancé car ils reconnaissaient les paysages de la Champagne...

Lassalle écouta sans broncher, le récit plus que farfelu de ce Poulignon, il était certes calviniste, et attaché à sa confession,, il était aussi homme de voyage, il avait entendu bien des récits fantastiques, mais en disciple de Descartes, il n'avait jamais donné que peu de foi à ces faribanboles, mais il avait aussi appris que de tels événements dissimulaient parfois des organisations aussi crapuleuses que peu démoniaques, il le savait d'autant plus qu'il n'avait hésité à utiliser ce ressort que les nécessités de la grande route l'exigeait...

Une fois le récit de Poulignon achevé, Lassalle se racla la gorge, et cracha sur le sol, son oeil se mit à briller d'une lueur dure, et il fit:

" Le seul diable que je connaise, est celui qui habite chaque homme, mais si cette histoire se revele marqué du sceau du Malin, c'est aux tribunaux de Saint-Pierre que vous auriez du faire appel, pas à moi mécreant soldat de son état..."

Prenant une pause, il rajouta ensuite:

" Je n'aurais que trois questions au préalable, j'exige trois réponses:
Qui sont ces hommes que vouliez pendre ? Qu'avaient-ils fait ? Et avaient vous constatés des choses suspectes entre votre ville avant ces évements?"

- Les hommes que nous voulions pendre, étaient des commercants étrangers qui vendaient des objets pas tres catholiques. Voyez un peu!

Il sortit de son petit sac, un petit pot de terre cuite contenant de la poudre rouge qui sentait une drole d'odeur, et une espece de sculpture en bois, représentant un visage difforme et tailladé. Puis il continua sur le meme ton:

- Des gens de la région se sont plaind de ces vagabonds qui essayait par tous les moyens de vendre leur sorcellerie. Je vous avouerais aussi qu'il y en a qu'on a voulu pendre car c'était des gens de couleur. Et les accusateurs n'ont pas fait de différences entre eux. Vous savez je me mele tres peu à ces actions. Ce n'est pas mon role... Enfin pour répondre à votre derniere question, non je n'ai rien vu de suspect. Tout se passait bien, et tout était normal... Ils sont arrivés comme si la foudre s'était abattu sur la ville, je vous dit. Rien n'aurait pu laisser prévoir que ces hommes, comme vous obstinez à dire, seraient venu.

Lassalle renifla bruyament devant les propos de Poulignon, il se retint de justesse de ne pas remettre à sa place ce bien peu méticuleux chef de police, sa legerté faisait frémir, en même temps, il se rendit à l'évidence qu'on ne gerait pas une ville de province, comme la capitale, et qu'il jugerait son action sur place...

Pour autant, il ne se retint pas de manifester son mécontement, en haussant le ton de sa voix, et melant une pointe d'amertume à ses mots:

" Il me faudra les comptes rendus des actes du procès, on ne pends plus dans nos contrées pour simple raison de couleur, notre Roi si chrétien serait malheureux de l'apprendre..."

Prenant une pause pour laisser apprécier son discours, il ajouta:

" Une fois sur place, il faudra faire analyser cette poudre par un aphoticaire, c'est peut être une drogue, j'en ai vu les effets que j'ai combattu les turcs sur certaines unités, elles les rendaient folle de rage, et c'est figurine... humm il nous faudrait un érudit quelconque pour savoir ce qu'elle répresente... Avez vous un homme de grande science pour ceci dans votre belle ville de Reims? "

Citation :

Il me faudra les comptes rendus des actes du procès, on ne pends plus dans nos contrées pour simple raison de couleur, notre Roi si chrétien serait malheureux de l'apprendre..."

"Mais ce n'est que simple supposition. Cela se trouve ce ne sont que des hors la loi. Je vous dit je ne me charge pas des arrestations ici à Reims. Je ne suis pas le premier chef. J'ai pour supérieur le baron de Straussheim, il est d'origine autrichienne. De temps en temps il vient me donner des ordres d'arrestation et je ne les discute pas. Je ne peux pas. Mais quand il est pas là c'est moi qui m'en charge. Cette fois là c'était sur sa propre décision de pendre tous ces gens là. Et je ne m'en suis pas mélé voilà. Attendez que puis je faire contre un homme aussi grand et riche que lui.

Il reprit son souffle et reprit:

- Je vois dans vos yeux que vous avez cette envie de l'interroger, mais vous n'aurez pas cette chance. Il est parti il y a deux jours pour Salzburg. Mais vous pourrez questionnez son secrétaire, monsieur Henri, lui doit peut etre, etre au courant...

Citation :

Avez vous un homme de grande science pour ceci dans votre belle ville de Reims?

- A Reims? Je connais Mr Boisgrollier, le bibliothéquaire, et Mignal le savant du coin... Mais je ne sais pas s'ils peuvent vous renseigner. Peut etre, peut etre pas.

Lassalle manqua d'être desarconé en apprenant l'origine du supérieur de Poulignon, un Autrichien ? Responsable de la ville des Rois, quel hérésie, il n'avait pas combattu les impériaux pour voir ca ! Enfin, il n'était pas là pour discuter les nominations royales, il esperait juste que ce baron était compétent, l'affaire lui paraissait bien épineuse, il allait avoir besoin de tous pour la résoudre...

Dissimulant son trouble, il contenta de faire laconique:

" Nous verrons cela sur place..."

Puis il flanqua un nouveau coup d'éperon à sa monture, pour accélerer l'allure...