La nouvelle boutique du tailleur

Elle apercut enfin Mo devant l'entrée

-Ha, vous êtes prêtes Laurine ? Je vous propose d'y aller.

Il la fit sortir , un carosse les attendait . C'était la première fois que Laurine voyageait en carosse ( cela changé des vieilles carioles pour faire les champs ! )
Mo lui tendit la main pour qu'elle puisse monter puis la suivit . Ce carosse était très confortable, d'ailleurs si le trajet pour aller jusqu'au tailleur aurait été plus long, Laurine se serait sûrement endormie ! mais malheureusement pour elle le caroosse se stoppa quelques temps après leur départ .

C'est le tailleur lui même qui les reçut ; Laurine jubilait, elle eut l'impression d'être une princesse escortait par un mousquetaire !! d'ailleurs Elle se surprit elle même de relever la tête et de se tenir bien droite ! Mais tant pis pour elle il ne servait à rien de faire impression puisqu'il n'y avait personne dans la boutique !

Mo s'assied dans un coin, alors que le tailleur lui faisait un discours sur les différents tissus qu'il pouvait exister ( il en rougirait de honte si Laurine lui disait qu'elle ne s'habillait qu'en coton car étant le plus confortable et le moins honéreux ). Et le tailleur n'arrêtait pas, elle avait l'impression par moment qu'il parlait dans un language que personne ne connaissait ! Mo qui était assis derrière le tailleur avait l'air de bien plus s'amuser qu'elle ! d'ailleurs elle le regarda tout en levant les yeux au ciel en signe de désespoir !
Ensuite le tailleur posa chacun à leur tour plusieurs morceaux de tissus de différentes couleurs sur la peau de Laurine .... prétextant que chaque carnation de peaux avait sa propre couleur pour la mettre en valeur ! Laurine ne s'en soucié guère ! aussi elle se tourna vers Mo

- Mo dites moi vous qui êtes un homme ( elle espérait qu'avec ce petit pic en direction du tailleur il comprendrait que pour elle tous cela était superficiel et ainsi qu'il arrêterait avec ses discours pompeux ! ) laquelle de ces couleurs me sied le mieux ?!

elle lui présenta l'étendard des morceaux de tissus colorés , alors que le tailleur maintenant derrière elle soupirait de désespoir face à son attitude ! Laurine elle avait une grande envie de rire mais essaya tant bien que mal à se retenir !

Mo regardait le tailleur et Melle Laurine. Elle ne semblait parvenir à saisir tout ce que lui racontait l'homme.
Cela amusait un peu Mo. Il reçut quand même son regard comme un appel au secours.
Il se leva et se dirigea vers le comptoir.

- Mo dites moi vous qui êtes un homme, laquelle de ces couleurs me sied le mieux ?!

Mo observa les vêtements, sourit. Le tailleur avait sorti les robes les plus chères, ce qui ne l'étonna pas.
Il s'approcha de l'homme, le fixa de ses grands yeux.

-Qu'est ce que tu fais ? Questionna-t-il, en tutoyant le tailleur. L'homme parut choqué, mais Mo ne lui laissa pas le temps de répondre.
-Ce qu'il faut pour mademoiselle, c'est de la qualité et du solide. Ce qu'il faut c'est des jupes faites de brocards d’or, damas, satin, velours, le tout surchargé de dentelles, passementeries, de pretintailles, de velours, satins, soieries, mais pas des robes de bal. Dis donc, mademoiselle n'est pas une Espagnole ou une Anglaise de passage. Veux-tu que son maître vienne te frotter les oreilles ?

L'homme, la bouche en coup de poule, l'air de suffoquer sur la façon dont on lui parlait, cherchait des excuses, balbutiait.
Puis, Mo se tourna vers Laurine. Et sur un ton tout a fait radouci, avec un sourire et un clin d'oeil, lui répondit.

-Bleu et blanc vous iront à merveille Mademoiselle.

De nouveau, il se tourna vers le tailleur qui tremblant courrait partout pour trouver d'autres robes et ensembles, plus adaptés à la jeune femme.

-Et soigne bien mademoiselle, sinon je te mange !

Puis il alla se rasseoir en se retenant de rire. Il avait fait son méchant, il savait maintenant que mademoiselle serait bien servie chaque fois qu'elle viendrait ici. Heureusement qu'il avait eu la présence d'esprit de regarder comment s'habillaient les quelques dames qu'il avait eu l'occasion de croiser. Il n'y connaissait pas grand-chose autrement, seulement ce qu'il en avait entendu dire.

Laurine apercut (pour son plus grand bonheur !) Mo se levait et se diriger vers le comptoir
Il observait les robes qu'elle lui présentait, lui sourit, puis se tourna vers le tailleur et vit qu'il lui faisait de grans yeusx, elle en fut d'ailleurs étonnée car elle ne l'avait jamais vu ainsi !


-Qu'est ce que tu fais ? .

Ce qu'il faut pour mademoiselle, c'est de la qualité et du solide. Ce qu'il faut c'est des jupes faites de brocards d’or, damas, satin, velours, le tout surchargé de dentelles, passementeries, de pretintailles, de velours, satins, soieries, mais pas des robes de bal. Dis donc, mademoiselle n'est pas une Espagnole ou une Anglaise de passage. Veux-tu que son maître vienne te frotter les oreilles ?

Laurine ouvrit deux grands yeux ronds d'étonnement ! Mo cachait bien son jeu ... il en connaissait beaucoop plus qu'elle sur les nombreux tissus et autres ornements d'habils qu'elle !! mais au moins lui avait cerné ce qu'elle attendait de ce tailleur ! D'ailleurs lui aussi fut très étonné de ce saut d'humeur de Mo ! il aurait put faire fuir toute une armée à lui seule !
Le tailleur ne sut que répondre à part quelques bégaiments ... au moins quelqu'un lui avait cloué le bec !
Puis Mo se tourna vers Laurine la mine adoucit tout souriant et lui faisant un clin d'oeil .

-Bleu et blanc vous iront à merveille Mademoiselle.

Laurine lui sourit et répondit à son clin d('oeil ! décidément Mo s'avère être une escorte à toute épreuve !! elle sut alors qu'ils deviendraient amis rapidement . Le tailleur quand à lui desespéré tentait tant bien que mal de trouver des robe qui convenaient au mieux à la description si précise que Mo lui avait ordonné !

-Et soigne bien mademoiselle, sinon je te mange !

Mo ne semblait réagir à ses propos et alla se rassoir aussi calmement qu'il s'est levé . Mais Laurine elle ne put s'empécher de rire ! Le tailleur lui semblait en tout cas effrayé ce qui ne fit qu'accroitre la crise de Laurine. Mo méchant ? ce serait comme penser qu'une poule pouvait manger un homme !
Le tailleur lui apporta tout de même différentes robes qui lui semblèrent convenables, Mo en plus de posséder une grande culture au niveau des tissu, avait aussi très bon goût !
Aussi Laurine ne tarda à en choisir quatre après qu'il n'est pris ses mesures.

Laurine ayant trouvé ses robes. Mo s'approcha, souris gentiment au tailleur, qui avait quand même, fais un pas en arrière, s'adressa à lui:

-Vous voyez que c'est simple, et je vous en suis reconnaissant. Vous savez, même avec la peau un peu bronzée, nous ne sommes pas tous cannibales.

Mo était devenu aimable envers l'homme, qui commença à reprendre son calme et, même à sourire. Riant même de cette dernière remarque, ne sachant que répondre. Aussi c'est Mo qui poursuivit:

-Notre maître, monsieur de La Bruyère vous en sera reconnaissant. Combien vous dois-je ?

Le tailleur se pencha vers un papier, comptabilisa et déclara le chiffre à Mo.
C'était bien ce que monsieur avait prévu, même un peu plus. Mo sortit une bourse, fouilla un peu pour y retirer un peu de son contenu, et donna la bourse au commerçant.

-Voila, et soyez-en remercié. Voulez-vous aider le cocher à charger ces robes dans le fiacre .

Puis regardant les robes.

-Beau travail, mademoiselle va être très belle avec ça.

Le tailleur fit signe à son apprenti qui se chargea des robes et sortit.

Mo, se tournant vers Laurine:

-On ne va plus vous reconnaître ! Nous y allons Mademoiselle ?

Soraya faisait les courses, sur la place, lorsqu'elle eut l'impression d'avoir une illusion.
Cet homme devant chez le tailleur, accompagné d'une jeune femme blonde. N'était-ce ...
Oui, c'était son fidèle Muhammed, qu'elle avait laissé, la dernière fois, devant le château de Melle de La Guiole.
Comment était-il arrivée à Paris, et que faisait-il là ?
Discrètement, elle décida de les suivre. Malheureusement, ceux-ci, sortant du tailleur, quelque 30 min plus tard, prirent un carrosse.
Soraya ne put les suivre.
Finalement, il avait l'air de ne pas se débrouiller pas mal le filou.
Elle avait remarqué qu'il était habillé en livrée. Probablement avait-il trouvé à travailler chez un noble ou un bourgeois quelconque. Cela lui mit du baume au coeur.
À côté d'elle, deux femmes discutaient sur cet homme et cette jeune blondinette en carrosse.
Soraya écouta la conversation discrètement. Apprenant ainsi que le grand nègre était le domestique de monsieur de La Bruyère.
Tiens donc, comme le monde était petit, se dit Soraya. Elle se promit de passer par l'hostel de monsieur de La Bruyère au plus vite.