1663 : Face aux Feux du Soleil Changez l'Histoire de France, personnifiez votre héros... |
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| Séance de portrait | |
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Madame Poete
Nombre de messages : 16 Date d'inscription : 18/01/2007
| Sujet: Séance de portrait Jeu Juil 05 2007, 23:19 | |
| Raaah ! Maudites mèches blondes ! Un instant le pinceau faillit s’écraser lourdement sur la toile et de rage le ruiner totalement. La tête de Mignard à cet instant là ? Ca bouillait sévère sous la perruque ! Quoi des mèches blondes ?! Elle avait des boucles châtains, elle avait des boucles châtains, que Diable ! Plusieurs heures qu’il essayait de lui rendre la toison plus claire, donc de la rendre plus belle mais rien y faisait ! Et cet affreux chien qui ne tenait pas en place !
Difficiles à faire admettre à la petite boule de poils roux et blancs les exigences d’immobilité que requière la peinture. Henriette avait eu beau la maintenir du mieux qu’elle le pouvait à coup de force, de cajoleries ou de récompenses, rien y faisait, elle avait donc fini par abandonner. Finalement, elle la comprenait bien la pauvre bête ! Ces séances étaient d’un ennui mortel, d’autant que franchement, elle ne comprenait pas en quoi sa présence était nécessaire pour barbouiller deux trois anglaises… Elle papillonnait donc, restait bien à sa place dans son fauteuil, mais avait lâché depuis longtemps la pause et discutaillait avec ses dames qui étaient présentes.
Discution d’importance d’ailleurs, point de badineries, Madame n’en avait pour une fois pas le temps. Une semaine, c’est ce qu’elle s’était fixé comme délais pour reconquérir pour de bon l’amitié du Roi, ce qui lui fallait pour préparer un bal digne de figurer dans ses Mémoires et briller à la Cour après une trop longue fragilité et avant d’être écartée pour de longs, très longs mois. Point de temps à perdre donc, ni pendant la séance de portrait, ni pendant ses repas, ni même sur la chaise percée. Il n’y avait guère que pendant la messe qu’on ne l’entendait pas parler cotillons et feux d’artifices.
Infusion en main, elle prenait conseil ce jour d’hui pour l’éclairage. Quelle sotte elle avait été de parler à Louis de faire cela dehors ! La grossesse lui faisait-elle donc perdre tout sens commun ?! C’était la mort ! Mais dit était dit et Henriette se mettait martel en tête que si ces projets avaient convaincus le Roi de baisser sa garde, elle devait les suivre sucrupuleusement pour ne pas tenter une éventuelle… déception ?! Impensable ! Mot à bannir lorsque l’on parlait du Roi des Rois, du plus grand monarque d’Europe, de ---
-Madame…
Cela n’avait pas été précéder d’un claquement de langue impatient mais il s’en était fallu de peu pour que Mignard ne le laisse échapper, avant de se rendre compte du ton qu’il venait d’employer. A bout de nerfs, certes, mais la bévue était grosse ! Les dames de compagnie cessèrent aussitôt leurs caquètements. Etait-ce à la chienne ou à la duchesse qu’il venait de s’adresser ainsi ?! On connaissait l’humeur de Madame et le tranchant de sa langue face à l’outrage.
L’humeur de Madame oui, justement, pas très fiable en ce moment comme baromètre. Sans cesse à la limite de la surexcitation, de la rage ou des larmes, sans rien prévoir du bal à venir : on ne savait plus sur quel pied danser ! Ce ne fut donc pas la colère qui l’emporta cette fois, mais plutôt les larmes.
Mignard tentant de camper ferme sur ses positions, Henriette les yeux voilés d’un léger brouillard, les dames figées et la chienne qui reniflait un bas de rideau, la scène était plutôt comique au premier abord. Comme une enfant corrigée, la duchesse reprit bien sagement sa pause sans mot dire et cessa pour un instant sa logorrhée. Puis appela sa petite Artémise à venir sur ses genoux. Pas pour répondre aux critères de la toile non, mais comme réconfort après la réprimande. La bête vint se caler sur ses cuisses, avide de caresses et de biscuits aussi sans doute et réussit à faire rire Madame. On soupira. Les dames et le peintre. Puis tout recommença comme précédemment : le portrait et les babillages.
-Pour les artifices, il nous faut des soleils vous en conviendrez…
-Oh et des pluies d’or !
-Puisque nous parlons d’or, Madame… _commença prudemment Olympe de Soissons_ il nous faudrait nous décider dans de brefs délais pour votre costume… Les couturières doivent prévoir pour le tour de taille…
Si Migard avait failli la faire rompre comme un barrage de roseaux, la Olympe venait de déclencher la foudre. Henriette lui adressa un regard aussi sec que le désert _ plus d’oasis salées pour le coup !_ et fronça ses fins sourcils en une expression qui ne laissait rien présager de très bon…
-Etes-vous donc si sotte, ma pauvre Olympe, pour ne savoir qu’un ventre ne porte la rondeur d’un enfant qu’au bout de nombreux et longs mois ? Ou peut-être déguisez vous bien mal le message que vous entendez me lancer ? Aurais-je pris quelque embonpoint disgracieux ? Dans ce cas, je vous suggère de vous y prendre par d’autres moyens !
Ses lèvres vermeilles s’étiraient en un rictus qui se voulait être un sourire, mais l’ironie de ses paroles ne laissait planer aucun doute. N’avait-on pas compris à quel point cette nouvelle grossesse lui était plus qu’indésirable ?! Cette imbécile venait de ramener l’ombre sur une journée qui promettait d’être ensolleillée. Elle fut maudite par toutes les dames de l’assemblée, outre même Madame. La Soissons ne sut pas ce qui lui tombait sur la tête et, pleine de fierté comme elle l’était, s’excusa avec peine, les lèvres pincées :
-Pardonnez mon ignorance, Madame.
La duchesse la tint une longue minute en respect avant de se détourner et d’enchaîner :
-Lully, l’a-t-on vu ? Allons, ne me dites pas qu’il s’en est retourné à Florence ! Il nous faut de quoi danser ! Gribouiller quelques points sur une partition, c’est bien son travail ce me semble ! Il le fait à longueur de journée pour rien, il doit bien être là quand c’est pour quelque chose !
Et une autre journée dans la vie de la duchesse d’Orléans… Une sur 186 avant la délivrance... | |
| | | Elrohir Fils de La Fontaine
Nombre de messages : 1074 Date d'inscription : 14/06/2005
| Sujet: Re: Séance de portrait Dim Juil 08 2007, 21:50 | |
| Elrohir etait de garde a la PORTE de madame Henriette d'Angleterre (je suis pose). Il se tenait sur le cote de la porte, regardant ce qu'il y avait a l'exterieur tandis que derriere lui, il y avait une porte close. En tant que bon garde, il se garda une oreille vers l'interieur, au cas ou. Personne ne savait comment les bandits pouvaient frapper. Mais, par maladresse, il tomba sur une conversation entre madame et sa suite a propos de son tour de taille. Au debut, il se disait que tout cela etait banal, mais plus la discussion avancait, plus Elrohir avait envie de rire.
Et puis un homme passa dans le couloir. Les bruits de pas l'empecherent de bien entendre ce qui se disait a l'interieur. Aller, allez dont au diable rapidement que je puisse finir d'entendre. Et puis c'etait trop tard, la conversation etait finit. Mais bon, cela aurait pu permettre a Elrohir d'avoir un demi-sourire en cette apres-midi.
Diable que sa vie etait devenue ennuyante. Pas de mechants a pourchasser, pas de complot a l'horizon, rien. Il n'avait donc plus de raison de voir Evangeline, la femme espionne, ainsi que la belle Marie. Belle et tres pauvre Marie, elle qui semblait si renferme sur elle meme, elle avait du faire une descente dans un bordel avec lui et Evangeline, pour ensuite aller en pleine foret pour sortir sa maitresse des griffes des demons. Exactement, pour une suivante, elle avait jusque la, eu une vie tres remplie
Sur cette pensee, Elrohir recula d'un pas pour s'appuyer au mur, mais en fait, ce n'etait pas le mur derriere lui. Il eut a peine le temps de sentir le vase qu'il etait deja en train de tomber. Elrohir se precipita au sol pour saisir le vase en plein vol. Mais durant son mouvement, il fit tomber une colonne avec la tete de Louis XIII. De son pied droit, il s'ancra au sol pour se donner un elan. Rapidement, il fut entre la colonne et le sol. Il recut lourdement la colonne, ce qui etait tres douloureux. Mais au moi, elle ne fut pas brise.
Ensuite, les secousses au sol on dues etre sufissament forte pour venir a bout d'un vase posee sur une colonne de l'autre cote de la salle. Sans reflechir, Elrohir se degagea de sous la colonne et il sauta de l'autre cote pour saisir le vase. Il tomba en faisant une roulade et il termina encore une fois sous une colonne qui ne se brisa pas.... heureusement. Elle tomba sur lui, non pas sans douleur, fallait-il le preciser.
Elrohir resta la, pendant de nombreuses secondes. Il se mit a penser qu'il devait bien etre le seul soldat qui se faisait meurtrir sans etre a la guerre.
Il etait couche sur le ventre, sous la colonne, avec un vase sous l'aisselle gauche | |
| | | Madame Poete
Nombre de messages : 16 Date d'inscription : 18/01/2007
| Sujet: Re: Séance de portrait Lun Juil 09 2007, 22:58 | |
| Un fracas sans nom résonna dans le couloir et fit aboyer la petite Artémise. Mignard, résolu, jetta son pinceau dans le gobelet rempli d'eau colorée en soupirant, décidemment rien à faire aujourd'hui...
Henriette, que la pique _quoiqu'involontaire, mais ce n'était pas son avis!_ d'Olympe de Soissons serrait à la gorge, émit un petit grognement agacé. Encore un imbécile de valet qui s'était fait avoir par les parquets trop cirés? Et voilà que cela continuait en plus! Ces dindes sans jugeotte autour d'elle et puis ce bruit qui lui vrillait les oreilles! Le visage de la duchesse se crispa et elle ferma les yeux le temps de reprendre ses esprits car voilà que la colère mêlée à l'exaspération, à la peur subite et, déjà, à la fatigue _il n'était qu'onze heures dans la matinée_ lui tournait les sangs et... que les larmes revenaient!
Les yeux presque gonflés par les sanglots qui affulaient, la tête soutenue par sa main tremblante, elle souffla d'une petite voix:
-Allez voir...
Isabelle de Ludres qui se croyait plus fine que madame de Soissons en sentiments s'agenouilla au côté du fauteuil d'Henriette pour tenter de lui calmer les humeurs en lui prenant la main:
-Ce n'est rien Madame. Il vous faut prendre garde, trop d'émotions ce n'est bon pour---
-Assez! Faut-il que je me lève moi-même de ce fauteuil pour aller voir ce qu'il se passe?! Sortez!
Elle aurait craché du venin au visage de la chanoinesse que celle-ci ne s'en serait pas senti plus déconfite. Elle était jeune, bien plus jeune que la comtesse de Soissons, et bien moins endurcie aussi. Les larmes piquèrent ses iris bleutés et commençèrent à mouiller ses jolis cils de poupée alors qu'elle se dirigeait vers la porte de l'appartement pour l'ouvrir.
Le spectacle auquel elle put assister dehors retint d'abord les larmes par un cri de stupeur. Le père du roi! A terre! Enfin, les sanglots qui lui étouffaient la gorge laissèrent passer un rire qu'elle ne put étouffer. Il était trop tard, voilà qu'elle ne pouvait plus s'arrêter et surtout, surtout! qu'elle ne pouvait plus garder silencieux.
Sa réaction fit des émules et toutes les dames, ou presque, de la compagnie de Madame purent voir la maladresse d'un mousquetaire qui passait par là. Sûr qu'elles avaient de beaux jours de conversation et de rires devant elles! | |
| | | Louis XIV Roy
Nombre de messages : 426 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Séance de portrait Mar Juil 10 2007, 19:29 | |
| Louis se baladait, Louis était en goguette... Heu enfin... Disons que Louis passait dans un couloir de son château comme ça lui arrivait parfois, entre le Conseil et la Promenade, par exemple. Et il faut dire qu'il aimait bien passer près des appartements. Tout du moins, près de certains appartements... Depuis la chasse au chevreuil dirons nous.
Bref, Louis faisait claquer ses petits talons dorés sur les parquets étoilés de Fontainebleau au moment où la scène plutôt cocace se produisit.
Enfin, disons que ce qui était le plus cocace dans tout ceci, du point de vue du Roy, c'est qu'il venait de quitter Lebrun à propos d'une commande pour le chantier de Versailles. Et qu'il savait pertinement que Mignard se tenait dans les appartements de Madame. Il avait même hésité à continuer sa conversation avec le premier pour l'amener dans le sillage du deuxième. Il se serait alors délecté des regards furibonds lancés par les deux rivaux.
Mais il avait préféré marcher un peu seul, surtout que c'était un luxe qu'il ne pouvait s'octroyer que très difficilement.
Alors, quand au détour du couloir convoité, il entendit cet immonde fracas, il tressaillit. Il faillit même appeler à la garde, ce qui se serait avéré grotesque, car la garde était déjà sur place. Enfin, un certain style de garde... Elrohir de Verchères, ce Mousquetaire toujours au mauvais endroit au mauvais moment. Le Bruce Willis du 17ème si vous préférez.
Toujours est-il qu'on avait frôlé le pire mais que la situation avait été presque redressée par le Mousquetaire en question. Redressée était peut-être un peu excessif quand on voyait l'inclinaison des colonnes alentours... Seulement, on pouvait au moins reconnaître à Verchères qu'il avait évité au Monarque l'horrible vision de son père décapité et brisé de son promontoire. Car certes, Louis XIV n'était pas César, mais il se fiait aux augures.
Cependant, le Roy n'eut pas envie de rire. Le fait qu'un Mousquetaire portant les armes de la Couronne, se trouve ventre à terre, sous une colonne, avec un vase sous le bras comme un vulgaire voleur pris au piège ne lui plaisait guère.
Ce qui finit de le rembrunir fut un rire qu'il reconnut sans avoir pris la peine de regarder le fin minois de sa propriétaire. Les humeurs qu'Henriette ne pouvaient plus contenir était le trop grand echo de son état qui horripilait Louis au plus haut point. Il eut une esquisse de dégoût que personne ne put voir car il se tenait toujours dans l'ombre.
Le Roy Soleil ne tarda pas à en sortir, drapé d'une mine aussi hautaine que possible. L'aigreur qu'il enfouissait quant à la grossesse de sa belle-soeur s'exprima en pointes ironiques :
- Voilà donc Monsieur de Verchères en train de nous démontrer qu'il aurait mieux fait de s'engager dans une troupe de saltimbanques plutôt que de se faire Mousquetaire du Roy... Et regardez - fit-il en pointant légèrement Madame de son doigt - vous faîtes déjà beaucoup glousser votre public.
Il n'aimait pas les émotions trop tranchées. Il n'appréciait pas forcément qu'on ridiculise l'ordre des Mousquetaires et il était presque hors de lui devant ce troupeau prêt à rire des pires âneries.
Et ce que n'aimait pas le Roy, la Cour se devait de ne pas l'aimer non plus.
Il regarda Henriette, quelques instants d'un air complètement vide, de celui qu'il adoptait quand il était déçu et il ajouta en s'adressant à un Suisse :
- Dîtes-donc à l'intendant que Monsieur de Verchère a soudain décidé de refaire le décor de ce couloir. Et relevez-le.
Louis tourna les talons. Il n'allait pas non plus enjamber Elrohir et mettre un point d'honneur à toute cette bouffonnerie ! On se serait cru dans la Comedia dell'Arte ! Seigneur...
Il soupira, ne sachant plus vraiment pourquoi, au début, il avait tellement tenu à passer par ici. Cela lui aurait évité de se renfrogner sur un sujet plus qu'épineux, qui décidément, faisait des états d'âme de chacun une véritable poudrière, prête à exploser à chaque instant. | |
| | | Elrohir Fils de La Fontaine
Nombre de messages : 1074 Date d'inscription : 14/06/2005
| Sujet: Re: Séance de portrait Mer Juil 11 2007, 12:39 | |
| (HS... merde voila le roi ) Quand Elrohir entendit la porte ouvrir derriere lui, il etait certain qu'il venait de comettre une erreur irreparable. Le roi connaissait sont attitudes... maladroite, mais maintenant, il n'etait pas necessaire que les autres le sache aussi. Soudain, il entendit un rire, un rire de femme. Elrohir n'en croyait pas ses oreilles. Il deposa le vase a cote de lui et il degagea la lourde colonne de sur son dos, lui faisant faire une grimace. Il s'assit sur le plancher et il regarda la femme qui riait. C'etait Henriette elle-meme. Bon Dieu, il devait avoir recu un coup sur la tete plus fort que ce qu'il avait imagine. Il regarda le reste de la salle... bien, ce n'etait pas si grave, rien n'avait ete casse... pour une fois. Elrohir regarda la femme qui riait et il pointa le couloir en disant: - Vous ne les avez pas vu, il devait etre au moins dix a vouloir forcer la porte... En pointant vers le corridor, il remarqua le roi qui entra dans la piece... Elrohir fit signe de non et il ajouta: - Non, en fait, je n'ai pas d'explication, si je n'ai que trebucher sur le parquet Elrohir baissa un peu la tete et il commenca a se relever lorsque le roi envoya un suisse l'aider a se relever. Ah non, en plus d'etre la rise a cet instant precis, il n'allait pas etre relever avec un suisse, ca aurait ete le comble de la honte. Donc, quand l'homme s'approcha pour lui saisir le bras, Elrohir fit signe de la main de ne pas l'aider et il le regarda pour qu'il comprenne qu'il ne voulait pas d'aide pour se relever. Elrohir regarda autour de lui. Il y avait Henriette et quelques suivantes. Le garde suisse venait de partir, probablement offusque par le comportement d'Elrohir. Ce dernier regarda les quelques colonnes au sol... il regarda a nouveau Henriette et il dit: - Je suis desole... vous pouvez retourner a vos occupations, je vais veiller a votre porte a nouveau. Et Elrohir se pencha pour ramasser la colonne au sol. Il saisit egalement le portrait de Louis XIII et il le replaca le plus droitement possible. Encore une fois, Elrohir ne pu s'imaginer, il ne comprennait pas pourquoi... mais en situation de combat, il aurait bondit d'une table a une autre, sous le feu des balles et il aurait couru sur une poutre sans tomber ou faire un mouvement de la sorte, mais en situation normale, il ne savait meme pas se tenir sur les deux pieds | |
| | | Madame Poete
Nombre de messages : 16 Date d'inscription : 18/01/2007
| Sujet: Re: Séance de portrait Ven Juil 20 2007, 22:46 | |
| Le gloussement de ses oies fit lever l'oreille d'Henriette, en bonne gardienne qu'elle était. S'il y avait bien quelque chose que celle-ci détestait, c'était de se retrouver mise à l'écart. Son époux le faisait, sa belle-mère et sa belle-soeur le faisait et quoiqu'elle veuille bien laisser paraître alors, elle s'en trouvait profondément froissée. Aussi, face à tant de gaiété aussi vive que subite, sa curiosité l'emporta sur ses nerfs en pelote. Elle se leva donc, marcha jusqu'à sa porte et là se fit son petit chemin à travers le mur de soies et de dorures dressé par ses dames...
Les sangs tournés nous disons donc... La colère, c'était fait, les larmes, c'était fait aussi, ah nous avions oublié les rires! Oui car déjà en tant ordinaire, Henriette avait le rire qui venait facilement aux lèvres et il fallait dire que pour cela elle savait s'entourer des bonnes personnes. Les rires qui l'entouraient s'étaient fait contenus lorsqu'elle avait paru au beau milieu du petit groupe, on ne savait jamais... Le ridicule était pourtant fort prisé dans les ragôts de la Cour, on aimait rire oui, rire avec l'autre surtout! Mais rire de l'autre était encore tellement plus plaisant!
Entendre les hocquets d'hilarités que l'on tentait désespéremment d'annihiler derrière des lèvres pincées, un éventail ou une main placée, fit naître des fourmillements dans le haut de son ventre et essayer de lutter contre ce qui était à venir était aussi illusoire que cela ne faisait qu'accélérer la chose... Et puis finalement, le mousquetaire trouva le moyen de rire de lui-même, ce qui était encore plus apprécié et elle n'en put plus. La duchesse d'Orléans se retrouva à glousser irrémédiablement, oie parmi les oies.
Le petit raclement de gorge d'une dame un peu plus alerte que les autres avertit d'une présence étrangère, et une présence étrangère notable s'il vous plaît! Des talons marquèrent le rythme des pas du nouveau spectateur qui venait se joindre à la petite assemblée déjà constituée et au fur et à mesure que les suivantes s'inclinaient en une révérence, qui passait innarperçue, mais de rigueur, Henriette vit se dessiner la silhouette de son royal beau-frère dans la semi-obscurité du couloir.
Elle fut la seule qui ne se baissa pas, non seulement parce que son rang ne l'exigeait pas en toute occasion et en plus parce que son état présent l'en dispensait presque de fait. Madame croyait bien que le Roi partagerait ce moment impromptu avec la bonne humeur qu'elle pouvait lui connaître. Le mousquetaire s'en tirerait avec un bon trait d'ironie bien senti tout au plus et la ferme intention de faire un peu plus attention à ses pieds la prochaine fois.
Le début de l'intervention de Louis lui donna satisfaction quand à l'idée qu'elle s'en était faite. L'humour était finement choisi et voyons, on ne pouvait pas s'en trouvé heurté! Et puis même quand même, c'était le Roi...! La suite ne lui procura pas le même plaisir à l'oreille, ni à la vue. Quel était donc ce regard qu'il osait porter sur elle? Celui que l'on jette à une bête curieuse? La veille, l'amitié, et ce matin, le dédain. Le souverain savait comment tout donner et tout reprendre d'un simple geste ou... d'un simple regard. Pivotant sur ses talons, il emporta avec lui tous les espoirs de Madame qui s'était fait un tel monument de la fête à venir. S'il lui battait froid jusque là, tout était perdu.
Le sursaut de bonne humeur qu'elle venait donc juste d'avoir, retomba comme un soufflé à la sortie du four et ses yeux à elle se ternir de nouveau, retombant dans la morosité qui avait précédé.
Voilà que le mousquetaire jugeait opportun de s'excuser maintenant! Il ne pouvait tout simplement pas faire attention avant, non? Henriette posa un regard hautain sur l'homme bien qu'il soit déjà debout et accessoirement bien plus grand qu'elle...-Je suis certaine que ma porte veille bien mieux sur vous monsieur, que vous ne veillez sur elle... Ouch! Hormone quand tu nous tiens! -Allez me cherchez Lully plutôt, si vous voulez vraiment vous rendre utile...Connaissait-elle la différence entre un mousquetair eet un vulgaire valet? Bien évidemment. Mais cétait sa façon à elle de renvoyer le boomerang envoyé dans sa figure par Louis à quelqu'un d'autre...[Tu m'étonnes qu'il déserte le lit conjugal le Philippe! On virerait sa cutie pour moins que ça! ] | |
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