Appartement de Roland de Gilead

Roland s'avança vers sa porte tandis que Louise lui parlait. Il s'arrêta une fraction de seconde ayant cru l'entendre chuchoter quelque chose comme:
"Je pen... que ... endroits ou tu ...... ne... me plaire"

Il resta perplexe n'étant pas sûr de cette phrase dans sa globalité. Il frappa néanmoins à sa porte. On entendit des bruits de pas puis le juda de la porte s'ouvrit, dévoilant deux yeux bleus...

"Qui est-là?"

"Gaudefroy, ouvre c'est moi. (il tutoyait ses serviteurs, chose peu banale pour l'époque et quelque peu étrange)"

Le conseiller de ses parents, chef du personnel, ouvrit la porte. C'était un homme massif, qui devait mesuré dans les 1m85, blond aux yeux d'un bleu profond.

"Monsieur est rentré ! Nous t'avons fait à diner ce que tu avais demandé
."

"Merci Gaudefroy, rajoute donc un couvert s'il-te-plaît, dit Roland en souriant."

Gaudefroy regarda derrière son maître et vit la jeune femme qui l'accompagnait.

"J'y vais de ce pas..."

Roland se tourna ensuite vers Louise et tendit son bras afin qu'elle puisse s'appuyer dessus pour passer la marche assez haute de son pas de porte.

Elle lui sourit et accepta le bras tendu vers elle .Elle entra donc dans l'appartement ,c'était certes sobre mais cela lui était égal de plus trop de luxe était désagréable ,enfin c'est ce qu'elle pensait .Le confort serait peut etre sommaire mais quelle importance ,elle aimait els choses simples.Décidément le comte lui plaisait de plus en plus.Elle vit le regard inquisiteur du dénommé gaudefroy se poser sur elle et aussitot elle le salua de la main.

-Il faut que je me présente puisque Roland ne le fait pas ,je suis Louise baronne de Frenolec ,je loge en fontainbleau et vous vous vous nommez gaudefroy apparemment.......J'espère que ma présence ne vous donnera pas du travail en plus car j'en serais genée.

"Enchanté madame !(accompagné d'un baise-main) Je suis Gaudefroy, ami et serviteur de Roland. Je vois d'ailleurs que celui-ci est en plaisante compagnie. Mais ne vous en faîtes pas, vous n'allez pas nous dérangez. Nous sommes simples mais nous savons recevoir ! "

Roland après avoir fait entrer Louise attendit qu'elle ait fini avec le majordome. Puis il l'emmena visiter sa demeure. C'était un grand et spacieux appartement, meublé avec des meubles anciens et ponctué de quelques nouveautés. Sur les murs s'affichaient des tableaux d'artistes divers, connus ou non. L'appartement avait six étages... trois au dessus de terre et trois en "caves".

Roland allait calmement à travers les pièces, lui exposant chacune de manière concise et précis. Puis vint l'heure du diner... Une clochette retentit alors que Roland expliquait qu'ils ne pouvaient descendre dans les sous-sols car c'étaient les quartiers de ses serviteurs et il n'y allait pas sans y être invité.

Roland prit la main de Louise en lui adressant un tendre sourire...

"Il est l'heure de dîner ! Passons à table ! Je suis sûr que Gaudefroy nous aura fait mijoté quelque chose de délicieux. J'ai un excellent maître queux. A mon goût, en tout cas. Et j'espère que cela te siera."

Roland regarda Louise dans les yeux. Comme plus tôt, dans le salon de thé, sauf que cette fois, il ne cacha pas ses sentiments.
**Au diable ma retenu pensa-t-il**
Le temps semblait s'être arrété...

Elle complimenta gaudefroy sur sa bonne éducation et suivit Roland à travers l'appartement,il était effectivement spacieux et décoré avec gout.Pour une demeure citadine ce n'était pas rien.

-Ton appartement me plait fort Roland.

Entendant les compliments de Roland sur son cuisinier elle ne put s'empecher de se dire qu'il était pratiquement parfait ,il traitait fort bien ses serviteurs.

-Je n'en doute pas ,si le repas est à la hauteur de la décoration de ta maison alors je ne pourrais etre que comblée!Mais ne me regardez pas comme ça messire,on dirait un fauve pret à bondir sur sa proie.On oublie vite les manières!!

Et le voilà qui recommençait ,il avait vraiment beaucoup de mal à se contenir ,il venait de le prouver.

Roland se ressaisit et la pria de le suivre à table. Ainsi ils retournèrent dans le salon à manger où les attendaient une table relativement imposante sur laquelle trônaient trois couverts.

"Assis-toi où bon te semble. dit-il à Louise dans un sourire."

Puis tandis qu'elle allait pour s'asseoir, il fit comme il était convenu, il tira la chaise et la repoussa une fois la dame assise dessus. Ensuite, il fit le tour de la table et prit une chaise face à Louise.

Gaudefroy entra dans la pièce "armé" d'une petite clochette et il prit la troisième place. (Roland mettait un point d'honneur à ce que le conseiller qui était aussi un ami, mangeasse avec lui.)

Une fois assit, Gaudefroy attendit l'ordre de Roland. Qui entama la conversation avec la baronne:

"Louise je n'attend que ton ordre pour faire servir. Veux-tu commencer par boire un petit quelque chose ou passer directement au repas?"

Elle le regarda et on put lire à cet instant de l'amour ou bien de la tendresse dans ses yeux ,un sentiment vague mais bien présent.Elle changea rapidement d'attitude et on ne pouvait voir dans ses yeux à présent qu'une grande joie.

-He bien si cela ne te dérange pas et ne dérange pas messire Gaudefroy j'aimerais volontiers prendre une boisson avant de commencer mon diner.

Roland se tourna vers Gaudefroy et n'eut même pas à ouvrir la bouche que déjà la clochette tintait joliment...
Un serviteur ouvrit la porte du fond de la pièce et s'approcha de Roland. Celui-ci le salua comme un ami puis lui expliqua qu'ils désiraient boire quelque chose avant de passer à table.
Le serviteur repartit...

"J'espère qu'il me reste des alcools, je vient d'emménager et je ne sais absolument pas si il m'en reste!(Gaudefroy fit la moue...) Oui Gaudefroy, c'est ce que je crains aussi."

Le serviteur reparut mais sans rien et annonça à Roland qu'il n'y avait plus d'autre alcool que du vin...

"Bien nous en boirons en mangeant. En attendant, tu peux nous faire servir."

Roland se retourna vers Louise:
"Désolé Louise mais tu as entendue. Je n'ai plus d'alcools. J'en ferait racheter pour notre prochain dîner.(avec un sourire)"

Puis comme le comte avait bien vu le bref mais vif sentiment de Louise dans son regard, il se permit une petite blague...
"Et puis si je dois abuser de toi, je tiens à le faire alors que tu as tout tes esprits!"

Foutu jeunesse! Il n'avait pas fait attention et voilà qu'il s'addressait comme un enfant à la femme qu'il désirait. Il chercha désespérement à se rattraper avant même de voir l'effet de sa plaisanterie sur Louise.

"Désolé, je n'ai pas un humour très fin. Tu... Tu me déstabilises..."

Louise ne vira pas au rouge à cette plaisanterie un peu osée ,elle était aussi posée et calme que d'habitude ,les paroles étaient certes crues mais bon ....

-Roland je vous préviens je ne bois pas jusqu'à me saouler ,je suis fort peu portée sur l'alcool en général ,je bois avec modération et sagesse.Mais vous vous en doutez je suppose.

Le ton était un peu froid mais sans plus .Elle sentit que le comte était gené.Ha quelle betise mais aussi quelle malice avait il.Il la cherchait ,et bien ,qu'à cela ne tienne ,elle allait jouer à son petit jeu!!!!Il avait du percevoir le moment 'égarement et d'inattention qu'elle avait eu, elle allait devoir si ça continuait prendre des cours chez la Montespan ,celle là était une reine pour divulguer ses sentiments.

Citation :

"Désolé, je n'ai pas un humour très fin. Tu... Tu me déstabilises..."

-Je l'avais remarqué ,quand au fait que je te déstabilises ,je ne comprends vraiment pas pourquoi ,je suis pourtant si fragile et faible devant toi.Avoir peur devant moi est vraiment invraisemblable.


Elle avait été rude pour le coup mais bon c'était son jeu c'est lui qui l'avait voulu.

Roland retrouva tout son calme à cet instant. La même expression faciale qu'il avait l'habitude de prendre. Celle qui ne laissait rien transparaître...

Le serviteur entra, tirant derrière lui un chariot couvert d'une belle nappe blanche immaculée, couvert de plats et de plateaux.

"-Je l'avais remarqué ,quand au fait que je te déstabilises ,je ne comprends vraiment pas pourquoi ,je suis pourtant si fragile et faible devant toi.Avoir peur devant moi est vraiment invraisemblable."

"En fait, je n'ai pas peur de toi...(il repensa brièvement à son passé, oh, non elle ne lui faisais pas peur du tout. Il avait connu pire...) Mais j'ai du mal à garder mon calme devant toi, quand bien même j'essaie."

Les plats furent disposés sur la table... Et le repas commença.

Roland mangea sans dire un mot. Ce petit jeu l'ennuyait. Il voulait aller plus loin. Et donc se lancer... La tension montait...

A la fin du repas, Gaudefroy prit congé tandis que Roland emmenait Louise dans son salon personnelle pour y manger tranquillement un dessert, devant la cheminée. Roland semblait perturbé... Une fois installé, les desserts sur une petite desserte placé entre les deux fauteuils confortables dans lesquels ils étaient assis l'un en face de l'autre, Roland se décida à reparler.

"Que... Que dire...(Roland se tut un instant prenant son souffle)"

Les filles lui avaient toujours donné du mal. Il ne savait pas comment savoir si on plaît, si on ennui, il ne savait pas comment ce comporter avec elles. Il hésitait donc à se lancer dans une déclaration passionelle. Son visage trahissant un moment ses intentions, il se reprit. Il avait toujours sut prendre les bonnes décisions... Ce ne serait que tenter sa chance une nouvelle fois...

"Louise... Tu n'es pas idiote, je n'en doute pas. Je sais que tu as compris ce que je vais te dire. Mais je me dois de te le dire à haute voix. Je t'aime... Et je n'attend rien de toi en retour. Je t'avoue juste mon amour. Fais en ce que tu veux..."

Sur-ce Roland resta le regard plongé dans celui de Louise, son aimée. Attendant un mot, une parole...

Citation :

"Louise... Tu n'es pas idiote, je n'en doute pas. Je sais que tu as compris ce que je vais te dire. Mais je me dois de te le dire à haute voix. Je t'aime... Et je n'attend rien de toi en retour. Je t'avoue juste mon amour. Fais en ce que tu veux..."

A cette déclaration Elle le regarda méchamment et approcha sa main des joues de Roland comme pour le gifler ,mais finalement ce fut une caresse qui effleura la joue de Roland , soudain elle se mit à rire et son regard laissait transparaitre un sincère amour et une joie profonde.Oui elle le savait ,il avait raison et elle n'attendait que ça bien sur,comme il était ténébreux en cet instant devant les flammes qui brulaient dans l'âtre.

-Tu n'attends rien de moi!Tu me déçois fort mon ami!!!!Tu n'as vraiment aucune initiative et aucune autorité !!Tu vois nous sommes faits pour nous entendre ,mon humour n'est pas plus fin que el tien.Puisque je peux en faire ce que je veux je décide d'entretenir cet amour bien sur.Tu as eu du courage de m'avouer tes sentiments ,disons que moi ,j'attendais que tu fasses le premier pas ,comme font toutes les dames .Moi aussi je t'aime ,peut etre étais je plus discrète que toi sur cela ,je me trompe?

Roland pris la main de Louise lorsque celle-ci se posa sur sa joue. Il l'y tint plaqué. Il était heureux d'avoir fait ce pas, ce premier pas, qui devait faire de leur amour quelque chose d'officiel.

Il resta grave... Impassible et immobile.

Citation :

Moi aussi je t'aime ,peut etre étais je plus discrète que toi sur cela ,je me trompe?

Plus discret... Il savait être discret. Très discret si il le fallait... Mais il n'avait pas voulu caché ses sentiments plus longtemps. Voir Louise comme une femme inaccessible le faisait souffrir et il avait donc décider peu suptilement certes, de lui faire sa courre.

Maintenant que tout était dit, Roland se sentait léger. Il approcha son visage de celui de Louise et lentement, très lentement et passionément, il posa ses lèvres sur les siennes...

Les secondes s'égrainèrent... La vie semblait s'être arrétée. Roland était aux anges. Il sentait l'odeur féminine de Louise, parfum d'ange, tout autour de lui. Il se sépara d'elle aussi lentement qu'il était venu...

Et se rassit dans son fauteuil. Sans pour autant lâcher la main de Louise, sa Louise... Il allait devoir l'épouser, ses parents ne la laisserait certainement pas avoir une relation non-aboutie, voire une relation tout-court avec lui, Roland de Gilead, illustre inconnu.

Il savait que les hommes avaient du mal à le dire... Mais il le redit pourtant, les yeux prouvant qu'il ne mentait pas:

"Je t'aime....(le mot traîne dans sa bouche et se perd doucement dans un souffle)"

Elle se mit à penser qu'il devait avoir des origines mauresques ses yeux étaient si noirs ,ses cheveux si bruns.Mais sans cela il n'aurait pas eu autant de charme et de mystère pour elle .Roland était calme tel un oiseau guettant sa proie ,immobile tel une statue et elle tout simplement heureuse comme si ce jour était le plus beau de sa vie et songeuse parce que c'était tout de meme un étranger à la cour et à sa famille.Elle ne savait pas grand chose de lui ,du reste.Il caressa sa joue .Sa main était assez rugueuse comme celle de tout homme de combat et non pas fine comme celle des poètes,mais elle était grande et majestueuse .Il fallait rompre ce silence qui semblait durer une éternité .

-Roland?

Roland ne fit pas attention tout de suite au fait que son amour l'appelait.

"Oui, que veux-tu?"

Il était perdu dans ses pensées... Le regard plongé sur le feu qui brulait langouresement dans la cheminée.

Il se tourna vers Louise lentement. Et attendit sa réponse.

Peut etre avait elle été bête de décider d'arreter ce moment calme si soudainement ,peut etre ne le comprendrait il pas mais qu'importe.

-Non rien ,tu sais je n'aime pas le silence ,j'aime quand tout virevolte autour de moi quand tout s'agite ,les rues de Paris je les aime pour leur animation , car comparé à la cour c'est si changeant ,si divertissant.Et toi je t'aime aussi ,mais je ne sais pourquoi .Je dois m'en aller ,je te prie de me pardonner mais je suis attendu à l'ambassade de la république de Venise.

Elle déposa un baiser sur les lèvres de son amour , lui ferma la bouche avant qu'il ait eu le temps de dire quelque chose et sortit discrète comme une souris.

Roland resta seul dans la pièce une partie de la nuit... Dans un bain de suffisance, en plein rêve.

Puis il partit ce coucher. Pensant à la date de mariage qu'il allait devoir poser pour épouser sa Louise.

Il irait bientôt voir ses parents pour leur demander officiellement sa main... Mais avant, il devrait se faire connaître en bien à Paris.