On susurrerait sous l'éventail une bien étrange histoire... Le Roy, premier des premiers, et premier parmi les quolibets, serait cette fois la victime réelle d'une conspiration véridique.
Les courtisans cherchent par tous les coins un nom pour ce qui Lui arrive, puisqu'ils ne peuvent consulter l'encyclopédie...
"Comment ça s'appelle, papa, lorsque la favorite du Cocu est cocue à son tour ?" " Ca s'appelle la coculuche, mon fils. Maladie rare et contraignante pour son image..."
Après avoir trompée son amant avec un simple mousquetaire, la favorite royale aurait été elle-même trompée par dit-mousquetaire, qui serait retourné aux femmes de sa condition : une simple comédienne...
Il serait déjà allé loin, la portant dans ses bras comme convolant en justes noces.
Cela ressemble étrangement à une malédiction... On comprendrait alors ce canyon désertique de toutes présences féminines qui remplaça la couche du Souverain en ce moment…Personne ne veut plus se risquer à être la risée de la Cour !
* *
*
Si le Roy est sujet (sic) à une malédiction, semblerait que ce ne soit pas de même pour son cousin…
En effet, le prince de Condé, que le malheur semblait accabler (on se souvient de la Fronde, de l’épisode marécageux, mais aussi et surtout de son physique des plus gracieux), aurait été vu au bras d’une charmante donzelle, qui aurait pu être sa fille !
Interrogées, quelques mauvaises langues affirmeraient simplement qu’il aurait voulu l’introduire à la Cour… « mais à quel prix ? » s’interroge un certain Chastignac. « J’veux dire, qu’est ce qu’elle a dû lui dire (ou faire ?) pour qu’il accepte de donner le change ? »
Cette affaire nous semble d’autant plus louche qu’à la seule évocation du nom de son « introducteur » la jeune fille, Cassandre D’Agenois, se serait pâmée en présence du Roy !
* *
*
Le chevalier de Lorraine ne semble plus satisfaire les appétits fantasques de Sa Grandeur Je-Veux-Du-Rose-De-Parme, autrement dit, le frère du Roy… qui rechercherait _ activement _ des compagnons de jeu plus expérimentés que ses jeunes valets…
Il serait même tombé dans l’excès au point de s’offrir une partie avec le _ très expérimenté _ comte de Saint-Aignan.
Celui-ci nous aurait assuré que cette invitation était toute innocente, dont le but n’aurait été qu’une « partie de belote ».
A d’autres…
* *
*
Enfin, communiqué spécial, qui certes ne se transmet pas de bouche à oreille sous les draps, mais que nous ne pouvons pas nous permettre d'ignorer.
Les dégâts de Vaux le Vicomte, plus importants que prévus, contraignent le Prince François-Xavier (Hildegarde) Farnèse de Savoie-Carignan a repousser la date de son grand bal, prévu initialement pour les fêtes de fin d’année, au jour du printemps.
Souhaitons que ce jour, annonciateur du retour du soleil, lui soit favorable…