1663 : Face aux Feux du Soleil Changez l'Histoire de France, personnifiez votre héros... |
| | Baudouin dit le Bossu | |
| | Auteur | Message |
---|
Baudouin Invité
| Sujet: Baudouin dit le Bossu Lun Aoû 07 2006, 20:14 | |
| Bonjour à tous ! Un peu de noirceur dans ce monde de bonheur et de courtisans, cela vous dit ? Au plaisir de vous lire :
Personnage :
Nom, prénom: Baudouin dit le Bossu
Âge: 41 ans
Personnage incarné: Chirurgien et Herboriste « charlatan selon les mauvaises langues » (et Empoisonneur)
Histoire: C’est au coeur de l’été 1622 que Baudouin vint au monde. Et son séjour aurait pu être très bref puisque le petit corps fut abandonné par un cavalier solitaire portant épée et long manteau de velours pourpre, en lisière des bois, aux abords de Provins, dans l’espoir évident que les loups s’occupent de son avenir. Mais le sort a voulu que cet abandon ait deux témoins en la personne de gitans revenant de maraude. Ils rapportèrent le petit corps emmailloté à leur campement et l’adoptèrent avec cette tendresse de ceux qui savent ce qu’est la douleur d’être rejeté.
C’est ainsi que Baudouin vécut ses premières années, parcourant les vastes terres qui défilaient au rythme des pas lourds des boeufs tirant les chariots de la caravane des bateleurs. Passant de foires marchandes en lieux de pèlerinages, migrant au rythme des saisons entre le sud et le nord de la France, il se rappelle encore aujourd’hui ses merveilleuses années où il apprit les rapines, la mendicité et l’amitié, tout en admirant les prouesses des jongleurs et les grognements sourds de Noulac, l’ours noir. Il apprit à reconnaître les plantes et les racines, les comestibles et les curatives mais également celles qui donnaient la mort. Il apprit à se battre au poignard, à se déplacer sans bruit, à se fondre dans la nuit, malgré son handicap physique. Et mieux que tout, il apprit à reconnaître dans le regard des Hommes, la peur, l’amitié, la compassion, la haine.
Il aurait certainement pu finir sa vie ainsi, sur les chemins cahoteux mais la méchanceté naturelle de l’Homme dévoila son visage aux abords de Toulouse. Les gitans furent accusés de vol, la jeune Iziel de sorcellerie et tout ce petit monde fut brûlé et pendu sans même un procès, sous le regard amusé des nantis locaux et des bourgeois assemblés pour l’occasion. Ce n’est en rien la mort de ses compagnons qui fit le plus mal au jeune adolescent de 14 ans qu’il était, mais la méchanceté et la cruauté des spectateurs. Ces êtres immondes qui se nommaient des Hommes avaient hurlé leur joie et insulté les corps qui se tordaient dans les flammes ou se balançaient au bout des cordes. Il aurait tant aimé les rejoindre pour en finir avec eux !
Mais un homme au regard froid versa une bourse rondelette au Vicomte local et fit emmener Baudouin par deux de ses hommes de main, jusqu’à une lourde bâtisse en ville où il fut enfermé à double tour. Le bossu comprit quelques jours plus tard qu’il se trouvait dans un haut lieu de Toulouse, la Faculté de Médecine. Dés lors, sa vie devint un cauchemar. Les premiers mois ne furent qu’aller et retour enchaîné vers un amphithéâtre de dissection où le pauvre garçon était examiné, incisé et soumis aux tortures par une myriade de fous portant chapeau pointus et masques à long nez dont certains portaient également des bures religieuses. Les sombres noirceurs de l’inconscience l’entraînèrent de multiples fois vers le repos et l’oubli. Mais lorsque le réveil le prenait, il n’était que fièvre et douleurs. Le miracle ne fut certainement pas ce que ces médecins criminels réussirent à comprendre de sa nature mais qu’il survécut !
Et le plus incroyable arriva ! Laissé pour mort sur la table, il reprit vie alors que dans la salle désertée par les éminences grises, deux jeunes adolescents nettoyaient le sang sur les dalles maculées. A la vue du mort qui se relevait, ils prirent peur et fuirent cette vision d’enfer en hurlant. Baudouin saisit sa chance, et tenta de fuir. Dans sa course maladroite, il renverse une table couverte de livres et un brasero. La fumée qui se répandra dans la salle quelques instants plus tard lui offrit certainement le coup de main dont il avait besoin. Sans avoir aucunement réfléchit à son geste, il se saisit de deux ouvrages et courut tant bien que mal dans les couloirs. Ce n’est que le hasard qui le conduisit dehors et sans un regard en arrière, il s’engouffra dans les rues sombres et disparut.
Après quelques jours, survivant de rapines et caché dans les bas-fonds de Toulouse, Baudouin fut pris à parti par une bande de tire-laine et obligé de quitter la ville. Il reprit donc la route, cette fois seul, et de longs mois s’écoulèrent, faisant monter sa rancoeur et sa haine. Se nourrissant de cette haine des Hommes, il atteignit Paris presque par hasard à l’automne 1641. Bien vite, il se réfugia à la cour des miracles où enfin pour une fois, personne ne le regardait comme un monstre. Les miséreux, mendiant, vrais ou faux estropiés qui forment cette communauté aux règles strictes et implacables ne sont pas à un bossu ou un cul-de-jatte prés. Sans parler d’amitié, il se sentait dans ce lieu ce qu’il était, un être humain comme les autres.
Evidemment, même la cour des miracles possède un pouvoir et une hiérarchie et bien vite Baudouin comprit qu’il devrait s’y plier. Ce n’était pas dans sa nature, mais la fatigue et les années d’errance eurent raison de sa force de caractère. Il rejoignit la bande des mendiants de Notre-Dame et tendit sa main maigre à la fin des offices, avec ses semblables. Les deux livres volés vinrent grossir le trésor du Roi de la Cour des Miracles, comme le veut la coutume.
Et c’est en feuilletant ces écrits que l’un de ces lieutenants comprend le cadeau précieux que venait de leur faire Baudouin. L’Exercitatio de motu cordis et sanguinis in animalibus de Harvey et le De humani corporis fabrica libri septem de Vésale. Ces deux ouvres sont de riches enseignements d’anatomie et de chirurgie. Baudouin fut appelé auprès de celui que l’on nomme la Fouine et dut reconnaître que ces maigres talents d'herboristerie gitane étaient bien loin de la connaissance de ces livres, d’autant qu’il ne savait pas lire. Alors une question étrange lui fut posée par ce dernier ; aimerait-il apprendre ?
Baudouin n’hésite qu’un instant et la Fouine annonce haut et fort à ceux présents : « Alors ton nom parmi nous sera l’Archiatre Bossu ! Car si je t’apprends à lire, tu t’engages à devenir notre chirurgien, l’Archiatre de la Cour des Miracles ! »
Baudouin mit 12 ans pour honorer sa parole et 4 de plus pour ouvrir une boutique dans les Rues de Paris. Depuis 1657 donc, en accord avec le Roi de la Cour des Miracles, Baudouin le Bossu, surnommé l’Archiatre par ses compagnons, fait donc commerce de son art auprès de la petite bourgeoisie. Outre le besoin de gagner sa vie d’une manière honnête, en apparence du moins, cette arrivée sur la scène de la vie parisienne au grand jour, permet surtout de glaner des informations pour la Cour des Miracles et de commencer à approcher ce grand monde auquel il a tant à reprocher : Son abandon, le mort de sa famille gitane, les tortures, et le rejet dû à sa bosse !
Apparence physique: Sa bosse est évidemment ce que l’on remarque de prime abord ! Il aurait été bel homme si cette excroissance disgracieuse ne l’obligeait pas à marcher courbé. Mesurant à peine un mètre soixante, Baudouin porte sur lui les traces de l’âge et surtout celle de sa vie dans les bas fonds. De profondes rides parcourent son visage au nez proéminent et ses longues mains crispées sur le pommeau de sa canne. Dans ce visage sans aucun fard ni artifice, ses deux yeux sombres comme des perles d’ébène émettent une telle intensité que gênés, certains détournent le regard. Mais il sait également se faire charmeur et espiègle lorsque le besoin s’en fait sentir. Et à cet instant, personne ne pourrait imaginer que ce soit ces mêmes yeux. Ses longs cheveux blancs légèrement ondulés sont généralement couverts d’un couvre-chef de feutre noir bordé de fil or. Son corps, comme tordu par quelques espiègleries des lutins légendaires, se balance au rythme d’une démarche saccadée, sur deux jambes grêles et arquées, enserrées dans des bas noirs et prolongées par des chaussures à boucle. Son justaucorps de velours noir, parementé d’or aux manches et fermé sur le devant par de larges boutons de même métal, donne à Baudouin cet aspect sombre et annonciateur de mauvaise nouvelle, comme les corneilles.
Ainsi donc paraît Baudouin lorsqu’il se trouve dans son Echoppe parisienne ou dans les jardins à se promener, saluant les jolies femmes et agitant sa canne sous le nez des enfants espiègles qui rient de sa laideur. Mais lorsque la nuit tombe et qu’une silhouette se glisse furtivement dans les ruelles de la capitale endormie, ses frères de peine seuls, habitants de la cour des miracles, pourraient décrire celui que tout le monde connaît sous son titre chargé d’effroi ; l’Archiatre Bossu.
Psychologie du personnage (caractère, défauts/qualités etc...): Baudouin a deux revanches à prendre sur la vie, et ce n’est pas mince affaire ; la vilénie de l’Homme qui l’a meurtri dans sa chair et son âme, et le caprice de Dieu pour lui avoir imposer cette bosse dont il se sert autant qu’il la hait ! Patient et attentif : Il sait attendre son heure et prend autant de plaisir pendant l’évolution d’une affaire que lors de son aboutissement. Insensible et cruel : Il regardera avec délectation un « ennemi » se vider de son sang lentement et garrottera même une plaie pour que cela prenne plus de temps. Rebelle : Une grande part de ses actes n’est dictée que par le plaisir de s’opposer aux pouvoirs officiels de la Royauté et de l’Eglise, à la Bourgeoisie précieuse de sa personne et de son confort, et à la noblesse décadente qui écraserait sans même un soulèvement de sourcil, un jeune mendiant sous les sabots de sa monture. Vil et fourbe : Dieu le menteur l’a doté d’un corps qui ne lui permet que bien peu de compétences physique. Il lui faut donc être l’anse d’un flacon précieux ou la mèche d’une bougie ou l’ombre d’un porche, pour faire parler, endormir ou tuer. Fidèle et incorruptible : Même si cela peut faire sourire, il l’est véritablement … surtout avec de nombreux membres de la cour des miracles. Obtenir sa confiance est une pièce rare, la trahir est synonyme de mort douloureuse. |
| | | Adrien de Chastignac Administratrice
Nombre de messages : 1895 Date d'inscription : 04/06/2005
| Sujet: Re: Baudouin dit le Bossu Mar Aoû 08 2006, 10:01 | |
| C'est superbe! J'en suis toute époustouflée, et j'ai en vérité rien à dire, soit le bienvenue dans... le temple des plaisirs littéraires qu'est 1663 (muahahahahahah) Check 1 of course! | |
| | | Héloïse Administratrice
Nombre de messages : 769 Date d'inscription : 06/06/2005
| Sujet: Re: Baudouin dit le Bossu Mar Aoû 08 2006, 13:57 | |
| C'est parfait! J'adore littéralement ton personnage et son histoire! Il n'y a absolument rien à redire au sujet de cette présentation. Bienvenue sur 1663 et bon jeu! Check#2 | |
| | | David de Verchères Poete
Nombre de messages : 91 Date d'inscription : 07/07/2006
| Sujet: Re: Baudouin dit le Bossu Mar Aoû 08 2006, 15:38 | |
| Moi je la trouve un peu courte hehe, non, just kidding, bienvenue, charlatant | |
| | | Prince de Savoie-Carignan Administrateur Adjoint
Nombre de messages : 170 Age : 37 Date d'inscription : 15/11/2005
| Sujet: Re: Baudouin dit le Bossu Mar Aoû 08 2006, 16:08 | |
| | |
| | | Adrien de Chastignac Administratrice
Nombre de messages : 1895 Date d'inscription : 04/06/2005
| Sujet: Re: Baudouin dit le Bossu Mar Aoû 08 2006, 16:17 | |
| Quoi ? Moi ? Oublier ? Et le muahahahah, alors, tu l'as pas vu mon prince? Je sais pas si la visite à l'ophtalmo a été tres éfficace C'était de la procov' mais apparemment, ça te vexe pas, alors je laisse tomber lol! - Citation :
- Allons donc ! Rien n'est plus vicié, pervers, atroce et implacable que la Cour de France, mon ami !
Et le spécimen le plus vicieux a posté juste avant moi | |
| | | Prince de Savoie-Carignan Administrateur Adjoint
Nombre de messages : 170 Age : 37 Date d'inscription : 15/11/2005
| Sujet: Re: Baudouin dit le Bossu Mar Aoû 08 2006, 16:31 | |
| | |
| | | Baudouin Invité
| Sujet: Re: Baudouin dit le Bossu Mar Aoû 08 2006, 16:39 | |
| Merci à tous pour cet accueil chaleureux dont j'essaierai de me montrer digne. Je vais donc de mon pas claudicant installer mon échoppe afin que ceux qui le désirent puissent me visiter puis je promènerai celle qui me sert de compagne fidèle, ma bosse, dans les jardins et les rues de Paris. |
| | | Jean Racine Administrateur Adjoint
Nombre de messages : 1212 Age : 37 rang : Dramaturge Date d'inscription : 02/07/2005
| Sujet: Re: Baudouin dit le Bossu Mar Aoû 08 2006, 19:49 | |
| En retard, bien entendu... Mais je n'en suis pas moins enthousiaste ! Déjà, bienvenue et encore bravo pour cette fiche vraiment exemplaire. Voici un personnage tortueux comme on les aime !
J'espère que tu prendras du plaisir à poster sur ce forum : Check #4 ! (Le check qui ne sert plus à rien mais qui fait plaisir quand même ©) | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Baudouin dit le Bossu | |
| |
| | | | Baudouin dit le Bossu | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|