1663 : Face aux Feux du Soleil Changez l'Histoire de France, personnifiez votre héros... |
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| Le Petit Salon Pourpre | |
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Auteur | Message |
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Jean Racine Administrateur Adjoint
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| Sujet: Le Petit Salon Pourpre Ven Aoû 19 2005, 20:41 | |
| Racine entra enfin dans le petit salon qu'il avait jugé parfait pour ses travaux d'écriture lors de ses moments passés à Fontainebleau... Il avait laissé quelques instants de répis à Jeanne , ne voulant pas trop attirer les soupçons après ce qui c'était passé dans les jardins !
Dire qu'en une seule journée, le plan imaginé par l'écrivain avait bien failli être un échec terrible et tout cela à cause d'un moine un peu trop fouineur et orgueilleux !! Rien que d'y penser, Racine ressentait de nouveau des sueurs froides, alors que la rage se réinstallait en lui...
Mais cet état avait un côté bénéfique pour l'écrivain : il lui servait de moteur à l'esprit. Le jeune homme avait remarqué que les rares fois où il ressentait des humeurs extrêmes, son écriture s'en trouvait plus inspirée !
C'était le cas aujourd'hui. Non seulement, Racine avait beaucoup d'événements à retranscrire -l'arrivée de Jeanne, ses découvertes et l'échange avec Lusior- mais encore il éprouvait une très grande facilité à le faire !
Ah ! Il n'avait qu'un jour de retard sur le rendez-vous qu'il avait donné au Comte de Chastignac en ces lieux ! Pourtant depuis, bien des événements s'étaient produits ! Et l'écrivain espérait vraiment que le pauvre Adrien ne l'avait pas cherché ! Une petite voix dans sa tête lui rappela l'attitude du Comte à son égard et lui indiqua que ce dernier n'avait certainement pas cherché à le revoir...
Racine essaya de ce concentrer sur son travail et de le faire au plus vite afin de rejoindre sa "Cousine" et s'assurer ainsi qu'elle n'avait pas commis de nouvelle bévue ! Il comptait d'ailleurs la dissuader de passer sa nuit au château mais il ne pouvait malheureusement pas aller contre la volonté de la Jeune Femme !
Dernière édition par le Ven Aoû 26 2005, 12:43, édité 1 fois | |
| | | Héloïse Administratrice
Nombre de messages : 769 Date d'inscription : 06/06/2005
| Sujet: Re: Le Petit Salon Pourpre Sam Aoû 20 2005, 02:25 | |
| Héloïse revenait de sa petite promenade à Paris ou elle avait croisé Elrohir. Perdue dans ses pensées à propos de la discussion qu'elle avait eu avec ce dernier, elle avait décidé de se diriger dans une petite pièce plus ou moins fréquentée. Le palais regorgeait de salons et pièces de détente en tout genre, mais la courtisane affectionait ce petit salon, pas très grand, mais empli de charme. En pénétrant dans la pièce, elle s'installa sur un fauteuil bien confortablement, et ferma les yeux un petit moment. Lorsqu'elle les rouvrit, ce fut pour découvrir un homme qui l'observait l'air penseur, et la plume à la main. La jeune fille prit un certain temps à replacer celui qui se tenait devant elle. Il s'agissait du poète très talentueux qui lui avait récité quelques vers le jour de l'attaque dans brigands. Elle se reprit prestement et sourit à Jean Racine.
"Monsieur Racine, veuillez m'excuser, je ne vous avait point vu, j'espère ne pas vous déranger dans vos travaux de compositions..."
Dernière édition par le Sam Aoû 27 2005, 01:40, édité 1 fois | |
| | | Jean Racine Administrateur Adjoint
Nombre de messages : 1212 Age : 38 rang : Dramaturge Date d'inscription : 02/07/2005
| Sujet: Re: Le Petit Salon Pourpre Sam Aoû 20 2005, 09:37 | |
| C'est un bruit de tissus soyeux trainant sur le parquet qui sortit Racine du monde embué de son esprit... Il mit un certain moment à reconnaître l'endroit où il se trouvait, ne sachant plus s'il rêvait où s'il se trouvait dans la réalité ! Cela lui arrivait bien souvent de perdre la totale notion du lieu et du temps lorsqu'il écrivait.
Il lança donc un regard circulaire sur la petite pièce tendue de tapisseries pourpres jouant agréablement avec la lumière du jour qui venait frapper sa surface à quelques endroits stratégiques... Puis s'éveillant totalement, il se rappela du bruit qui l'avait dissipé de son travail et son regard se posa sur une jeune femme, qui venait de s'assoir juste en face de lui sur un grand fauteuil damassé.
Lorsqu'il réalisa à qui il avait à faire, et surtout lorsque cette jeune demoiselle lui adressa la parole, Racine se leva précipitement manquant de renverser son encrier au passage, qu'il rattrapa de justesse et qu'il reposa sur sa tablette. Dieu qu'il était maladroit ! Il essaya tout de même de ne pas trop rougir de son geste de surprise et fit une courbette bien basse tout en baisant la frêle main d'Héloise de Neufchâtel.
Lorsqu'il se redressa, il afficha un sourire radieux et franc, étant réellement content de voir celle qui l'avait si bien inspiré les jours précédents lors de la Promenade du Roy.
Il répondit à sa question :
- Une femme telle que vous, portant tant de grâce et de douceur, ne dérange jamais le poète que je suis, Mademoiselle.
Il allait lui parler de sa présence ici lorsqu'il remarqua une légère blessure sur le front si parfait de la favorite. Il en eut un sursaut et ne put s'empêcher de demander, toujours mué par sa curiosité naturelle :
- Mais que vous est-il donc arrivé ? Vous portez sur le visage la marque d'une quelconque mésaventure !
Dernière édition par le Ven Aoû 26 2005, 12:44, édité 1 fois | |
| | | Héloïse Administratrice
Nombre de messages : 769 Date d'inscription : 06/06/2005
| Sujet: Re: Le Petit Salon Pourpre Sam Aoû 20 2005, 14:34 | |
| Il sembla a Héloïse que Racine ne l'avait pas non plus reconnu tout de suite. Elle sourit légèrement, amusée par la situation amusante de deux personnes se connaissant, réfléchir à qui l'autre était. La jene fille accepta le baise-main du poète, qu'elle espérait connaître mieux et se lier d'amitié. Elle se souvint des vers qu'il avait improvisé devant la cour entière pour elle, et se rappela le talent qui habitait ce joueur de mots. - Citation :
- Une femme telle que vous, portant tant de grâce et de douceur, ne dérange jamais le poète que je suis, Mademoiselle
"Et bien vous m'en voyez ravie très cher ami. J'avais peur que vous n'ayiez besoin de solitude pour vous concentrer pleinement sur le travail qui vous absorbait tant." Elle remarqua les yeux de Racine bifurquer sur son front. - Citation :
- Mais que vous est-il donc arrivé ? Vous portez sur le visage la marque d'une quelconque mésaventure !
"Oui, une petite mésaventure en effet...je suppose que vous vous rappelez de la promenade du Roy d'il y a quelques jours? Lorsque M. de Chastignac s'est fait attaquer?...Et bien, Mlle. Iwelda avait disparue et j'avais décidé d'aller la chercher dans le bois. Je sais, j'ai joué les cartes de l'imprudence, mais Iwelda est sous ma tutelle, je ne pouvais la laisser aux mains des brigands!" Héloïse se rendit compte qu'elle s'emportait un peu, étant beaucoup plus exclamative dans ses paroles et ses intonnations qu'à l'habitude. Le fait d'avoir laissé Iwelda en danger de la sorte lui donnait toujours ce sentiment de culpabilité. Elle se calma et reprit plus gracieusement."Disons que les brigands m'ont trouvé à leur tour, et que leur main était loin d'être douce...mais d'Artagnan est arrivé au bon moment, et une charmante jeune fille du nom de Sylvie de L'Isle m'a raccompagnée jusqu'au palais."
Dernière édition par le Sam Aoû 27 2005, 01:40, édité 1 fois | |
| | | Jean Racine Administrateur Adjoint
Nombre de messages : 1212 Age : 38 rang : Dramaturge Date d'inscription : 02/07/2005
| Sujet: Re: Le Petit Salon Pourpre Sam Aoû 20 2005, 17:11 | |
| - Citation :
- "Et bien vous m'en voyez ravie très cher ami. J'avais peur que vous n'ayiez besoin de solitude pour vous concentrer pleinement sur le travail qui vous absorbait tant."
Racine répondit à Mademoiselle de Neufchâtel avec des yeux rieurs :- C'est à dire que vous avez raison, la concentration est mère du travail bien accompli... Cependant, la distraction est également mère de l'inspiration ! Racine aimait jouer sur les mots et il se plaisait à discuter avec la favorite du Roy. Elle avait l'esprit vif et pointu, employant des termes toujours justes afin d'exprimer ses idées. Ainsi, par sa réponse, l'écrivain souhaitait faire entendre à la jeune femme qu'elle avait eut une bonne idée en venant le trouver, même si cela relevait du simple hasard ou plutôt de la chance aurait dit Jean dans le cas présent.
Pourtant, sa mine devint plus sombre au fur et à mesure que le récit de l'altercation entre Héloise et les bandits avançait... Il était d'abord contrarié de ne pas être resté sur les lieux afin de voir de ses yeux tout ce remu-ménage qui aurait grandement aidé sa Tragédie; mais il haïssait surtout les brutes qui avait osé porter la main sur une si belle jeune femme... On put d'ailleurs voir que Racine serrait les poings au récit de ce malheur.
Une fois que la Demoiselle eut fini de parler, il s'écria avec plus de coeur qu'il ne l'aurait voulu :- Comment de telles personnes peuvent-elles fouler le sol de Fontainebleau et attaquer en toute impunité des Dames de votre rang ! Il se reprit :- Enfin je suppose que Sa Majesté fera le necessaire... Et puis, le plus important est de vous savoir en vie, avec plus de peur que de mal !
Dernière édition par le Ven Aoû 26 2005, 12:44, édité 1 fois | |
| | | Héloïse Administratrice
Nombre de messages : 769 Date d'inscription : 06/06/2005
| Sujet: Re: Le Petit Salon Pourpre Sam Aoû 20 2005, 20:52 | |
| - Citation :
- C'est à dire que vous avez raison, la concentration est mère du travail bien accompli... Cependant, la distraction est également mère de l'inspiration !
Héloïse sourit à Racine. Il possédait sans aucun doute l'art des mots, et des jeux de mots. Quelqu'un qui avait un tel talent à discourir était de plus en plus rare, trouvait la jeune fille. La plupart du temps, les gens reconnus pour leur éloquence étaient de beaux parleurs, mais dont le contenu du discour était vide ou presque. Héloïse était en tout cas enchantée de faire plus ample connaissance avec le dramaturge, loin des regards oppresseurs de la cour. La jeune demoiselle se rendait compte des petits geste d'agacement qu'avait Racine pendant qu'elle narrait son récit. Elle avait plusieurs fois raconté les évènements, et plusieurs personnes s'étaient déjà pâmés sur le danger qu'elle avait courru. Héloïse ne se lassa pas de la raconter au poète, pensant qu'éventuellement, cette histoire serait une source d'inspiration pour une pièce quelconque, ou un poème. - Citation :
- Comment de telles personnes peuvent-elles fouler le sol de Fontainebleau et attaquer en toute impunité des Dames de votre rang !
Les yeux de la jeune fille s'exclamèrent à sa place, et elle répondit du tac au tac, avec un brin d'ironie dans sa voix et son ton."Mais mon cher Racine, si les brigands ne pouvait pas attaquer qui il voulait en se basant sur leur rang, ne serait-ce pas injuste de laisser vivre les aventures toujours aux même personnes?" Non pas qu'elle avait particulièrement apprécié de se faire violenter de la sorte, mais ce sentiment de peur, d'incertitude était certainement unique, et Héloïse était contente, en quelques sortes, d'avoir pu le vivre, malgré qu'elle en avait subit les conséquences. - Citation :
- Enfin je suppose que Sa Majesté fera le necessaire... Et puis, le plus important est de vous savoir en vie, avec plus de peur que de mal !
Elle se rembrunie, se souvenant de la réaction violente de Louis."Oui, toutes les mesures ont été prise, le Roy a été loin d'apprécier les évènements."
Dernière édition par le Sam Aoû 27 2005, 01:39, édité 1 fois | |
| | | Jean Racine Administrateur Adjoint
Nombre de messages : 1212 Age : 38 rang : Dramaturge Date d'inscription : 02/07/2005
| Sujet: Re: Le Petit Salon Pourpre Sam Aoû 20 2005, 21:12 | |
| Le Dramaturge vit qu'il était allé trop loin dans ses paroles déclenchant ainsi une réplique assez mordante de la jeune femme... Mais cela ne vexa nullement Racine qui ne pouvait qu'admirer la facilité de la répartie d'Héloise ! Il aimait à parler avec un tel interlocuteur ! Mais une fois encore il avait pensé à voix haute et cela lui jouerait des tours tôt ou tard... Il répondit :- Veuillez excuser mon manque de retenue dans mes paroles qui en arrivent à être tout bonnement maladroites ! Je... - il hésitait à parler- J'éprouve simplement une grande rage envers ceux qui vous ont fait subir un tel traitement... Alors il vit le visage de la Favorite se contracter lorsqu'il parla de punir les coupables. Il avait voulu se rattraper et il semblait qu'il n'arrivait plus à avoir un discours qui fut agréable à Héloise... - Citation :
- "Oui, toutes les mesures ont été prise, le Roy a été loin d'apprécier les évènements."
Il comprit par ces paroles que le Roy devait avoir montré un fort mécontentement vis à vis des événements. Louis le Quatorzième pouvait entrer dans des colères folles lorsque l'on touchait à ceux qui lui étaient proches ! Mais n'était-ce pas le lot de chacun ?
Il essaya de changer les idées noires de la favorite en parlant avec légèreté :- Voilà encore votre teint qui change de couleur... Vos joues reflètent votre âme Mademoiselle, c'est très rare ! Mais c'est une véritable mine d'or pour un poète ! Il faillit ajouter que la Cour risquait fort de rendre incolore la fine peau de la jeune femme... Racine espérait réellement qu'il n'en serait rien !
Dernière édition par le Ven Aoû 26 2005, 12:44, édité 1 fois | |
| | | Héloïse Administratrice
Nombre de messages : 769 Date d'inscription : 06/06/2005
| Sujet: Re: Le Petit Salon Pourpre Sam Aoû 20 2005, 21:50 | |
| - Citation :
- Veuillez excuser mon manque de retenue dans mes paroles qui en arrivent à être tout bonnement maladroites ! Je... -il hésitait à parler- J'éprouve simplement une grande rage envers ceux qui vous ont fait subir un tel traitement...
Héloïse eut peur que ses paroles eut été mal interprétées, elle se repris tout de suite, voyant qu'elle avait manqué de courtoisie. Elle était allée trop loin, parlant sans réfléchir, disant ce qu'elle pensait. Peut-être avait-elle blessé Racine, mais celui-ci n'en démontrait aucun signe, alors elle continua avec beaucoup de gentillesse et un sourire au visage."Ne vous excusez pas mon cher, vos paroles ne sauraient être maladroites... vous jonglez avec les mots d'une manière peu ordinaire et avec beaucoup d'adresse. Je suis touchée que vous ne preniez ma mésaventure de façon aussi personnelle. Il est certain en tout cas que j'étais au mauvais endroit au mauvais moment." Un petit silence s'était installé, pendant lequel Racine scrutait le visage d'Héloïse, qui regardant dans une autre directon, ne s'en était pas vraiment rendu compte. - Citation :
- Voilà encore votre teint qui change de couleur... Vos joues reflètent votre âme Mademoiselle, c'est très rare ! Mais c'est une véritable mine d'or pour un poète !
La jeune fille eut un rire léger."On dirait que tout le monde peut lire en moi comme dans un livre ouvert. Monsieurs Racine, si jamais cela peut vous être utile, alors j'en suis ravie. Il m'arrive également de me fermer aux gens, mais je préfère avoir la liberté d'exprimer ce que je ressens comme en ce moment, loin de tous les regards de la cour qui peuvent interpréter vos moindre sourire de travers."
Dernière édition par le Sam Aoû 27 2005, 01:39, édité 1 fois | |
| | | Jean Racine Administrateur Adjoint
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| Sujet: Re: Le Petit Salon Pourpre Sam Aoû 20 2005, 22:39 | |
| Racine sourit aux excuses d'Heloise de Neufchâtel qui les exprimait avec tant de sincérité que l'écrivain s'en trouva ému. Il appréciait également que la jeune favorite trouve à son goût sa façon de s'exprimer... Il regarda un moment au sol, agissant toujours ainsi lorsqu'il était un tantinet gêné ! - Citation :
- "On dirait que tout le monde peut lire en moi comme dans un livre ouvert. Monsieurs Racine, si jamais cela peut vous être utile, alors j'en suis ravie...
Racine sauta sur l'occasion de rompre le silence qui s'était tout à coup installé comme une chape de plomb s'abattant sur leurs esprits, les renvoyant tout deux à des réfléxions interieures. Il reprit un air enjoué et dit sentencieusement :- L'expression d'une émotion sur le visage d'une femme est un paysage magnifique ! Et quel est donc le métier du poète si ce n'est d'exprimer par des mots la beauté qui se donne à ses yeux ? - Citation :
- Il m'arrive également de me fermer aux gens, mais je préfère avoir la liberté d'exprimer ce que je ressens comme en ce moment, loin de tous les regards de la cour qui peuvent interpréter vos moindre sourire de travers."
Le Dramaturge remercia du regard les aveux de la Demoiselle : il se souvenait des nombreuses fois où il s'était senti entravé par les jugements des courtisans ! Brimer en permanence son esprit afin de chercher toujours à plaire, perdre peu à peu son individualité... tout ceci lui était désagréable au possible ! Il répondit :- Je suis bien content que vous ne vous soyiez pas fermée à ma personne et d'ainsi pouvoir lire en vous. Je comprends vraiment le sens de vos paroles mais malheureusement nous ne pouvons plus changer grand chose à l'étiquette. C'est pour cela que vous ne me verrez jamais trop longtemps à la Cour et dans la foule des gentilhommes... L'écrivain ne pouvait en effet supporter ce carcan qui était imposé dès lors où l'on passait les grilles de Fontainebleau. Pour cela, l'isolement à la campagne chez Cabellion où un séjour dans la ville de Paris lui était souvent nécessaire !
Dernière édition par le Ven Aoû 26 2005, 12:45, édité 1 fois | |
| | | Héloïse Administratrice
Nombre de messages : 769 Date d'inscription : 06/06/2005
| Sujet: Re: Le Petit Salon Pourpre Lun Aoû 22 2005, 14:30 | |
| - Citation :
- L'expression d'une émotion sur le visage d'une femme est un paysage magnifique ! Et quel est donc le métier du poète si ce n'est d'exprimer par des mots la beauté qui se donne à ses yeux ?
Héloïse sourit franchement à Racine. Il avait une façon de voir les choses, et de les exprimer qui dépassait ce qu'elle n'avait jamais entendu. Sa gêne d'un moment avait été reprise et chassée par son discour, et la beauté de ses paroles."Très cher poète, vos mots sont d'une beauté sans nom, et vos tournures de phrase tout simplement enchanteresses. C'est à se demander si ce que vous exprimez n'enjôlive pas la réalité, ce que je trouve être un pouvoir hors du commun." Héloïse se voyait parler différemment, peut-être avec un langage plus soutenue qu'elle n'avait d'habitude. Malgré qu'elle aie eu une éducation digne de ce nom, elle pouvait se laisser aller à des paroles plus banales assez facilement. - Citation :
- Je suis bien content que vous ne vous soyiez pas fermée à ma personne et d'ainsi pouvoir lire en vous. Je comprends vraiment le sens de vos paroles mais malheureusement nous ne pouvons plus changer grand chose à l'étiquette. C'est pour cela que vous ne me verrez jamais trop longtemps à la Cour et dans la foule des gentilhommes...
La jeune demoiselle acquiesça énergiquement. Enfin, quelqu'un partageait son point de vue et osait l'exprimer. Elle se reconnaissait également dans ce que Racine disait, au sujet de fuir la cour de temps en temps, pour échapper à ce monde."Je vous appuie en tout point mon ami. Je fais aussi quelques escapades à Paris, justement, il y a une heure, j'étais dans la ville en train de me promener, avant de me retrouver ici, à discuter avec vous...Mais vous qui savez lire en moi, que voyez-vous en ce moment?" Elle eut un petit sourire malicieux. Elle pensa qu'il serait intéressant de se prêter à ce petit jeu, et de voir comment son interlocuteur allait réagir, et surtout quelle réponse allait-il lui donner. Une réponse honnête, ou une réponse qui viserait principalement à ne pas offenser la dame qu'elle était?
Dernière édition par le Sam Aoû 27 2005, 01:38, édité 1 fois | |
| | | Jean Racine Administrateur Adjoint
Nombre de messages : 1212 Age : 38 rang : Dramaturge Date d'inscription : 02/07/2005
| Sujet: Re: Le Petit Salon Pourpre Jeu Aoû 25 2005, 12:19 | |
| Racine trouvait vraiment agréable la conversation qui s'opérait entre Héloïse de Neufchâtel et lui... Ils étaient comme deux amoureux du langage se rencontrant au moment le plus propice. En effet, le Petit Salon Pourpre était un endroit assez réculé du château ce qui permettait de parler en toute tranquillité, sans avoir peur d'être entendu par quelques personnes médisantes. - Citation :
- "Très cher poète, vos mots sont d'une beauté sans nom, et vos tournures de phrase tout simplement enchanteresses. C'est à se demander si ce que vous exprimez n'enjôlive pas la réalité, ce que je trouve être un pouvoir hors du commun."
L'écrivain s'inclina en signe de remerciement. Il avait rarement trouvé un public aussi sensible à ses mots que l'était la Favorite. Surtout que son regard marquait une réelle franchise qui venait appuyer ses affirmations ce qui était très rare à la Cour ! Elle parlait du pouvoir des mots... Il n'avait encore jamais réalisé comme ce don était précieux à ceux qui savaient l'employer à bon escient. Cependant, le Dramaturge était encore bien jeune pour se servir du langage aussi adroitement qu'un mousquetaire du Roy se servait de sa rapière !
Il sourit d'aise lorsque le jeune femme acquiéça au sujet de la vie trop étroite imposée aux Courtisans... Quand Racine parlait de vie, il sous entendait bien sûr la vie de l'esprit ! Car autant Fontainebleau pouvait favoriser les artistes qui se trouvaient facilement des Mécènes, autant le château avait le pouvoir de briser leurs carrières ! Et d'ailleurs Racine avait eut une sueur froide juste après ses paroles qui auraient pu lui attirer les foudres de la Demoiselle !! Mais il en était tout autrement : - Citation :
- "Je vous appuie en tout point mon ami. Je fais aussi quelques escapades à Paris, justement, il y a une heure, j'étais dans la ville en train de me promener, avant de me retrouver ici, à discuter avec vous...Mais vous qui savez lire en moi, que voyez-vous en ce moment?"
Racine ne s'était pas trompé sur Héloise, elle avait encore un esprit libre qui lui permettait de donner un point de vue éclairé. Il en était d'autant plus heureux qu'elle avait une influence à la Cour étant la maitresse du Roy ! Elle prouva une nouvelle fois son sens de la répartie en mettant le jeune homme à l'épreuve... Elle lui demandait de lire dans son esprit ce qui n'était pas toujours chose aisée ! Mais il se plia avec joie à la requète de la Favorite et se concentra un instant sur le visage de celle qui lui faisait face. Il répondit :- Et bien Mademoiselle, en essayant de ne pas faire fausse route, je dirais que en ce moment le Rose est revenu sur vos joues ce qui indique que vous êtes détendue en ma présence... De plus votre regard lance un éclat de malice qui prouve un esprit fin : vous savez exactement quand il faut vous confier et quand il faut vous masquer. Et il est l'heure, visiblement, des confidences. Mais gardez bien cette franchise qui fait de vous une personne si fraîche et d'allure fragile : ainsi vous ravirez ceux qui liront en vous mais vous surprendrez ceux qui s'y fieront d'une trop grande manière ! Car vous avez de la répartie Mademoiselle de Neufchâtel ! Et comme vous me disiez tout à l'heure, cela est d'un pouvoir illimité ! Racine s'était un peu laissé emporter par les idées qu'appelait cette question. Mais il était resté franc envers la jeune femme et il espérait qu'elle n'oublierai pas de le remarquer. | |
| | | Héloïse Administratrice
Nombre de messages : 769 Date d'inscription : 06/06/2005
| Sujet: Re: Le Petit Salon Pourpre Sam Aoû 27 2005, 14:33 | |
| Héloïse regardait le visage de son ami s'éclairer de bonheur à son compliment. La jeune fille partageait plusieurs opinions avec le dramaturge, et sentait qu'elle n'aurait pas pu parler des défauts de la cour à une autre personne qu'à lui. Les discussions enflammées par la passion de défendre un point de vue, n'étaient certainement pas à leur place à l'intérieur des murs de Fontainebleau, ou du moins, en compagnie d'un courtisan assidu. De plus, de telle paroles n'avaient rien à faire dans la bouche d'une dame. La critique en général ne s'adressait pas à Louis, loin de là, mais plutôt à la mentalté qui était instaurée par les nobles eux-même, voulant à tout prixplaire au Roy, multipliant les coups bas à ceux qui pouvaient les gêner. Du snobisme à son plus haut point, et parfois, cela en devenait même dangereux. Poisons et tentatives de meurtres qui passaient sous la table... Le sujet revint vite à l'âme de la demoiselle, dont les yeux étaient le miroir (lol, je devais la placer quelque part, c'est tout de même ma signature). - Citation :
- Et bien Mademoiselle, en essayant de ne pas faire fausse route, je dirais que en ce moment le Rose est revenu sur vos joues ce qui indique que vous êtes détendue en ma présence... De plus votre regard lance un éclat de malice qui prouve un esprit fin : vous savez exactement quand il faut vous confier et quand il faut vous masquer. Et il est l'heure, visiblement, des confidences. Mais gardez bien cette franchise qui fait de vous une personne si fraîche et d'allure fragile : ainsi vous ravirez ceux qui liront en vous mais vous surprendrez ceux qui s'y fieront d'une trop grande manière ! Car vous avez de la répartie Mademoiselle de Neufchâtel ! Et comme vous me disiez tout à l'heure, cela est d'un pouvoir illimité !
Héloïse tait ravie que le poète n'ait pas ménagé ses paroles. Elle savait que la répartie n'était pas quelque chose que les femmes du palais devait montrer, mais elle aimait beaucoup la franchise. Devant d'autres nobles, Racine aurait peut-être été trop loin, mais la courtisane était ravie d'entendre quelqu'un dire ce qu'il pensait, sans avoir peur de la manière dont elle pouvait réagir." Mon très cher ami, je vous avoue que votre franchise me fait plaisir à entendre. Oui je suis franche, et j'aime qu'on ne le soit envers moi en retour. Je suis contente que vous ne me trouviez pas aussi sotte que certains courtisans qui peuplent ces lieux. J'ai appris, comme vous l'avez mentionné à savoir cacher ce que je ressens, et malheureusement, je dois avouer que c'est pour la sûreté de ceux qui m'entourent et la mienne. Tout ce qui est exprimé ou dit peut être utilisé contre vous, et je dois certainement me plier à la règle du jeu. Je suis heureuse d'être votre amie Racine, car ce n'est certainement pas avec mes congénères de la cour que j'aurais eu l'occasion de discuter comme nous venons de le faire...remarquez, peut-être que j'ai sous estimé quelques nobles..." Elle pensa à Delphine, qui avait été très bonne pour elle, surtout au moment de l'attaque dans le petit bois, quelques jours auparavant. Elle ne s'était jamais entendu avec elle, et à chaque fois que les deux demoiselles se croisaient, elles enchâinaient remarque sarcastiques sur remarques sarcastiques. C'était comme une guerre qu'aucune ne semblait pouvoir gagner...Si Héloïse avait le sens de la répartie, la duchesse de Valentinois ne laissait pas sa place. | |
| | | Jean Racine Administrateur Adjoint
Nombre de messages : 1212 Age : 38 rang : Dramaturge Date d'inscription : 02/07/2005
| Sujet: Re: Le Petit Salon Pourpre Sam Aoû 27 2005, 16:10 | |
| Une rencontre comme celle-ci était un cadeau si précieux que parfois, lorsqu’on le recevait, on cherchait à en mémoriser chaque détail… Comme la couleur de la robe de votre interlocutrice ou les bruits lointains d’une mélodie qui vous parvient des salons embrumés par les divers racontars des Courtisans ! C’est pourquoi Racine gardait chacun de ses sens en éveils, gardant pour lui, au plus profond de son esprit, jusqu’au petit détail de la fragrance délicatement musquée du parfum d’Héloise… Ne nous méprenons pas ! Il ne s’agit nullement d’Amour, car les amoureux ont cette désinvolture qui fait qu’ils ne retiennent rien de l’environnement de leur première rencontre, ne se fixant que sur l’être aimé… Non, le Dramaturge essayait de maintenir dans sa main ce frêle fil de soie qui représente l’Amitié : ce courant passant entre les pensées qui s’accordent comme les divers instruments de musique avant un concert afin d’en arriver à une grande harmonie.
C’est exactement ce que le Jeune Homme ressentait alors… Il n’était pas surexcité comme lorsqu’il écrivait quelques vers sur son carnet de voyage, content du résultat obtenu. Ici, il se sentait tout simplement dans un état de Béatitude totale, heureux de la chance qu’il avait d’ouvrir la bouche devant la Favorite ! Il écoutait attentivement chaque parole, retraçant leurs sonorités et les décomposant tout en observant les objets qui peuplaient le Petit Salon Pourpre… Mais toute cette opération se faisait sans qu’on n’eut pu le remarquer car autant Racine restait statique et détendu –signe de son profond sentiment de félicité- autant son esprit restait vif et éveillé !
Enfin elle formula elle-même l’idée qui habitait Racine tout entier, elle prononça le mot : Ami… Et le bonheur de l’Ecrivain fut total, son sourire plus rayonnant que jamais… Quand elle finit sa dernière phrase, le Gentilhomme dit :- Je garderai précieusement vos douces paroles Mademoiselle… Et j’en fais le serment dès aujourd’hui, je resterais toujours l’oreille attentive dont vous aurez besoin et la voix qui vous distraira de l’ennui que peut vous causer la Cour ! Sachez également que vous me trouverez facilement dans ce lieu lorsque mes pas m’emmèneront à Fontainebleau ! Il s’inclina de nouveau afin de lui faire un baise-main et d’ainsi « sceller » symboliquement la promesse qu’il s’engageait à tenir…La suite : Promenade
Dernière édition par le Ven Déc 02 2005, 16:15, édité 3 fois | |
| | | Héloïse Administratrice
Nombre de messages : 769 Date d'inscription : 06/06/2005
| Sujet: Re: Le Petit Salon Pourpre Mar Aoû 30 2005, 19:12 | |
| Héloïse était particulièrement contente d'avoir pu rencontrer Racine et découvrir autant sur le dramaturge par elle-même, plutôt qu'en écoutant les ragôts qui couraient parmis les nobles de la cour. La demoiselle avait peu d'amis et était pour la plupart du temps seule. Même entourée de toute la cour, elle était seule. Une amitié naissait, et la courtisane pouvait apprécier pleinement le moment. Rarement avait-elle eut de telles discussions, rarement avait-elle eu l'occasion de s'insurger et de protester sur ce qui l'entourait. Elle appréciait beaucoup sa position, mais comme tout, ce n'était pas parfait. Elle fut ravie de voir le sourire de Racine se former lorsqu'elle le traita en ami. Elle n'avait pas eu peur de s'avancer la dessus, voyant que le dramaturge lui tendait la main. Elle reçu son baise main, et trouva que cette façon de sceller leur nouvelle amitié rendait la chose formelle. - Citation :
- Je garderai précieusement vos douces paroles Mademoiselle… Et j’en fais le serment dès aujourd’hui, je resterais toujours l’oreille attentive dont vous aurez besoin et la voix qui vous distraira de l’ennui que peut vous causer la Cour !
Sachez également que vous me trouverez facilement dans ce lieu lorsque mes pas m’emmèneront à Fontainebleau ! "Merci de m'offrir votre amitié ainsi que votre aide. Je compte bien vous trouvez dans le palais, il est tellement intéressant de discourir avec quelqu'un qui a autant d'opinion, d'éloquence et de franc-parlé que vous. Il est certain que mes jours passés dans Fontainbleau seront moins solitaires désormais. Mais je vous retourne la proposition. Si jamais vous avez besoin d'une simple amie, sachez que je suis toute prête a accueillir ce que vous aurez à confier... J'ai bien peur de devoir vous laissez maintenant très cher. Je dois aller me préparer pour le repas de ce soir. Sans doute serez-vous des convives à partager notre grande table!" Un petit sourire malicieux se dessina sur les lèvres roses d'Héloïse qui se leva et exécuta une petite révérence amicale à Racine, en guise de salue. Mais elle songeait cependant à ne pas dîner ce soir, avec le reste de la noblesse...une si belle journée ne pouvait se terminer par un ennui.(suite à l'auberge) | |
| | | Jean Racine Administrateur Adjoint
Nombre de messages : 1212 Age : 38 rang : Dramaturge Date d'inscription : 02/07/2005
| Sujet: Re: Le Petit Salon Pourpre Sam Déc 17 2005, 16:44 | |
| Racine venait de quitter les appartements du Comte de Saint-Aignan. Il n'aimait pas vraiment partir de Fontainebleau pour une durée indéterminée, s'éloignant ainsi de son Protecteur et du réconfort qu'il lui apportait... Seulement maintenant c'était différent car il avait laissé à Paris celle qui prenait la part la plus importante de sa vie en plus de la Tragédie : Desdemone. Son plus grand bonheur maintenant serait de revenir au château, sa Muse à son bras, Saint-Aignan l'attendant sur le perron pour lui annoncer qu'il pourrait jouer "Hermione" au Petit Théâtre !
Il chassa rapidement ce rêve et se précipita dans le petit salon pourpre qui représentait le hâvre de paix du Dramaturge. Pour une fois, il n'était pas là afin d'écrire, mais il espérait plutôt qu'Héloise de Neufchâtel vienne ici afin qu'ils se reparlent. Il n'avait pas oublié leur dernière entrevue et en gardait un souvenir ému...
Il s'assit donc dans le même fauteuil où il était alors et ferma doucement les yeux. Il imagina entendre une nouvelle fois le bruit de pas sur le parquet vitrifié, le son rendu mat par la soie des chaussures de la favorite. Il entrouvit doucement les yeux, prêt à découvrir son visage souriant et interrogateur, les lèvres teintés de carmin, les joues inspirant les poèmes... Mais il ne vit que le fauteuil surpiqué d'or ainsi que la cheminée de marbre en arrière.
Tout ceci paraissait froid après ce souvenir qui avait ressurgi du fin fond de sa mémoire ! Quelque chose ternissait le tableau qui fut si charmant : l'absence. L'Ecrivain, qui portait déjà son moral vacillant, laissa aller sa tête en arrière et referma les yeux afin de s'enfermer dans un monde où seules quelques couleurs subsistaient... Et il finit par s'assoupir. | |
| | | Héloïse Administratrice
Nombre de messages : 769 Date d'inscription : 06/06/2005
| Sujet: Re: Le Petit Salon Pourpre Lun Déc 19 2005, 01:58 | |
| Héloïse entra dans le petit salon pourpre, d'un pas rapide. Elle avait entendu, de par sa bonne, que Jean Racine avait cherché à s'entretenir avec elle. La courtisane avait été hors du château une bonne partie de l'après-midi, et n'avait donc pas pu être là lorsque l'écrivain l'avait solicitée. Après avoir demandé à plusieurs personnes en vain ou était le poète, elle se dirigea instinctivement vers le lieu de leur première discussion: ce salon reculé, mais des plus agréables. La jeune femme savait que si Racine voulait lui parler, il s'agissait sans doute de lui parler de ses dernières créations. Or, Héloïse raffolait des oeuvres du dramaturge. De plus, cela faisait plutôt longtemps qu'elle n'avait pas eu le plaisir de voir cet ami qui, avait-elle entendu, s'était absenté subitement de Paris sans prévenir personne. N'ayant pas été mise au courant de son retour, elle fut d'autant plus surprise de recevoir de ses nouvelles indirectement, et brûlait d'envie d'en prendre par elle-même. C'est ainsi qu'elle poussa la porte du salon pourpre, pour y découvrir un Jean Racine endormi, avec pourtant un sourire dessiné sur le visage. Héloïse eut un rire léger, pensant qu'il devait sans doute rêver à on ne sait trop quelle épopée. Au son de sa voix, l'homme sembla réagir et ouvrit lentement les yeux. La jeune femme le salua d'un ton rieur.
"Très heureuse de vous revoir Racine, mais je ne vous savais pas si fatiguée. À avoir pu lire vos traits, je dois maheureusement constater que je vous aie arraché à un beau moment." | |
| | | Jean Racine Administrateur Adjoint
Nombre de messages : 1212 Age : 38 rang : Dramaturge Date d'inscription : 02/07/2005
| Sujet: Re: Le Petit Salon Pourpre Lun Déc 19 2005, 08:26 | |
| C'était bien plus agréable que tous les réveils du monde, ce rire cristallin s'élevant timidement dans la pièce. Cependant, Racine ne put que se sentir coupable d'être à nouveau surpris par la jeune femme ! Il secoua donc la tête rapidement pour se dégager de ses songes : il rêvait à Desdemone et à leurs derniers moments ensemble... Oui en effet, il était assez fatigué... Il repoussa bien vite les quelques images qui lui venaient à l'esprit ainsi que ce sourire idiot qui ne se décrochait plus de ses lèvres et il balbutia :
- Mademoiselle de Neufchâtel, que je suis heureux de vous revoir ! Je vous prie de m'excuser, ce n'est pas dans mes habitudes de m'assoupir ainsi...
Ses yeux étaient enfin désambués, et il pouvait à loisir constater que l'atmosphère qu'il avait conservé de cette pièce, reprenait des couleurs alors que Héloise y prenait place : Tout était parfaitement en harmonie à présent, comme dans ses souvenirs. Il avait hâte de s'entretenir avec l'ancienne favorite au sujet de sa Tragédie ! De plus, il était certain qu'une telle nouvelle ravirait cette amoureuse des arts... Il continua donc :
- Si j'ai demandé à vous voir, ma chère, c'est afin de parler avec vous de la Tragédie que j'ai enfin achevée. | |
| | | Héloïse Administratrice
Nombre de messages : 769 Date d'inscription : 06/06/2005
| Sujet: Re: Le Petit Salon Pourpre Mar Déc 20 2005, 21:52 | |
| Héloïse s'amusa grandement de la gêne du poète, de s'être trouvé dans une position plus ou moins appropriée. Il balbutia quelques mots d'excuse, tandis que la jeune femme lui adressa un sourire afin de lui faire comprendre qu'il n'y avait aucune gravité. En réalité, la situation était plutôt cocasse. La jeune demoiselle pris place sur un fauteuil, qui faisait directement face au dramaturge. Elle attendait avec une impatience enfantine de savoir quel secret Racine allait lui confier. Héloïse attendait simplement le premier mot du poète, et lorsqu'elle l'entendit, elle se replongea dans cette excitation qu'offre le théâtre. - Citation :
- Si j'ai demandé à vous voir, ma chère, c'est afin de parler avec vous de la Tragédie que j'ai enfin achevée.
Une petite lueur brilla derrière le noir de ses yeux, tandis que son sourire s'éclaira. Elle allait donc savoir ce que le grand Racine venait de créer. "Je suis très touchée que vous ayez pensé à moi pour cela., votre confiance est très apprécié cher ami. Mais passons donc au vif du sujet! Quel est donc cette oeuvre?" Une pointe d'excitation était clairement perceptible dans le ton et la voix de la jeune femme, qui ressemblait plutôt à une petite fille, prête à débaler un quelconque présent. | |
| | | Jean Racine Administrateur Adjoint
Nombre de messages : 1212 Age : 38 rang : Dramaturge Date d'inscription : 02/07/2005
| Sujet: Re: Le Petit Salon Pourpre Jeu Déc 22 2005, 22:18 | |
| Racine fut extrêmement touché par la réaction sincère d'Héloise de Neufchâtel. Elle semblait curieuse et impatiente... presque avide ! Il arrivait à lire ces sentiments défilant dans ses prunelles tandis que son corps imprimait une contenance à ce trépignement muet ! Il ne se fit pas longtemps attendre quant à la réponse :
- Vous êtes une personne de confiance Héloise, je le sais depuis le premier jour... La pièce s'intitule Hermione.
Alors qu'il présentait sa Tragédie, il sortit, fébrilement, quelques vers extraits de l'oeuvre complète, jeté hativement sur un morceau de parchemin :
- Tenez, voici une bribe de mes écrits pour vous faire une idée...
L'excitation ambiante était communicative si bien que le Dramaturge ne tenait plus en place ! Il se leva afin de se poster tout près de la jeune femme, et d'observer à sa guise ses premières impressions ! Si elles étaient entousiastes, il avait une chance de jouer un jour au Petit Théatre ! | |
| | | Héloïse Administratrice
Nombre de messages : 769 Date d'inscription : 06/06/2005
| Sujet: Re: Le Petit Salon Pourpre Sam Déc 24 2005, 01:12 | |
| La confiance que le dramaturge lui accordait faisait réellement chaud au coeur d'Héloïse. Il était si rare de trouver quelqu'un à qui on pouvait se confier, et qui pouvait le faire en retour. La Confiance était généralement quelque chose qui se gagnait, et pourtant, Racine et elle se l'étaient donnée naturellement, dès leurs premiers échanges. - Citation :
- Vous êtes une personne de confiance Héloise, je le sais depuis le premier jour... La pièce s'intitule Hermione.
Le poète était visiblement très nerveux de présenter ainsi sa pièce. Il s'arrêta simplement de parler, et tandis quelques feuilles de papier pleines de l'écriture magique de Racine. Très doucement, comme s'il s'agissait d'un quelconque trésor, Héloïse pris possession de ces feuilles, qui contenaient le coeur de son ami. Elle commença par observer la caligraphie. Elle s'amusa à constater que certains vers semblaient avoir été écrit rapidement, comme si c'était la spontanéité d'un moment d'inspiration, et que Racine s'était dépêché d'écrire de peur de perdre ses idées. La courtisane se lança donc dans la lecture des extraits qui lui étaient présentés. Le dramaturge était assis près d'elle, et elle savait qu'il scrutait sur son visage, afin d'y trouver des réactions de sa lecture. Héloïse décida pourtant de ne pas laisser transparaître ses émotions pour l'instant. Ses yeux bougeaient rapidement, lisant ces lignes de mots qui était exquisement écrites. Un simple sourire presque imperceptible éclairait son visage. Lorsque la jeune femme termina, elle rendit les feuilles à Racine, qui visiblement semblait nerveux de voir le si peu d'émotion que sa lectrice avait démontré. Pourtant, elle rompit le silence sur ces quelques mots bien simples."Cher ami, croyez-moi, ceci est un véritable chef d'oeuvre.... je ne puis attendre de le voir monté." | |
| | | Jean Racine Administrateur Adjoint
Nombre de messages : 1212 Age : 38 rang : Dramaturge Date d'inscription : 02/07/2005
| Sujet: Re: Le Petit Salon Pourpre Dim Déc 25 2005, 23:36 | |
| Racine ne s'était pas trompé lorsqu'il avait déclaré à la Favorite qu'elle était maîtresse dans l'Art de jouer avec les apparences ! Alors qu'il essayait en vain de lire dans les yeux et dans l'expression du visage d'Héloise, elle ne laissait rien transparaître... Le Dramaturge ressentit donc cette attente comme une lente torture : il soumettait son écrit à un oeil extérieur qui pouvait à la fois aider ou briser sa Tragédie. Le jeune homme blanchissait à vue d'oeil au point que son teint, jamais vraiment éclatant, semblait accordé au ton crayeux de la tablette sculptée de fines feuilles d'acanthe ! - Citation :
- "Cher ami, croyez-moi, ceci est un véritable chef d'oeuvre.... je ne puis attendre de le voir monté."
Ce fut plus que du soulagement, ce fut de la reconnaissance : le sourire revint instantanément sur les lèvres de l'Ecrivain quand la Demoiselle débita ces paroles apaisantes. Une sorte de grâce semblait s'abattre sur Racine partout où il allait ! C'était presque trop beau pour être vrai. Il déglutit lentement afin d'apprécier, à leur juste valeur, les mots bienfaiteurs d'Héloise de Neufchâtel. Il se hasarda donc à lancer : - Serait-il possible que vous souteniez ma cause auprès du Roy ? Il était à présent à genoux devant (sa Sainteté ? MDR !! ) la magnifique jeune femme qui portait un jugement si franc sur l'Auteur... C'est avec le même sourire qu'il fit cette demande, alors qu'il inclinait la tête après avoir montré un visage où se mêlait une harmonie subtile d'angoisse et d'espoir. | |
| | | Héloïse Administratrice
Nombre de messages : 769 Date d'inscription : 06/06/2005
| Sujet: Re: Le Petit Salon Pourpre Lun Déc 26 2005, 19:46 | |
| Héloïse s’amusa à voir le sourire se dessiner sur le visage du dramaturge. Un sourire si vrai, et si serein, qui reflétait parfaitement le soulagement que devait vivre Racine à ce moment précis. La courtisane fut heureuse de voir une nouvelle fois son travail récompensé. Autant l’attente avait été pénible pour lui, autant la réponse qu’elle lui avait donné le comblait. Pourtant, il semblait à la jeune femme que le poète n’en méritait pas moins, et elle avait été extrêmement sincère dans son commentaire. Il se mit à genoux devant elle, comme pour lui demander une dernière faveur. Racine prit une dernière grande respiration avant de se relancer. Lui qui généralement jonglait avec les mots, avait l’air d’avoir du mal à les mettre bout à bout pour faire une phrase. - Citation :
- Serait-il possible que vous souteniez ma cause auprès du Roy ?
Encore touchée par dans de confiance et par l’attitude de Racine, Héloïse ne pu que répondre par un petit rire. Elle lui fit signe de se relever.« Monsieur, pour l’Art et particulièrement le vôtre, vous savez que je serai plus qu’heureuse de pouvoir vous aider à le diffuser. Je vous promet que dès que j’en aurai l’occasion, je parlerai au Roy de votre projet. Il serait encore plus intéressant que vous soyez également là. Peut-être pourrions-nous le contacter lors de la loterie qui va avoir lieu ce soir? » | |
| | | Jean Racine Administrateur Adjoint
Nombre de messages : 1212 Age : 38 rang : Dramaturge Date d'inscription : 02/07/2005
| Sujet: Re: Le Petit Salon Pourpre Mar Déc 27 2005, 10:02 | |
| Tant de bonté émanait de cette jeune femme que c'en était presque étourdissant... Racine se releva lentement, non sans avoir recueilli religieusement une des frèles mains d'Héloise et avoir aposé ses lèvres dessus. Il dit :
- Alors, Madame, j'espère que ma Tragédie, une fois jouée au petit Théâtre, saura vous rendre le bonheur que j'éprouve à présent : Merci.
L'atmosphère du Petit Salon Pourpre avait encore évoluée. C'était comme si cette pièce se nourrissait des émotions qui l'habitaient pour rendre une texture différente aux yeux des visiteurs. La lumière venait de se tamiser, peut être également parce que le Soleil ne se trouvait plus dans l'alignement de la fenêtre, et les couleurs s'étaient subtilement rembrunies. Le Dramaturge se sentait aussi bien que la première fois où il était ici accompagné de Mademoiselle de Neufchâtel... Il ne teint pas longtemps son silence, car avec la Favorite, l'usage de la parole ne brisait en rien le cocon châleureux du Salon :
- Une loterie ? J'accepte avec plaisir votre invitation, j'y serai. Quant à m'adresser au Roy directement, je préfère un charmant émissaire tel que vous... Je manie mal les mots lorsqu'il s'agit de mon avenir !
Racine eut une pensée pour Desdemone. Il lui avait promis de revenir aussitôt sa mission accomplie... Mais il y aurait quelques prolongations et la belle devrait attendre encore. | |
| | | Héloïse Administratrice
Nombre de messages : 769 Date d'inscription : 06/06/2005
| Sujet: Re: Le Petit Salon Pourpre Jeu Déc 29 2005, 19:12 | |
| Racine avait pris la main de la courtisane, et la lui baisa, en signe de reconnaissance. Il semblait si énervé et heureux qu'il em tremblait presque. Ce spectacle touchait Héloïse, qui ne s'en sentait plus qu'heureuse. Elle se sentait utile a la cause du dramaturge, de lui permettre de pouvoir étaler son art et de le faire partager à tous. La jeune femme espérait vraiment que son génie serait reconnu par tous, de facon irrévocable. - Citation :
- Alors, Madame, j'espère que ma Tragédie, une fois jouée au petit Théâtre, saura vous rendre le bonheur que j'éprouve à présent : Merci.
"Mon cher, vous savez que le simple fait de pouvoir vous aidez à y arriver me comble déjà de joie. Votre talent mérite d'être exposé aux yeux de tous." L'atmosphère était beaucoup plus détendue et joviale que quelques minutes auparavant. Tout stresse semblait être tombé, et simplement un pur bonheur de la part d'un créateur émanait du décor. Racine aurait pu avoir l'air, aux yeux d'un passant, d'un enfant. Toute trace d'âge semblait avoir disparu, et le seul éclat de ses yeux démontrait ce qu'il vivait. - Citation :
- Une loterie ? J'accepte avec plaisir votre invitation, j'y serai. Quant à m'adresser au Roy directement, je préfère un charmant émissaire tel que vous... Je manie mal les mots lorsqu'il s'agit de mon avenir !
"Comptez sur moi pour vous appuyez dans vos démarche monsieur. Et permettez moi de douter de tout accro en ce qui concerne la langue mon ami." Elle eut un petit rire, et se leva."Il serait temps de nous préparer. Nous nous reverrons donc ce soir?" | |
| | | Jean Racine Administrateur Adjoint
Nombre de messages : 1212 Age : 38 rang : Dramaturge Date d'inscription : 02/07/2005
| Sujet: Re: Le Petit Salon Pourpre Lun Jan 02 2006, 10:11 | |
| Le temps passait toujours incroyablement vite en compagnie d'Héloise. Elle avait le don de vous faire oublier toute notion extérieure... Cependant, la Courtisane avait vu juste, la loterie aurait lieu dans quelques temps et il fallait s'y préparer avec tact. A ce propos, Racine remarqua que son habit était tout à fait impropre à une telle sortie ! Il irait donc de nouveau faire un tour dans les appartements de Saint-Aignan. - Citation :
- "Il serait temps de nous préparer. Nous nous reverrons donc ce soir?"
- Oui, je vous chercherai dans la foule... Le Dramaturge s'inclina encore une fois devant Mademoiselle de Neufchâtel et s'effaça pour qu'elle puisse emprunter la première le corridor qui menait au grand escalier. En haut de ce dernier, ils se séparèrent, regagnant, chacun d'un côté, leurs appartements respectifs. | |
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