La Transformation !

Après le trajet assez long les menant de Fontainebleau à Paris, la jeune femme et Racine se rendirent dans les quartiers commerçants de la ville...
Il fallait tellement de chose ! Il devait trouver une nouvelle garde robe à la Demoiselle, quelques bagages pour faire illusion qu'elle était de passage, quelques accessoires en tout genre...
Puis ce serait la grande mascarade qu'il avait imaginé ! Il rentrerait chez Cabellion, laissant Jeanne aller de son côté et s'organiser avec ses nouvelles affaires. Ensuite, Racine retournerait à Fontainebleau et Jeanne ferait son entrée à la Cour, arrivant dans une jolie calèche !

Elle se présenterait comme sa lointaine cousine : Jeanne Léonois (pourquoi changer son nom ?) fille d'un riche bourgeois de Port-Royal... Il ne pouvait pas risquer de la faire passer pour une Noble, ces gens là se connaissant entre eux ! Mais avec la bourgeoisie montante, il n'était pas possible de vérifier sa réelle identité !

Il aida Jeanne à mettre pied à terre et laissant son cheval dans la rue, entra dans la boutique du premier tailleur venu... Les robes avaient l'air convenables, sans être trop richement parées, juste ce qu'il fallait pour un rapide séjour à la Cour du Roy ! Il se retourna vers Jeanne et dit :

- C'est à vous maintenant de choisir, tissus et coloris, ainsi que les escarpins et les accessoires bien sûr. Optez pour une tenue de voyage et une tenue plus habillée afin d'être comme il se doit à Fontainebleau...

Il attendit patiemment, tandis que la jeune femme s'arrangeait avec le propriétaire des lieux.

Jeanne était genée, Elle se demandait pourquoi ce jeune se donnait tant de mal pour elle? Faisant le tour de la loge elle opta pour une robe bleu sombre avec un collier en pierres de quarzt qui n'était pas visiblement un des plus cher,elle prit une paire des boucles d'oreilles aregentées, elle termina sa course par prendre une robe dorée avec de la dentelle sur les rebords. Elle ne voulu plus rien prendre, elle trouvait qu'elle coutait assez cher comme ca.

Vous etes sur que ca ne vous dérange? Je ne veux pas vous donner du mal pour ma simple ambition.

Citation :

Vous etes sur que ca ne vous dérange? Je ne veux pas vous donner du mal pour ma simple ambition.

Racine était ravi des achats de la jeune femme, au moins avait-elle du goût ! Il la rassura :

- Je ne vous l'aurais pas proposé si cela m'était désagréable !

Il savait très bien le prix que cela allait lui coûter et il s'en fichait... Tout cela n'aurait pas été possible sans la bourse que lui avait remise Saint-Aignan ! Vraiment cette journée avait été très bénéfique à l'écrivain.

Il finit par contraindre gentillement Jeanne à choisir quelques accessoires supplémentaires : deux bourses de flanelle aux couleurs assorties avec les deux robes, une paire de bottes, des escarpins et une valise de cuir marron foncé et vieilli, afin que l'illusion soit parfaite !

Il régla la note et remercia le tailleur, qui semblait ravi d'un achat aussi conséquent. Enfin il entraina Jeanne vers la sortie. Il lui dit :

- J'espère en tout cas, ma Chère, que vous êtes contente de tout ceci. Mais vous vous demandez sans doute comment vous allez être introduite à Fontainebleau non ?

Bien sûr il n'allait pas lui révélait le motif de l'offre qu'il lui avait faite ! Mais il devait tout de même la mettre au courant de son plan... De plus il devait s'assurer qu'elle avait d'assez bonnes manières pour la Cour !

Elle regardait tout les achats avec étonnement. Elle ne s'imaginait pas dans ces beaux vêtements . En plus il avait choisi des accessoires suplémentaire. Décidément il n'avait de problème avec l'argent.Elle s'avait poser la meme question que lui. Comment elle allait faire?

Ne vous inquiètez pas je suis tellement heureuse que rien ne pourra me contrarier. Fontainebleu? Oui je ne sais pas encore comment je vais faire, mise à part si vous avez un plan

Racine acquieçat lorsqu'elle lui demanda s'il avait un plan... Il lui expliqua donc tout ce qu'il avait imaginé : la faire passer pour une lointaine cousine en visite à Paris, et la faire venir en carosse jusqu'au château afin qu'elle fasse une véritable entrée. Le tout bien sûr étayé par les nouveaux habits de Jeanne et le tour serait joué !

Il ajouta :

- Je vous laisse le choix du reste de votre fausse vie... J'espère que vous avez assez d'imagination pour inventer la profession de votre père factice -qui soit dit en passant est censé être mon oncle maternel...- ainsi que vos goûts et vos occupations, vos voyages ainsi de suite. Le tout doit être bien sûr cohérent, il faudrait éviter de vous trahir une fois à Fontainebleau !
Enfin vous ne courerez pas grand risque car le Roy ne s'adresse pas aux membres de la moyenne bourgeoisie -sauf exception- et si jamais vous vous sentiez découverte : feignez le malaise ! Cela marche toujours à merveille !

Voilà, tout était prêt pour que le rêve de la jeune femme se réalise et que par la même occasion Racine puisse étudier l'adaptation d'une paysanne dans ce milieu ! Il espérait qu'elle s'habituerait à ce nouveau monde afin que la tragédie se mette en marche...
Il poursuivit :

- Mais, ne vous inquiétez pas, tout ce qui compte c'est que vous soyiez heureuse. Au fait avez-vous quelques idées sur les moeurs et coutumes de la vie au château ?

Jeanne avait de l'éclat dans ses yeux,elle pouvait y croire que c'était vrai. Elle commencait à s'imaginer sa nouvelle vie mais elle n'avait pas beaucoup d'information sur la vie en chateau. Elle espérait que Jean allait lui donner un peu plus d'information. Elle ne voulait pas qu'on découvre sa vraie identité, elle n'avait jamais gouter ni à la noblesse ni à la bourgeoisie, elle allait faire de son mieux pour en paraitre une.

J'ai peu d'imagination mais une bonne mémoire, donc la trahisson de mon discour ne risque pas d'etre au rendez-vous je crain seulement mes gestes et ma politesse. Je tenterais d'inventer une histoire qui tourne autour mais j'ai très peu d'informations sur la vie de chateau.

Alors que Racine emmenait la jeune femme par le bras faire quelques pas dans la rue pavée, les bras chargés de paquets, il lui parla des moeurs de la Cour.
Il essayait de ne rien omettre, tout en catalogant tout ce qui pouvait se passer dans un journée pour un quelconque courtisan. Afin de ne pas se tromper, il se repassa mentalement la journée qu'il venait de passer, elle avait été mouvementée certes, et nous n'étions qu'en fin d'après midi mais cela suffirait à "l'éducation" de Jeanne !

Il énuméra les differents révérences et saluts selon la personne que l'on croisait, transférant son chargement dans les bras de Jeanne afin de lui faire une démonstration... Il devait avoir l'air d'un parfait idiot dans la rue en train de saluer un personnage imaginaire à différentes reprises, mais cela l'indifférait !
Il lui parla ensuite des expressions de politesses, du vouvoiement et de son utilisation, du maintien, de la réserve qu'il fallait dans l'expression des sentiments, du jeu qu'il fallait jouer devant ceux qui se plaçait plus haut que soi dans la hiérarchie sociale...

Il essayait d'être le plus concis possible, ne négligeant pas les exemples. Enfin il mit Jeanne à l'épreuve afin qu'elle prouve qu'elle avait bien tout retenu.
Il se recula donc de quelques pas, demanda à la jeune demoiselle de déposer ses paquets à même le sol, et toujours en plein passage, s'avança comme s'il était le Roy en personne ! Il dit :

- Madame, je crois ne jamais vous avoir rencontrée parmis les dédales de Fontainebleau. Mais c'est un immense honneur que de me présenter -Il la salua et lui fit le baise main- Albert de Continvoir, pour vous servir.

Pourquoi Albert ? N'avait-il pas eut un arrière grand-oncle de ce prénom ? Bref, il ne se souvenait plus, la généalogie n'étant pas son fort, essayant d'oublier tout ce qui avait attrait à ses parents morts à sa naissance...

Jeanne avait tout appris des nobles, tout en très peu de temps et elle qui essayaot d'en apprendre un peu plus chaque jour en espionnant. Elle craignait de ne pas etre a la hauteur mais osa tout de meme à se risquer. Elle se pencha afin de le saluer

Je me nomme Ariane de Lavaltrie. Je suis de passage pour venir visiter mon cousin. C'est pour moi un honneur de vous rencontrer monseigneur de Contivoir.

Ce n,était pas une des meilleures prestations qu elle pouvait donnée mais elle était quelque peu angoisée par sa (nouvelle) vie.

[Jeanne tu n'es pas encore allée à Fontainebleau, tu ne peux donc pas encore avoir "espionné" les Nobles. Nous sommes toujours dans la rue, en plein Paris ! lolol]

Racine trouva convenable la présentation de la jeune femme. Après ces quelques heures passées à lui apprendre les rudiments de la Cour, elle semblait prête à faire son entrée dans le grand Monde !
Il lui dit, reprenant les paquets laissés sur le bas côté et les lui confiant :

- Et bien je suis fier de vous ! Vous me semblez tout à fait prête à faire illusion... Maintenant, je dois vous laisser afin de rentrer chez moi ! Tenez -il lui donna quelques Louis- voici de quoi payer la course du Cocher lorsque vous vous rendrez demain à Fontainebleau. Je vous attendrais sur le perron.

Ensuite, Jeanne pourrait évoluer dans le château comme bon lui semblerait, ainsi que dans les somptueux jardins. Ce serait un véritable rêve pour elle... et pour Racine une véritable aubaine ! Il la salua une dernière fois et avant de remonter à cheval lui conseilla :

- N'oubliez pas de vous vêtir de vos nouveaux achats et de préparer votre nécessaire de voyage dans la valise en cuir. Vous êtes censée avoir fait un peu de route.
Enfin ne craignez rien : une fois au château, je ne serai jamais loin, afin de vous guider.

Il la gratifia d'un large sourire et repris la route du Manoir de Cabellion... Il espérait tellement n'avoir pas fait d'erreur en confiant son destin à Jeanne. Tout ce qui se passerait à Fontainebleau rebondirait sur lui et son image, vu qu'il allait la présenter comme sa cousine... De plus, elle allait influencer la tragédie ! Mais il serait toujours temps de lui ôter ses acquis et de la renvoyer dans sa ferme si le plan se déroulait mal !

La suite : La dépendance de Racine