L'arrivée d'Angélique

Cela faisait plusieurs jours que Angélique voyageait. Le matin où elle était partie de chez elle, Angélique avait dit adieu à toute sa famille, elle savait qu'elle ne les reverait plus avant un long moment. Elle était parti sans se retourner, affin de ne pas pleurer et que ses proches gardent en mémoire son visage toujours souriant. Le voyage fut rude, les routes de France étaient cahotiques et de nombreux bandits couraient les chemins. L'équipage d'Angélique était simple mais composé de gens de confiance, une servante prénommée Aline, et un cocher, qui était au service de sa famille depuis des années. L'équipage avait fait de nombreuses haltes. Il faisait très chaud et Angélique en ces temps-là avait une santé fragile. Le voyage se déroula sans problème et un matin, un matin semblable à celui où elle avait quitté sa famille, elle foula le sol de Fontainebleau.

Angélique était émerveillée, jamais elle n'avait vu palais aussi beau. Tout d'un coup, elle se senti mal et elle prit peur. Avant qu'elle ne parte, sa mère adoptive et elle avaient discuté. Angélique se souvint des dernières paroles de sa mère :
"tu quittes ta famille pour entrer dans une autre,..."
*Trouverai-je ma place ici ?* se demanda-t-elle
Angélique tortilla entre ses doigts difformes une mèche de ses cheveux qui lui tombait sur l'épaule.
"Courage", murmura-t-elle tout bas

Chastignac descendait le perron presque en courrant, decidé a galoper le plus vite possible. Et cette fois il ne remettrait pas a plus tard sa "ballade".
Il avait un besoin urgent de se calmer, apres sa rupture plutot violente d'avec Adélaïde de Louvois.

Toujours aussi lestement que trois quart d'heure plus tot, mais avec la précipitation de la colere en plus, il sautait les marches une par une.
Une demoiselle avec ses bagages était dans la cour, semblait entierment perdue.
-Decidemment, c'est le jour des arrivées !

Adrien ne se demanda même pas si il fallait ou non aller la voir, il s'approcha d'un pas sûr, tentant de rendre son expression du visage aussi belle que lorsqu'il était calme, et s'inclina devant la jeune arrivée.

Il esperait en son fort intérieur qu'Adélaïde l'avait suivit des yeux et qu'elle fulminait de jalousie dans sa chambre. Il voulait en effet la faire souffrir pour ses paroles completement déplacées de tout a l'heure. Tant pis s'il devait être plus directe avec une femme qu'a l'accoutumée.

-Bonjour mademoiselle, je suis le comte de Chastignac.

Dit-il en se relevant. Il attendit que la demoiselle se présente, puis, apres un court moment, comme une illumination, il prit de nouveau la parole.

-Je m'appretais a essayer une nouvelle monture, mais je vois que vous êtes harrassée, peut-être revenez vous d'un voyage ? Enfin, je me disais que votre joli visage irait surement mieux avec mon cheval, et qu'une promenade au bord de l'eau pourrait vous reposer... ?

Il esperait bien que la demoiselle accepte; car en plus de rendre jalouse son ancienne maîtresse, il pourrait profiter d'une promenade au bord de la Seine pour se relaxer, en compagnie d'une dame au physique agréable.

Le cocher venait de descendre les bagages d'Angélique quand celle-ci aperçut un homme descendre promptement les escaliers de l'entrée de Fontainebleau. Angélique l'observait du coin de l'oeil tout en donnant des ordres à sa domestique. Puis la jeune fille se rendit compte que l'homme se dirigeait vers elle. Le rythme des battements de son coeur s'accélèra.

*Voyons Angélique, c'est totalement ridicule de s'affoler ainsi. Respire*

L'homme s'arrêta et se présenta.

-Bonjour mademoiselle, je suis le comte de Chastignac.

Angélique fit une révérance telle quelle les avaient apprise.

- Enchanté de faire votre connaissance monsieur, je me nomme Angélique de Sancé.

Angélique se releva. Elle observait le comte de Chastignac, il avait vraiment un très beau visage et ressemblait à tous les héros qui peuplaient ses romans. Angélique rougit. Elle venait de se rendre compte qu'elle dévisageait le comte plus qu'elle n'aurait dû et que c'était très impolie de sa part. Angélique détourna la tête et le comte reprit la parole.

-Je m'appretais à essayer une nouvelle monture, mais je vois que vous êtes harrassée, peut-être revenez vous d'un voyage ? Enfin, je me disais que votre joli visage irait surement mieux avec mon cheval, et qu'une promenade au bord de l'eau pourrait vous reposer... ?

Un sourire éclaira le visage d'Angélique.

- Monsieur, vous me faîtes trop d'honneur. Je serai ravie de vous accompagner dans votre promenade.

Adrien s'inclina de nouveau pour ne pas sautiller sur place et se pinca les levres pour ne rien dire. Il serra les poings et se calma, retrouvant le teint ivoire a ses joues.
Il n'avait jamais essayer d'aborder une femme si vite, et la colere qui l'avait habité quelques minutes plus tot le rendait encore plus euphorique; ses yeux brillaient.

-Ma monture n'est pas haquenée, mais avec une selle amazone, vous n'y verrez pas de différence.

Il reprenait sur le ton du badinage, tentant cette fois de se controler un peu mieux.

-Je vous accompagne aux écuries ?

Cela faisait bien la troisieme fois qu'il présentait son bras a une dame aujourd'hui. Reccord battu. Adrien secoua légerement la tête pour ne pas rire de sa bête pensée, il se moquait de lui-même, et pour une fois, s'en désintéressait completement.

[l'écurie]

Angélique souriait intèrieurement avec l'inexpèrience de sa jeunesse, ce jeune homme lui plaisait beaucoup. Il était prévenant et sympathique.

-Je vous accompagne aux écuries ? dit le comte

- Avec plaisir monsieur, répondit Angélique en acceptant le bras que le comte lui tendait.

Ils se mirent en marche. Angélique remarqua le sourire qui flottait sur le visage du comte. Elle ne pu se retenir de lui demander :

- Qu'y a-t-il de si drôle monsieur ?