1663 : Face aux Feux du Soleil
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 Comte de Chastignac

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Adrien de Chastignac
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Adrien de Chastignac


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Date d'inscription : 04/06/2005

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MessageSujet: Comte de Chastignac   Comte de Chastignac EmptyJeu Juin 09 2005, 20:51

Nom, prénom: Adrien de Chastignac, dit M. le comte

Âge: né le 26 mai 1642, a 21 ans en 1663

Personnage incarné: courtisan

Histoire: Cadet d'une famille de trois enfants, Adrien est né dans la ville de Blois, considérée alors comme "petite province". L'isolement préserva donc cet enfant influençable en ses jeunes années de la corruption de la cour. Ainsi passa-t-il une enfance on ne peut plus calme en compagnie de ses deux soeurs ainées qu'il aimait tendrement. La plus grande fut mariée a M. de Vigny, et Adrien ne la revit plus pendant plusieurs années, gardant le souvenir d'une jeune fille fraiche et frêle.

A l'âge de dix-sept ans, le comte de Castelguard, le père d'Adrien, soucieux de son bonheur, le fit hériter d'une petite terre, "Chastignac", et l'envoya a la cour de Paris afin qu'il puisse y connaître l'hypocrisie, reconnaître les méfaits qu'elle fait sur l'homme et préférer revenir le voir. En somme, il voulait faire de lui un homme.
Adrien se présenta donc à Fontainebleau sous le nom du comte de Chastignac et fut pris rapidement en amitié par le comte de St Aignan, homme du roi.

Mais ce que n'avait pas prévu son père, c'était que Mme de Vigny était aussi présente à la cour durant cette période. Le coeur d'Adrien se serra à la vue de sa soeur qu'il avait quitté jeune fille, et retrouvé femme des plus gracieuses et des plus belles. Coquette à souhait, ses cheveux dorés comme l'épis et parfumés au lilas faisaient pousser bien des soupirs sur son passage. A peine arrivée à la cour, la soeur d'Adrien avait fait vingt amoureux, cinq fous, et un dément.
Adrien était ce dément.
Par ses seules pensées il se rendait coupable d'adultère et d'inceste, il le savait, et son coeur d'enfant pleura longtemps cette injustice qui l'avait fait frère de la plus belle femme de la cour.

Il se résolu à ne plus la regarder, mais Adrien était beau, et Mme de Vigny s'ennuyait avec son époux. Cette beauté le perdit, sa soeur voulut en faire son amant, sans se douter, ou plutôt, sans vouloir se douter de sa parenté avec ce jeune fougueux de 17 ans. Elle multiplia donc les coquetteries, les fards, les gestes et les soupirs.
C'en était trop et la résolution morale d'Adrien, prise à contre-coeur, s'enflamma comme du papier sec brûlé par son coeur passionné.

Afin de parvenir à ses fins sans se faire repérer de l'époux, se sachant trop expressif et trop impétueux pour ce genre d'entreprise périlleuses, Chastignac demanda la faveur du comte de St Aignan, qui, ne se doutant pas de l'amante, devinant seulement l'amour, lui apprit tout ce qu'il savait.
Adrien entreprit alors de conquérir sa soeur, chose éminament aisée, puisqu'elle était déjà conquise, et il retrouva peu de temps après dans son lit.

Béatrice, car c'était le nom de Mme de Vigny, Béatrice, nous disions donc, acheva la formation d'Adrien, et fini de corrompre son coeur. Le jeune homme ne paraissait plus à la cour le visage tourmenté et fiévreux qu'il affichait jadis, mais l'air décontracté, dédaigneux, un sourire séducteur aux lèvres. Les clins d'oeil des amants n'étaient pourtant pas assez discrets pour des hommes avertis, et surtout pour St Aignan, qui reconnut le changement radical de la physionomie de son compagnon. Ceux qui connaissaient St Aignan pourraient alors deviner la suite. La cour, en une demi-heure, était au courant de la liaison secrète. Seul Vigny resta dans l'ignorance.

La nouvelle cependant finit par arriver jusqu'à Blois en quelques jours seulement et le père chassa le fils, le déshéritant apres être entré dans une colère noire et avoir sellé son cheval pour le rejoindre et l'embrocher. Mais cette idée était passée outre, sachant que les duels étaient interdits, de plus son fils maniait l'épée aussi bien que lui, avec la force de la jeunesse en plus.

Vigny finit par comprendre, et s'éloigna de Paris avec sa femme. Adrien, resté seul, sans autres biens que son nom et son épée, sentit toute la douleur du déchirement d'un coeur. Il sentit aussi toute la haine et la violence monter en lui, enflammer ses joues, guider ses pas et envahir ses pensées.

Lorsque St Aignan partit pour Fontainebleau, il proposa à Chastignac de l'accompagner, celui-ci accepta, sans grande conviction.

Adrien était devenu fielleux et violent, même en amour. Il se satisfaisait de plaire aux femmes, profitant de sa grâce naturelle, sans qu'aucune n'occupe son esprit avec ce que l'on pourrait appeler de l'amour. Il aimait être aimé, adulé comme un dieu, il aimait ces étreintes brutales et enragées qui l'apaisaient, il aimait conquérir et haïssait la victoire, il aimait séduire, mais détestait les femmes.

C'est dans cet état d'esprit que Chastignac accompagna St Aignan, c'est dans cet état d'esprit qu'il entra dans Fontainebleau, cherchant à apaiser sa haine qui pourtant paraissait inépuisable.

Apparence physique: Adrien a quelque chose de fougueux dans le visage et le corps qui le trahit à chaque instant et qui fait que, malgré ses longs entrainements, il n'a jamais pu rentrer dans les souliers d'un parfait courtisan. En effet la moindre émotion rejaillit sur ses joues et voilà bien une chose que la Cour et ses jeux de faux-semblants et d'hypocrisie ne peut souffrir.
Il a pourtant appris à contenir ses mots, puisqu'il ne peut contenir son sang. La brusquerie que l'on attendrait d'un homme de sa trempe est donc enfouie le jour et Chastignac parait surtout plein de dédain, une fossette permanente est même apparue au coin de ses levres, comme s'il ne se séparerait jamais de son sourire narquois.
Ses lèvres carmins et ses yeux d'un bleu sombre, presque noir, ont fait soupirer bien des femmes, et envier tant d'autres. Adrien a des mains de courtisan, fines et élégantes, et la carrure d'un homme dans la fleur de l'âge élevé en plein air, bien bâti, de constitution parfaite.

****

Edition : Une bagarre dans un bordel lui valut dernièrement un violent coup sur le nez, qui le lui brisa. Etant dans l'impossibilité de s'apporter des soins compétents, il doit à présent se faire à l'idée qu'une bosse disgracieuse agrémente sa proéminence autrefois d'une monotone symétrie.

Psychologie du personnage (caractère, défauts/qualités etc...): Impétueux, colérique et fonceur, tels sont les caractéristiques qui qualifieraient le mieux Adrien.
Le comte aime les défis, se faire remarquer, se dissocier des autres... sûr de lui même, il affichera toujours ce sourire insolent qui agace bien souvent. A la cour, il a appris l'hypocrisie, et sait faire preuve d'un certain machiavélisme au besoin, surtout en présence de femmes. Il évite de se faire fourbe avec les hommes qu'il considère comme égal, du paysan au comte du coin. Pourtant il lui arrive trop vite de s'enflammer, et alors cette retenue et ces calculs se perdent : il ne saura plus se contrôler.
Chastignac ne possède donc plus la candeur qu'il avait enfant, cette noble douceur qui le faisait rester calme et pardonner à tous.
Cependant il garde en lui un reste de son enfance : il est particulièrement intelligent, mais de cette intelligence neuve dont les gens ne se rende pas compte, pas même lui. En effet, impétueux, il n'en fait qu'a sa tête et sa fougue l'empêche parfois d'utiliser cet atout à bon escient, comme par exemple, par simple esprit de contradiction, ne pas suivre un conseil habile.
Autre chose... La rancœur, voilà une ce que l'on ne peut dissocier d'Adrien. Pointilleux à l'extrême, ne supportant pas le ridicule, Chastignac sait se souvenir des insultes, et a parfois bien du mal à le cacher à la personne concernée, qui saura de suite à quoi s'attendre avec lui.
Pourtant, Chastignac n'est pas foncièrement méchant, et sous cette fourberie d'apparence, cette haine et frustration constante, beaucoup de ses amis ont su reconnaitre un homme courageux et de principes, qui ne recule pas devant une difficulté facilement.
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