Savinien de Mauvière
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I-Me, myself & les autres
Date de naissance et âge : le 16 janvier, il y a quelque vingt ans révolus de cela .
Origines : la belle France aux sentiers boueux .
Classe sociale : petite bourgeoisie de province, vous savez, ces propriétaires terriens modestes sans particule officielle .
Métier/Titre : ... artiste, cela vous ira ? Cadet au régiment, étudiant à la ville, mais en mon for intérieur, tout cela n'est que chrysalides, et je ne nourris pas réellement de vocation .
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II-Corneilles
Famille : Une soeur à marier, du nom d'Elisabeth . Une veuve de mère aux préceptes sévères, d'origine huguenote et de morale acerbe . Une tombe, quelque part, au nom de mon père et de mon frère aîné, un même nom pour deux . Des amis par dizaines ... mais de par la loi de mon pays de France, avec nul je n'eus loisir de fonder une famille, et je ne saurai jamais si nous étions suffisamment sérieux pour cela . Pas d'enfants ni de bâtards, à moins que le Saint-Esprit s'en soit mêlé, et il a mieux à faire en ces temps noirs de vices .
Histoire : Pour un sujet si grave, il faut parler en vers .
Quitte à perdre le fil des racontars divers
Dont je vous gratifie, au profit de mes rêves .
Je naquis en hiver, à l'heure où tout s'achève,
Et où le loup hurlant au loin rappelle l'âme .
Ma mère fut toujours une maîtresse femme,
Mon père un homme absent qu'elle n'estimait guère .
Pour relever son nom je jouais à la guerre
Mais mes épées de bois n'impressionnaient personne .
J'étais un de ces laids enfants dont on frissonne,
Changelins, farfadets, tout sauf un petit ange,
Maigre et disgrâcieux, depuis l'âge des langes .
J'aimais le dur patois des paysans voisins
L'interminable étude, au soir, des vers latins,
La tendre compagnie d'autres petits garçons ;
Bref, j'aimais le Français sous toutes ses façons .
Je pensais devenir un grand poète un jour,
Adulé de la ville et chéri de la Cour .
Cela dit, ma pension d'études se tarit
Comme un lait maternel et de tous mes écrits
Je ne pus jamais faire un gagne-pain réel .
J'entrai au régiment, car la cause était belle,
Et j'aurais l'uniforme et cette épée de fer
Qui me feraient peut-être admirer de ma mère .
Puis, l'ami qui m'a entraîné sous ces drapeaux
Avait son affection, étant un peu dévot .
Concilier la science et mon amour des lettres
Avec le feu guerrier, était un coup de maître .
Je ne dormais plus guère et n'avais plus d'amant -
Raison pourquoi j'avais gagné le régiment .
Mon ami s'inquiétait de mon âme immortelle .
J'écrivis à d'imaginaires damoiselles,
Et ma mère en rêva que je me marierais .
Le diable et moi savions que ce n'était pas vrai .
Au fil de mon étude, au hasard des rapines,
Je dérobai l'amour de la Mort d'Agrippine .
Trésor secret gardé dans l'ombre de mon coeur,
J'entrepris d'amasser, comme tous les voleurs,
D'autres renseignements sur l'auteur et sa plume .
J'étais un fanatique, une âme soeur posthume .
Quel ne fut mon dépit d'apprendre que la pièce
Par la censure, horreur, s'était vue mise en pièces ...
Je cherchai mais en vain une oeuvre originale,
Un manuscrit sauvé des foudres du scandale,
Pour n'aboutir jamais qu'à des pistes éteintes
Auxquelles l'éditeur avait porté atteinte .
Elevant l'étendard du croisé fanatique,
Tel un restaurateur sauvant une oeuvre antique,
Je me fis un devoir de reconstituer
Ce que Dame Morale essayait de tuer .
De ce défunt auteur je marchai dans les traces
Et comme le pendard ne tenait pas en place
Je cessai d'être l'enfant sage à sa maman
Pour devenir un intenable garnement,
Et les guerres, l'amour ni la terreur de Dieu
N'ont pu m'en détourner d'un demi-quart de lieue .
Tel je suis, tel je reste et tel vous me verrez
Si pour votre malheur un jour me rencontrez .
Mille pardons : ces maladroits alexandrins
Ont souffert d'une nuit à comparer des vins ...
Vous voyez que malgré mon esprit séditieux
Je n'ai pas délaissé tous passe-temps studieux .
Et maintenant? : Eh bien, révolutionner le monde de la pensée me paraît un excellent programme . Vous savez qu'un érudit anglais a découvert cette année même des ''cellules'' en étudiant la structure interne du liège ? N'est-ce pas fascinant, et en tout point conforme aux présupposés antiques ? Je finirais par croire que ceux-ci n'étaient, comme l'aurait prôné Socrate selon ses disciples, que des réminiscences d'une vie antérieure lumineuse, où cet homme d'exception était en phase totale avec la connaissance absolue dont seraient issues nos minuscules îlots individuels de raison . Mais je m'égare . Ne me lancez jamais sur le sujet Socrate . Mes projets les plus immédiats : me procurer un télescope . Encore un Anglois, à tous les coups . James Gregory . Un modèle également très révolutionnaire de télescope, il m'en faut un ... dès que j'aurai de l'argent .
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III-Territoires d'âme
Traits de personnalité : L'on a pu me taxer d'un humour déplacé, d'un mauvais caractère ou d'un coeur d'artichaut . Je suis un Lunatique de la plus belle espèce . Sourire quand les autres jurent et jurer quand ils sourient me semble une marque de bel esprit, même si c'est sans doute un peu juvénile de ma part ; disons que j'équilibre la tendance générale, qu'elle soit à la persécution ou à la servilité, en nageant la plupart du temps contre le courant populaire comme nobiliaire . Je ne sais où me situer entre ces deux castes extrêmes, je suis un artiste, moi, monsieur, voyez-vous ? Ah, encore un détail . Je m'énerve trop vite et pardonne trop tôt .
Goûts : Qui n'apprécie pas un bon vin ? Ma santé en pâtit, mais peu importe, je sais faire la fête et lorsque l'argent n'est pas un problème je ne m'en prive pas – quitte à retrouver le problème devant ma porte en la personne de mon logeur le lendemain, et n'avoir rien à lui répondre . Je connais la musique, et j'aime à la pratiquer ; le luth, instrument des poètes, est mon camarade de galère . A propos de galères, je n'aime guère la manière de gouverner et de punir de certaines personnes royales que je n'aurai pas besoin de nommer . Je n'aime pas la cour, c'est définitif, même si faire la cour est un de mes exercices favoris mais c'est une autre histoire . Mes idéaux de grandeur littéraire se sont mués en rêves de grandeur morale, et ceux-ci sont incompatibles, je suis bien marri de l'avoir constaté, avec la célébrité dans cet univers tentaculaire de la culture classique au service de Dieu et du Roi . Enfin, vous l'aurez deviné, j'aime l'indépendance et parfois même, la solitude . Mieux vaut aimer ce que l'on ne peut corriger ...
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IV-Etre et disparaître
Caractéristiques générales : je me tiens fort droit, m'habille de teintes criardes, le rouge particulièrement, et prends soin de mon visage, quoique son expression soit la plupart du temps taxée d'agressive . Ceux qui ne m'ont vu qu'une fois et de loin – et certains autres, avec qui j'ai tenu des conversations animées – me décrivent sobrement par le terme de Matamore . C'est une profonde injustice, je mange sans doute aussi peu que ce brave capitaine, mais je fais davantage de réel exercice et je ne suis certainement pas aussi maigre . Et je ne me vante pas . Je dis la même chose que lui, mais de ma part, c'est vrai !
En détails : J'ai décoré d'un joli nom la rapière qui bat mon côté, Mimosa, simplification coquette de Mille Morts Sanglantes . Vous ne voudriez pas découvrir pourquoi . Le cheveu d'un noir de corbeau freux, le regard clair comme glace et souligné de traits noirs à la mode byzantine, voilà qui me compose ce que l'on est convenu d'appeler une physionomie intéressante . Néanmoins je ne suis pas beau, au sens où l'entendent les précieuses – et c'est heureux, je ne saurais que faire de leurs embarrassantes attentions poudrées et parfumées . Un signe décore l'emplacement de mon coeur, que je m'emploie à faire passer pour un tatouage placé là tout exprès, et auquel je trouve quantité de significations ésotériques ; en réalité il s'agit des cicatrices d'une mauvaise blessure et d'une plus mauvaise encore opération destinée à en retirer le fer . Voilà une histoire que je n'aime pas à conter .
Habitudes : mes habitudes sont celles d'un artiste qui se sert de ce qu'il a, dans sa relative misère, pour en faire quelque chose de flamboyant . J'ai par exemple mis au point un dispositif fort simple afin de recueillir l'eau de pluie qui attristait ma grise mansarde au toit percé . A présent, elle s'amasse et se réchauffe au conduit de cheminée qui monte des appartements de mon logeur, de sorte que je puis prendre des bains dignes d'une Majesté . Viendrez-vous visiter cela ? Je vous en montrerai le fonctionnement, vous allez voir, c'est fascinant .
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V-La vie en meute
Je suis comme le loup qui bénit ma naissance . Une espèce en voie de disparition, ou peut-être la voix d'un lendemain encore non imaginé . Un solitaire sans meute, quoique ... J'ai des camarades d'études, avec lesquels j'aime rêver à voix haute, boire et composer des chansons paillardes, et des camarades de régiment, avec lesquels j'aime jouer aux dés, boire et composer des chansons paillardes . J'ai mon meilleur ami, Admant de son prénom, le Moraliste des légendes, avec lequel je me dispute car je veux composer des chansons paillardes et il voudrait que je me mette aux psaumes . Je ne saurais expliciter notre miraculeuse et paradoxale entente dans les conditions qui nous voient réunis ; comme dirait ce cher Montaigne, en ce que je considère comme la plus belle et sincère déclaration d'amour de la littérature française : parce que c'était lui, parce que c'était moi . Je m'éprends d'affection et je me lie de haine avec tout ce que je croise dans la rue, au théâtre, à la fête ou sur le parvis des églises, sans distinction aucune . Nous sommes tous frères et à ce titre pouvons tous nous coller les raclées que nous méritons . Mais ma véritable meute est celle des penseurs, et la plupart sont morts . Il m'arrive parfois de me demander si je ne suis pas un fantôme moi-même .
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VI-Et puis les détails personnels...
Prénom : zip
Age : zap
Expérience et niveau RP : bla bla bla
Présence sur le forum : coin coin
Comment l'avez-vous connu? : tra la lère
Mot magique : biiiiip
(Edit Admin OK )